Principii martiri Boris şi Gleb: iconografie şi canonizare
Gespeichert in:
1. Verfasser: | |
---|---|
Format: | Buch |
Sprache: | Romanian |
Veröffentlicht: |
Brăila
Muzeul Brăilei [u.a.]
2011
|
Schriftenreihe: | Bibliotheca archaeologica Moldaviae
17 |
Schlagworte: | |
Online-Zugang: | Inhaltsverzeichnis Abstract |
Beschreibung: | Zsfassung in franz. Sprache u.d.T.: Les princes martyrs Boris et Gleb: iconographie et canonisation |
Beschreibung: | 213 S. Ill., Kt. |
ISBN: | 9789731871882 |
Internformat
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LES PRINCES MARTYRS BORIS ET
GLEB
ICONOGRAPHIE ET CANONISATION
Résumé
Aux Xle-XIIe siècles, de même qu'aux premières décennies du siècle suivant, la Rus'
kiévienne connaît un remarquable développement culturel, répercuté aussi dans le domaine
des métiers liés à la réalisation des objets de culte. Parmi ces pièces une place à part revient
aux petites croix pectorales en métal, autant simples, que doubles aussi, de type reliquaire.
Le principal centre de production de petites croix a été la ville de Kiev, mais, au fur et à
mesure de l'essor d'autres centres princiers et du morcellement de la Rus' on a commencé à
les travailler en divers habitats à caractère urbain.
Avant que ces petites croix en métal ne deviennent l'objet de l'intérêt des artisans de la
Rus', de telles pièces de culte avaient depuis longtemps eu une large prolifération dans le
périmètre de l'Empire byzantin, surtout après ie milieu du
IXe
siècle, quand s'acheva la
période iconoclaste. À la fin du
Ier
millénaire et aux premiers siècles du suivant, elles ont été
répandues dans d'autres régions aussi, là où il y avait des communautés chrétiennes, surtout
dans celles qui polarisaient du point de vue confessionnel vers
Constantinople.
Un nombre assez grand de telles pièces ont circulé aussi en Rus' kiévienne, constituant
des prototypes pour les modèles réalisés ultérieurement dans le monde slave oriental.
D'ailleurs, l'influence byzantine a mis fortement son empreinte sur la culture et l'art vieux
russes en entier, ce qui est tout à fait normal si l'on a en vue l'origine du christianisme en
Rus' et son obédience confessionnelle vis-à-vis de
Byzance.
Une
certame
période les
originaux byzantins ont été imités fidèlement, de sorte que dans pas mal de cas il est difficile
à différencier les petites croix réalisées dans l'Empire d'avec celles produites dans les
territoires russes, où la présence effective des artisans grecs ne pouvait pas être exclue. Vers
la fin du
XIe
siècle et, surtout, au siècle suivant, on aboutit à la réalisation de certains types
de pièces de culte à traits spécifiques, qui se différencient structuralement, par quelques
détails, des exemplaires mis en circulation par les ateliers de
Byzance
dans des centres à l'est
de l'Europe.
Parmi les objets à caractère rituel, produits durant la période prémongole dans les
knésats vieux russes, ayant une iconographie distincte, ancrée dans les réalités locales, il y a
aussi ceux à l'image des saints Boris et
Gleb.
La popularité du culte des deux saints explique
la diversité des pièces de culte où l'on a figuré des images reproduisant leurs visages. Dans
la présente étude nous ne nous proposons pas de nous rapporter à la totalité des portraits
médiévaux des deux illustres sanctifiés, mais seulement de viser les petites croix de type
enkolpion ayant leur image individuelle et qui sont, d'ailleurs, paraît-il, les plus anciennes et
en même temps les plus répandues.
En ce qui nous concerne, nous appuyant sur la littérature de spécialité consultée et sur
d'autres investigations aussi, nous avons réussi à identifier un nombre de
152
petites croix
reliquaires à l'image individuelle de St. Boris et de St.
Gleb,
disséminées à Test et au sud-est
de l'Europe. Dans un autre ordre d'idées, on est conscient que notre essai de les inscrire dans
197
PRINCIPII MARTIRI
BORIS
ŞI
GLEB.
ICONOGRAFIE ŞI CANONIZARE
un répertoire est lacunaire, fait qui est dû à des motifs objectifs. D'une part, nous n'avons
pas eu la possibilité de piocher directement dans les collections des musées d'Ukraine, de
Russie et de Biélorussie, sur le territoire desquelles fut récoltée la grande majorité des
enkolpia à l'image des saints Boris et
Gleb,
tandis que, d'autre part, l'accès à pas mal de
publications à profil archéologique, surtout celles à caractère régional, parues dans l'espace
est-européen avant et après le démembrement de l'Union Soviétique reste illusoire, en partie
aussi à cause des incongruences qui ont entravé et continuent à obstruer le flux normal de la
circulation de la littérature scientifique.
Les enkolpia à représentation individuelle des saints Boris et
Gleb
se composaient de
deux parties principales, coulées en bronze, en formes différentes. Les moules utilisés étaient
bi-valves, ayant à l'extérieur les figures des saints, tandis qu'à l'intérieur il y avait une
bordure circulaire, large d'environ
0,2
cm. Ces bordures présentes aux deux moitiés des
petites croix assuraient un espace disponible pour garder une relique sainte, d'ici s'ensuivant
leur qualité
ď
enkolpia. Jugeant d'après le modelage
rudimentaire
des images
anthropomorphes, qui n'offrent que de vagues détails anatomiques et vestimentaires, au
finissage négligent, une grande partie des respectifs moules était réalisée en pierre. Ils se
prêtaient en moindre mesure à l'obtention d'exemplaires d'un niveau qualitatif élevé, en
revanche
-
n'étant pas périssables
-
pouvaient assurer une production de série. Parallèlement
à ceux-ci on a encore utilisé des moules en terre cuite, d'habitude à emploi unique, mais plus
adéquats pour la réalisation des pièces à valences artistiques supérieures.
L'identité d'attitude des deux frères martyrisés, leurs vêtements similaires,
l'association avec les églises en miniature, tout cela relève la tendance de ceux qui ont créé
le prototype des enkolpia à reproduire un tableau iconographique similaire pour les deux
personnages représentés, de nature à refléter leur cohésion spirituelle. L'iconographie des
deux parties des petites croix reliquaires est complétée par trois bustes de saints, circonscrits
de médaillons ovales, placés sur les bras latéraux et le bras supérieur. Tandis que les images
centrales sont toujours en relief, celles des médaillons apparaissent soit en relief, soit
incisées ou même incrustées.
Les enkolpia à l'image individuelle des saints Boris et
Gleb
se distinguent du point de
vue de leur technique d'ornementation en deux catégories principales: ceux aux bustes
inscrits dans des médaillons latéraux réalisés en relief tout comme l'image centrale, et ceux
aux bustes respectifs dans des médaillons réalisés par incision
/
incrustation. Il est tout
naturel que l'on se pose la question si les deux variantes proviennent de centres artisanaux
différents ou si ceux-ci ont travaillé ou non synchroniquement. La mise sur carte des vestiges
connus jusqu'à présent ne laisse pas soupçonner des aires de production à part.
Des
152
petites-croix doubles reliquaires à l'image individuelle de St. Bons et de St.
Gleb,
identifiées jusqu'à présent, on connaît pour
75
leur endroit de provenance, tandis que
pour le reste de
77
pièces celui-ci n'est pas consigné. La plupart des enkolpia de la première
catégorie
-
et plus précisément
36 -
ont été découverts dans le bassin moyen du Dniepr, sur
la rive occidentale du fleuve. Quatre autres exemplaires proviennent de localités situées à
gauche du Dniepr, dans son bassin moyen. Un certain groupement des découvertes
- 15
au
nombre jusqu'à présent
-
se constate dans les régions du sud-ouest de la Rus', dans le
Knésat khalichien et en celui volhynien, formations politiques qui allaient fusionner au début
du
XII
ľ
siècle.
Les autres pièces pour lesquelles on connaît le lieu de découverte sont dispersées dans
d'autres knésats vieux russes
(Polotsk,
Novgorod,
Rostov-Sousdal,
Starają Rjazan)
ou dans
les territoires avoisinants: Pologne, Crimée, Moldavie, Bulgarie, etc. Tout à fait excentrique
198
RESUME
par rapport aux autres pièces se trouve l'enkolpion fragmentaire de
Kippinge,
localité située
au nord-ouest de l'île Falster, de l'extrémité orientale du Danemark. Malgré cela, nous ne
pouvons pas considérer la découverte de
Kippinge
comme surprenante, puisque dans la
moitié méridionale des régions Scandinaves ont circulé aussi de nombreuses autres petites
croix de provenance russe et byzantine. Pas mal de ces localités, comme
Chernigov,
Chersoń,
Cracovie, Droutzk,
Grodno,
Khalich, Isaccea, Kiev, Novgorod,
Presláv, Sarkel-
Belaja Vezha,
Starają
Rjazan (le Vieux Rjazan),
Suceava,
Souzdal,
Veliko
Tyrnovo,
Vladimir-Volynskij, Vyshgorod, Zvenigorod ont représenté des noms de résonance dans le
passé médiéval à l'est et au sud-est de l'Europe, s'illustrant par un marquant rôle politique,
stratégique, commercial, confessionnel et culturel.
En ce qui concerne les petites croix reliquaires à endroit de découverte imprécis, la
plupart se trouvait, ou se trouve encore, dans les collections des musées de Kiev (Kiïv)
(23
exemplaires), de Saint-Pétersbourg
(20
exemplaires), de Moscou
(13
exemplaires), de
Varsovie (cinq exemplaires) et de
Lvov (L'viv)
(quatre exemplaires), deux exemplaires étant
conservés dans le musée de Cracovie et de
Smolensk,
un dans chacun de ces musées, et rien
qu'un seul exemplaire dans celui de Pliasheva et de
Sergiev
Posad.
Pour six autres pièces
nous ne disposons pas d'informations quant à leur endroit de conservation. Les exemplaires
du patrimoine des musées ukrainiens et polonais
-
Cracovie,
Kiev, Lvov,
Pliasheva et
Varsovie
-
et une bonne partie de ceux de Russie, d'ailleurs, il est probable qu'ils
proviennent du territoire actuel de l'Ukraine.
Une nouvelle quantification des découvertes plus anciennes ou plus récentes provenant
de complexes archéologiques qui disposent de certains éléments de datation est de nature à
mettre en évidence des conclusions à crédibilité accrue quant aux limites chronologiques
pour la production et la circulation des pièces de culte en discussion. Ainsi, d'après les
données communiquées par ceux qui ont fait les recherches, l'avers d'un enkolpion
découvert à Kiev
-
place de "Mikhaïlivs'ka" proviendrait d'un niveau attribué à la seconde
moitié du
XIe
siècle et à la première moitié du siècle suivant, la pièce entière de Novgorod
-
"Fedorovskoe" appartient à une couche archéologique datée au milieu du
XIIe
siècle, les
petites croix de Grinchuk, Kiev
-
la cour du Musée d'Histoire et Kiev
-
la partie d'ouest de
"la ville
ď
Jaroslav" proviennent d'habitats du
XIIe
siècle et de la première moitié du siècle
suivant, celle de
Primorka
date des
ХПе-ХПГ
siècles, celles de
Kiev-^Désjatinnaja^t
de
Novgorod-'Tikhvinskaja", du début du
XIIIe
siècle, celles de
Chersoń
et de Droutzk et de
Veliko
Tyrnovo, de niveaux correspondant au
XIIIe
siècle. C'est toujours aux
ХІГ-ХІІҐ
siècles qu'est encore datée la petite croix provenant d'une tombe tumulaire de l'ancien
district de
Kostroma,
tandis que le trésor de Pekar'-Knjazha
Gora,
contenant une moitié
d'enkolpion et plusieurs pièces de parure s'encadre au dernier quart du
XIIe
siècle et à la
première moitié du siècle suivant, ayant été probablement enfoui aux moments troubles, lors
de la pénétration des hordes mongoles dans les knésats russes de Russie Méridionale, durant
les années
1239-1240.
Un argument en faveur de l'opinion qu'après le cataclysme mongol la production des
petites croix pectorales à l'image individuelle des martyrs Boris et
Gleb
aurait cessé ou
qu'elle aurait diminué quasi totalement serait représenté par le fait que les objets de culte de
cette facture ne se retrouvent pas parmi les vestiges assez nombreux mis au compte des
communautés orthodoxes colonisées dans les résidences de khans du Vieux Saraï (Saraï-
Batou, Selitrionnoe) et du Nouveau
Sarai (Sarai-Berke,
Tsarevo) et dans d'autres centres
urbains du bassin de la Volga se trouvant sous l'administration de la Horde d'Or. Le poids
numérique des enclaves russes des agglomérations de facture citadine de la Horde explique,
199
PRINCIPII MARTIRI
BORIS
ŞI
GLEB.
ICONOGRAFIE ŞI CANONIZARE
d'ailleurs la décision des autorités mongoles d'accepter, en
1261,
la fondation d'un évêché
orthodoxe dans leur résidence de Saraï. Si les enkolpia appartenant au type en discussion
avaient été produits et avaient été maintenus en usage de manière consistante dans la seconde
moitié du
XIIIe
siècle aussi, il aurait été normal qu'ils eussent été véhiculés par les groupes
de population russe qui ont été déportés par les Mongols ou qui sont arrivés dans d'autres
circonstances dans la zone de la Volga, d'autant plus que les recherches archéologiques ont
conduit à l'identification d'un nombre relativement grand d'objets à fonctionnalité
liturgique.
Ces observations mènent à la conclusion que la production des petites croix double-
reliquaire à l'image individuelle de St. Boris et de St.
Gleb
a eu lieu au
XIIe
siècle et aux
premières décennies du siècle suivant, sans outrepasser le moment de l'impact avec les
Mongols en
1240.
Les éléments de datation dont nous disposons ne nous permettent pas, tout
au moins pour le moment, à nous prononcer de façon tranchante en ce qui concerne le
rapport chronologique entre les exemplaires dont les images sont intégralement figurées en
reliefet
ceux aux médaillons réalisés par incision
/
incrustation. Les enkolpia du type auquel
nous nous rapportons ont pu être portés même après avoir arrêté leur production, leur
caractère d'objets de culte assurant leur vénération peipétuelle, dans l'esprit des préceptes de
l'orthodoxie.
Excepté les petites croix reliquaires à l'image individuelle des saints Boris et
Gleb,
les
deux princes martyrs ont été représentés sur pas mal d'autres pièces métalliques de culte
vieilles russes, disposant d'une iconographie diverse. Entre celles-ci il y a aussi un type
d'enkolpion sur lequel, dans un cadre rectangulaire placé au plan central de l'avers, les deux
personnages sont figurés côte à côte, tenant une croix à la main droite et une épée à la
gauche. Dans un médaillon le surplombant on a figuré le Sauveur, latéralement se trouvent
les bustes des saints archanges Michel et Gabriel, et dans la partie inférieure celui de
Samt
Nicolas, fait qui est marqué par les inscriptions. Le revers dispose d'un compartimentage
identique, mais ayant dans le périmètre central un saint armé, sur l'identité duquel on a
exprimé des suppositions divergentes, qui ont visé le knès Vladimir le Saint, le Saint
archange Michel ou le Saint Théodore Stratélate. Le nombre des enkolpia de ce type
récupéré jusqu'à présent est très réduit, étant nettement inférieur aux petites croix pectorales
à l'image individuelle des saints Boris et
Gleb,
ce qui reflète une période de production
limitée.
De même, dans les ateliers vieux russes on a produit une gamme typologique variée de
petites icônes en métal, avec des formes, des dimensions et une iconographie diverses, la
plupart encadrées du point de vue chronologique au deuxième quart du
IIe
millénaire ou
même plus tard. Toujours est-il que, à la même période on a encore réalisé quelques
répliques toniques de ces objets. Par rapport à l'époque antérieure, les pièces de culte autant
en métal, qu'en pierre et en ivoire aussi, mises en circulation à la période post-mongole
contiennent des éléments iconographiques nouveaux, les saints Boris et
Gleb
étant
représentés fréquemment
-
à cheval ou à pied
-,
avec ou sans attributs sacerdotaux. Dans
cette deuxième
hypostase,
assez largement proliférée, ils apparaissent dans la posture de
saints militaires, armés d'épée et de lance ou seulement d'épée.
Plusieurs fois Boris et
Gleb
cumulaient autant le rôle de propagateurs du culte, la croix
à la main, que celui de défenseurs de la croyance, rôle dont le symbole était l'épée. Cette
200
RESUMÉ
dernière
hypostase,
qui de règle n'a eu d'audience ni dans l'iconographie byzantine, ni dans
celle slave, est spécifique dans le cas des représentations des princes martyrs Bons et
Gleb,
autant dans celles modelées en métal et sculptées en pierre, que dans celles brodées sur des
tissus, peintes sur bois ou intégrées aux fresques. D'autres saints sont d'habitude figurés soit
portant des armes, soit tenant des croix ou des livres saints, selon les traits principaux qu'on
leur confère.
Boris et
Gleb
étaient les fils de Vladimir (Volodimer) le Saint, celui qui avait imposé
de manière officielle le christianisme en Russie, en
988.
En conformité avec les témoignages
enregistrés dans la vieille chronique russe Le Récit des temps d'autrefois
(Повесть
временных лет),
parmi ses douze enfants, Boris était le huitième né, et
Gleb
le neuvième,
les deux ayant pour mère une Bulgare, à la différence de leurs autres frères, nés d'autres lits.
Malade, cloué à son lit de douleur, Vladimir a confié à Boris sa propre garde personnelle
(drouzhìna)
pour chasser les Petchénègues qui avaient attaqué les frontières de la Rus'.
Lorsqu'il était de retour, revenant de la mission qu'on lui avait confiée, et après avoir chassé
les envahisseurs des steppes, mais sans avoir pu les intercepter, la nouvelle de la mort de son
père, événement consumé le
15
juin
1015,
est arrivée à ses oreilles. Sa garde lui a conseillé
de partir ensemble, pour s'emparer du pouvoir à Kiev, où s'était installé Svjatopolk, mais
Boris
-
plein de loyauté et d'attachement fraternel
-
a refusé, c'est pourquoi l'armée l'a
abandonné, ne pouvant agréer son attitude dépourvue d'ambition, de nature à la frustrer sans
doute de certains avantages. Son frère Sviatopolk a profité de la situation créée et a
manigancé l'assassinat de Boris, tué à L'ta
(Alta) par
quelques nobles de Vychgorod et par
deux Varègues. Le comportement impitoyable envers Bons avait comme motivation le fait
que celui-ci était le fils que Vladimir chérissait le plus et qu'il envisageait probablement
comme futur successeur. Par un subterfuge, Svjatopolk a attiré dans un piège
Gleb
aussi,
lequel, bien qu'il eût été prévenu au dernier moment de ce danger par Jaroslav, est toutefois
tombé aux
mams
des tueurs à gages envoyés par son propre frère à Smiadin, près de
Smolensk,
quand il était en route pour Kiev. Les deux victimes ont été enterrées en cachette
dans l'église Saint Basile de Vychgorod.
Un troisième frère, Svjatoslav, auquel Vladimir le Saint avait concédé le Pays des
Drevlians,
situé à l'ouest de Kiev, n'a pas réussi, lui non plus, à se soustraire à la rapacité de
Svjatopolk, étant poursuivi et tué non loin des "montagnes hongroises", c'est-à-dire des
Carpates Boisées, qu'il désirait traverser pour trouver asile au Royaume arpadien.
Il paraît que tous les fils de Vladimir ne furent pas impliqués dans le conflit
dynastique, de sorte qu'ils n'ont pas eu à souffrir à la suite des représailles de la part de ceux
engagés dans la lutte pour le trône. Ce ne fut pas le cas de Boris, de
Gleb
ou de Svjatoslav.
Selon la chronique contemporaine
-
non finie
-
du Saxon Thietmar
(975-1018),
évêque de
Mersebourg, à laquelle il travailla jusqu'au moment où il passa au monde des justes, "le roi
des Rus'", Vladimir, cloué à son lit de douleur, aurait laissé en héritage tous ses domaines à
deux de ses fils, alors qu'un troisième avait été jeté en prison:
Post
haec
r
ex [Ruscorum
Wlodemir] ille plenus dierum obiit, integritatem hereditatis suae duobus relinquens filiis,
tercio
adirne in carcere
pósito.
L'identification des fils favorisés avec Boris et
Gleb,
et de
celui emprisonné avec Svjatopolk paraît plausible, même si la vieille chronique russe ne
confirme pas l'incarcération du dernier, sur l'ordre de son père. La chronique note cependant
le fait que Vladimir n'aurait pas agréé Svjatopolk, parce qu'il aurait été né d'une liaison
201
PRINCIPII MARTIRI
BORIS
ŞI
GLEB.
ICONOGRAFIE ŞI
CANONIZARE
malheureuse. D'autre part, lorsqu'il gisait sur son lit de souffrance, avant de donner son âme,
Vladimir avait auprès de lui Boris, détails qui donnent de la crédibilité aux informations
transmises par Thietmar, d'ailleurs bien documenté sur les réalités politiques de l'Europe
orientale.
L'élimination sans pitié de quelques virtuels ou potentiels rivaux dans la dispute pour
accaparer le pouvoir absolu en Rus' kiévienne n'a pas été considérée suffisante à Svjatopolk
pour réaliser ses ambitions. Mais son adversaire le plus fort dans la compétition respective
s'est avéré son demi-frère Jaroslav, tout puissant à Novgorod, auquel la postérité allait
attribuer l'appellatif "le Sage".
Bénéficiant aussi de l'appui de contingents de Varègues, celui-ci a triomphé de son
frère et s'est installé dans la capitale du knésat en
1016.
Revenu à Kiev environ deux ans
après, avec l'aide de son beau-père
Bolesław
le Brave
(Chrobry),
knès et ultérieurement roi
de Pologne, Svjatopolk a acquis provisoirement le pouvoir, étant en même temps soutenu,
selon une source Scandinave, de quelques effectifs de Tyrkir et de
Bìòkumenn,
ethnonymes
qui désignaient assurément les Petchénègues et, respectivement, les Roumains. Le
déroulement de ces événements a occasionné l'une des premières attestations écrites sur les
Roumains des régions carpatiques orientales. La nouvelle riposte de Jaroslav le Sage s'est
avérée décisive, ainsi que Svjatopolk a dû quitter son pays, disparaissant discrètement de la
scène de l'histoire.
Une fois que
Oleg
eût écarté Askol'd et
Dir de
Kiev en
881,
et que Vladimir eût
arraché la métropole des bords du Dniepr des mains de Jaropolk en
980,
un autre
dynastę
de
Novgorod avait gain de cause dans un affrontement décisif en
1016
et en
1019
avec
l'adversaire de Kiev, une dispute le Nord contre le Sud où, aux premiers siècles de l'histoire
de la Rus', le Nord, personnifié par le prospère Novgorod, s'était à chaque fois imposé par
une vigueur implacable.
Hormis Le Récit des temps passés, qui reste sans aucun doute la source principale pour
le déroulement de la terrible guerre civile éclatée après la mort de Vladimir le
Samt,
les
innombrables chroniques vieilles russes comprenant de dociles reprises paraphrasées ou
seulement des résumés lapidaires de celle-ci, des détails sur les événements qui ont assombri
le gros plan de la scène politique de la Rus' peuvent être trouvés dans les textes
hagiographiques concernant le martyre de Boris et de
Gleb.
Les plus révélateurs en sont:
Leçon su/· la vie et la mort des bienheureux et voués aux souffrances Boris et
Gleb
(
ЧтениЬ
о .житии о
погублений
блаженную страстотерпца Бориса и
Глт
-,δα),
écrite, d'après
certaines opinions, approximativement entre
1075
et
1080
par le moine Nestor du Monastère
des Grottes
(Lavra
Pecherskaja) des environs de Kiev, succédée par Le Récit et les
souffrances et la louange des saints Boris et
Gleb
(СъказаниЬ и страсть и похвала
святую мученикоу Бориса и ГлЪба),
rédigé par un auteur anonyme probablement à la fin
du
ХГ
siècle ou au premier quart du siècle suivant et inséré dans Le Récit des temps passés,
ainsi que par Le Récit des merveilles des saints soumis aux passions pour Jésus-Christ,
Roman et David
(СьказаннЬ чюдесь [о чюдесЬхь] святою страстотьрпъию Христовоу
Романа и Давида)
élaboré selon toutes les probabilités au
XIIe
siècle et à la paternité, en
égale mesure, non précisée. L'épisode du martyre des deux princes est, de même, évoqué
dans divers autres écrits vieux russes et slaves méridionaux ultérieurs, à caractère similaire.
La substance
informative
des chroniques russes sur le martyre des fils du grand knès
Vladimir se retrouve dans une forme en résumé dans la célèbre synthèse sur le passé du
Royaume polonais élaborée par
Jan Długosz
(1415-1480).
Parmi les chroniqueurs polonais,
lesquels, presque une centaine d'années après
Jan Długosz,
consignent le moment
202
RESUMÉ
dramatique des disputes fratricides survenues après la mort du grand knès Vladimir, nous
mentionnons
Marcin
Bielski
(env.
1495-1575),
Marcin
Cromer
(1512-1589)
et
Maciej
Stryjkovski (env. 1547-env.
1593).
Dans leurs chroniques, rédigées en latin ou en polonais,
on a emprunté des données à
Długosz,
de même que, en certains cas, à diverses autres
sources russes et lithuaniennes.
Dans l'espace culturel germanophone une note sur l'épisode du martyre des deux fils
de Vladimir est due au diplomate et lettré
Sigmund /
Sigismund
von Herberstein (1486-
1566),
qui se trouvait au service de la Maison de Habsbourg, auteur de mémoires et
d'ouvrages à caractère historique et ethnographique. L'écho du martyre de Boris et de
Gleb
s'est propagé en Europe catholique au fur et à mesure que les initiatives prosélytes
coordonnées par le Siège apostolique se sont activées dans les territoires est-slaves aux
débuts de l'époque moderne, quand les missionnaires ont constaté la popularité du culte des
deux princes kiéviens. Suite à cette réalité, en plusieurs écrits de facture hagiographique
élaborés en latin on a consigné des données sur leur martyre. Parmi ces écrits se détache par
ses dimensions le texte d'un auteur anonyme, gardé dans un manuscrit de Vilnius, en
Lithuanie.
La guerre fratricide pour le trône de Vladimir a eu des échos aussi dans la littérature
héroïque
scandinave,
avec priorité dans Saga
/
patti-
d'Eymund, le fils de Hrind
(Eyim-mdarpattr Hringssonar), ouvrage inséré dans un code (Flateyjarbok) du monastère
islandais Flatey (gardé à présent dans la collection de la Bibliothèque Royale de
Copenhague), dont la rédaction a été assumée dans les années
1387-1394
par les prêtres
Jón
Thórdarson
et
Magnus
Thórhallsson.
Les spécialistes considèrent que la forme écrite de
l'ouvrage aurait été donnée par un auteur anonyme, vers le
XIIIe
siècle, ayant à la base la
tradition orale maintenue en circulation deux siècles auparavant. Saga
/
páttr
islandaise
évoque les prouesses du prince norvégien Eymund, parvenu avec son parent
Ragnar
au
service "du roi"
(konung)
larizleif, engagé dans une terrible dispute pour les
prerogatives
du
pouvoir avec son frère Burizleif.
Si l'identification de larizleif avec Jaroslav est en dehors de tout doute, celle de
Burizleif comporte certaines connotations. Les actions mises dans la
saga/páttr
au compte de
Burizleif présentent des parallèles certains avec celles de Svjatopolk de la chronique russe,
mais le nom du premier semble de beaucoup plus probablement une déformation à partir de
celui du knès
Bolesław,
beau-père et allié du
dynastę
kiévien. L'implication du souverain de
Pologne dans les affrontements de Rus' avait été connue non seulement par les compagnons
d'Eymund, mais aussi par la garde composée de Danois, dont le chroniqueur allemand
Thietmar von Merseburg
prétendait assurer la défense de Kiev au moment de la pénétration
des Polonais dans la capitale du grand knésat, le
14
août
1018.
La substitution de noms
ďEymundarpáttľ
s'explique à coup sûr par la confusion entre les deux protagonistes dans les
luttes avec larizleif/ Jaroslav.
À l'exception de ce point de vue, admis par la plupart des spécialistes, on a aussi émis
la supposition que, pour certains segments de la narration de la source
scandinave, le
nom de
Burizleif aurait désigné Boris. Le coup de grâce donné à Bons, blessé seulement par les
boyards de Vyshgorod, est attribué dans la vieille chronique russe et dans un écrit à caractère
hagiographique à deux Varègues, qui ne sont pas nommés comme tels, alors que. dans
l'ouvrage islandais en discussion la suppression de Burizleif est mise au compte d'Eymund
et de
Ragnar,
d'ici s'ensuivant la supposition susmentionnée, motivée peut-être aussi par le
fait qu'en réalité Svjatopolk n'était pas tombé victime aux Varègues, mais qu'il eût trouvé la
mort à l'extérieur de la Rus', dans des circonstances non-élucidées.
203
PRINCIPII MARTIRI
BORIS
ŞI
GLEB.
ICONOGRAFIE ŞI CANONIZARE
Pendant les premières décennies d'après l'adoption du christianisme, le droit de
s'impliquer dans le processus de sanctification n'était pas monopolisé par une seule
institution, mais pouvait être assumé autant par des organismes ecclésiastiques que par ceux
laïcs. Etant un processus de nature confessionnelle, la canonisation ne pouvait évidemment
pas exclure la participation active de la caste ecclésiastique, même dans la situation où
l'initiative venait de la part du facteur politique.
Le terme latin canonizatio, correspondant au grec
ανακηρυξις,
est beaucoup plus vieux
que la notion qu'il désigne. Dans la plus ancienne bulle destinée à la sanctification qui se soit
gardée
-
concernant l'évêque Udalrich
/
Ulrich de Augsbourg
-,
adressée par le pape Jean
XV,
le
3
février
993,
à certains représentants du haut clergé d'Allemagne, la notion
respective ne se retrouve pas. Une première attestation de celle-ci avec le sens qui allait se
consacrer paraît se trouver dans une lettre de l'évêque Udalric
/
Ulrich de
Dillingen
(1111-
1127)
de Constance adressée au pape Calixte
11 (1119-1124)
quant à la canonisation de
l'évêque
Konrad,
titulaire du même diocèse de Constance, décédé le
26
novembre
975
et
promu aux rangs des saints par la décision du concile de
Latrán
en 1
123.
Le moment où les problèmes liés à la sanctification des bienheureux ont commencé à
préoccuper plus assidûment la Curie romaine est difficile à établir. Depuis le milieu et la
seconde moitié du
ľ'
millénaire de l'ère chrétienne nous détenons certains témoignages
-
il
est vrai, mais pas toujours d'une indubitable authenticité
-
concernant son implication dans
le culte des saints. De la sorte, on attribue au pape Zacharie
(741-752)
la canonisation de
l'évêque
Kilián
de
Würzbourg,
du prêtre Koloman et du diacre Totnam, tous trois martyrisés
en
689.
L'un de ses successeurs,
Adrian
ľ'
(772-795),
donna son consentement pour qu'on
reconnaisse le culte de Saint
Alban, le
premier protomartyr d'Angleterre, tombé victime de
son zèle pour faire des prosélytes, à la fin du
IIIe
siècle ou au début du siècle suivant. Un
siècle plus tard, Jean
VIII (872-882)
approuve le statut de canonisation pour
Agricola,
évêque de Chalon-sur-Saône, tout comme pour
Sylvester
et Desiderius.
Leveque de
Würzbourg
initia en
983
le culte de St. Burckhardt, ancien titulaire du même diocèse plus de
deux décennies auparavant, après avoir demandé la permission de Benoît
VII
(974-983).
Au
même pape, l'évêque de Trêves avait sollicité, en
978,
d'admettre la date du
23
février pour
célébrer Saint Celse, martyrisé à Rome vers le milieu du
Γ'
siècle de l'ère chrétienne.
Un certain filtre pour accéder aux rangs des saints s"institua de priorité au
XIIIe
siècle,
lors du conditionnement de l'acte respectif par la quête des témoignages sur les miracles
anthumes et posthumes accomplis par les prétendants à la sanctification. Les textes
hagiographiques élaborés à l'époque ont tenu à consigner scrupuleusement toutes les
données nécessaires à cet égard.
Dans l'Empire byzantin, les prérogatives concédées aux évêques lors des conciles
cuméniques, qui comprenaient une large autonomie administrative, sans que la Patriarchie
cuménique s "arroge l'imposition de décisions pour réglementer les charges
confessionnelles courantes à l'intérieur des diocèses, explique aussi pourquoi on éluda
l'autorité de Constantinople dans le problème des canonisations, que, d'ailleurs, ni les hautes
instances séculières, ni celles temporaires, ne prétendirent qu'à l'époque de la décadence de
l'Etat, aux siècles antérieurs à la conquête ottomane.
Le droit d'accorder la canonisation dans le cadre de l'Église orthodoxe, au début du
IIe
millénaire, n'était pas monopolisé par la Patriarchie oecuménique, pouvant être assumé par
204
RESUME
les organismes ecclésiastiques de rang inférieur aussi, sans qu'ils soient obligés de recouru· à
la sanction des plus hautes instances hiérarchiques supérieures. Dans cette situation le culte
des personnes sanctifiées ne jouissait que d'une vénération
zonale,
n'ayant qu'aléatoirement
des réverbérations transfrontalières. Le processus était clos et officiel lorsque les noms des
élus bienheureux étaient inclus dans le soi-disant synaxarion, un calendrier liturgique qui
assurait leur commémoration périodique dans les services religieux. Après l'élaboration d'un
tel synaxarion dans les milieux ecclésiastiques constantinopolitains, vers les Xe-XIe siècles,
qui mentionnait environ
2000
saints, on institua une
certame
exigence lorsqu'il s'agissait
d'accroître ce nombre. En connexion avec cette tendance il est possible de pouvoir trouver
l'explication de la diminution du nombre des sanctifications, perceptible à l'époque des
Comnène même dans la capitale et dans les zones centrales de l'Empire, marquée aussi par
une stagnation des ressources de la littérature hagiographique. Les représentants du haut
clergé sont probablement devenus conscients du fait que le nombre de ceux déjà entrés aux
rangs des personnes à statut sacro-saint était substantiel, et un accroissement excessif de
celui-ci aurait conduit de façon inhérente à décrédibiliser la qualité de saint. Ce n'est qu'au
XIIIe
siècle que
Constantinople
imposa le droit de canoniser par des décrets synodaux. Ceux-
ci ont accordé une préférence marquée aux saints recrutés parmi les rangs des anachorètes,
des fondateurs et des évêques, qui s'étaient distingués par la rectitude de leur vie spirituelle.
Quelques-uns furent martyrisés suite à leur intransigeance prouvée dans les polémiques
confessionnelles, alors que d'autres tombèrent victimes des invasions étrangères. Dispersés
de règle dans des contrées arides et isolées, les érémites impressionnaient par leur piété,
pénitence et pauvreté absolues.
Comme la plupart des peuples orthodoxes, les Rus1 n'ont pas eu de règles doctrinales
propres en ce qui concerne le culte des saints, adoptant des pratiques transmises depuis
l'Empire byzantin à partir du moment de l'adoption officielle du christianisme. Dans la
conception des croyants, les saints étaient des personnes qui, grâce à leurs mérites
exceptionnels sur le champ confessionnel, étaient récompensés après leur mort, puisqu'on
leur octroyait une place dans
ľ
intimité du Sauveur. On faisait à toutes les personnes
canonisées des honneurs spéciaux, car elles devenaient la cible des sentiments de vénération
désintéressée, mais, parfois on comptait sur leur intercession auprès de Dieu pour
l'accomplissement des doléances ardentes des croyants. La qualité de saint n'était pas
obtenue suite aux convictions personnelles de qui que ce soit, étant nécessaire une expansion
massive des sentiments collectifs, qui fussent à même de faire émouvoir les masses.
D'habitude, le culte naissant se consolidait et s'étendait par une évolution progressive, de
durée aléatoire, dépendante du zèle mis par les serviteurs de l'Église, mais aussi des facteurs
accidentels. Dans certains cas, le culte connaissait un déclenchement intempestif, par un
transfert d'enthousiasme qui désamorçait les attitudes hésitantes et accélérait les processus
établis par la tradition. L'existence du tombeau du fidèle croyant, lieu visible et palpable
pour tout le monde, était vital pour sa maintenance dans la mémoire des collectivités et
l'extension de sa vénération, étapes transitoires vers la sanctification. Une fois ce processus
finalisé, le prestige du saint se consolidait par l'évocation de son nom dans le cadre des
prières liturgiques et s'agrandissait lorsqu'on lui vouait une église et on fêtait annuellement
sa commémoration. De même, quand le tombeau glorifié acquérait la destination de
sanctuaire, le portrait du défunt devenait une icône.
Tout comme les structures ecclésiastiques de
Byzance
et de l'Occident, l'Eglise russe a
considéré comme critère primordial pour la canonisation l'attachement fervent et persuassif
des bienheureux face aux dogmes évangéliques, auquel s'ajoutait leur pouvoir d'accomplir
205
PRINCIPII MARTIRI
BORIS
ŞI
GLEB.
ICONOGRAFIE ŞI CANONIZARE
des
miracles
et
la
conservation non-corrompue
du
corps
après la mort. Mais les deux
derniers critères n'étaient pas absolument obligatoires. L'accomplissement des miracles ne
représentait pas de marques indubitables de sainteté, d'autant plus que les magiciens étaient
parfois capables, par des moyens occultes, de provoquer des phénomènes mystérieux aux
yeux des communautés humaines. De même, des mumifications du corps pouvaient se
produire, en certaines conditions de conservation du cadavre, chez des personnes qui
n'étaient pas visées pour la sanctification. Dans le cadre des rituels liturgiques on faisait
naturellement une séparation tranchante entre les défunts canonisés et les simples croyants
défunts. Cependant, l'Église orthodoxe admettait que, hormis les bienheureux canonisés, il
n'était pas exclu d'y avoir également d'autres personnes saintes, restées inconnues pour la
masse de la population, qu'on pouvait éventuellement dépister en diverses circonstances.
Le volontarisme du sacrifice de Boris et
Gleb,
lorsqu'ils s'assumaient avec sérénité
leur destinée et abandonnaient leur résistance devant les actions des forces maléfiques,
réitère ouvertement la conduite du Sauveur, suivie avec une dévotion sans tache dans pas
mal de cas, sur divers méridiens. Les parallélismes des écrits concernant le sacrifice des fils
de Vladimir avec des uvres élaborées dans d'autres milieux culturels, qui reflètent un
processus de stylisation et de standardisation des effigies de ceux qui avaient été canonisés
ont été définis avec pertinence dans de nombreuses exégèses, où l'on a mis en évidence en
même temps les éléments spécifiques à l'univers spirituel russe.
Bons et
Gleb
ont été les premiers représentants du peuple russe que l'Église a décidé
de sanctifier. Confrontée avec la recrudescence des éléments païens, d'une part, et avec la
stricte obédience confessionnelle vis-à-vis de
Constantinople,
d'autre part, la
metropolie
kiévienne, dont les concepts dogmatiques étaient en voie de venir à maturité, aspirait à la
légitimation sur le plan intérieur et extérieur, ainsi qu'à acquérir un prestige imprescriptible,
de niveau similaire à celui d'autres organismes ecclésiastiques du temps. Dans la tentative
d'accomplir ces aspirations, les intérêts des instances ecclésiastiques convergeaient avec
ceux de tous les chefs de la hiérarchie politique, tout à fait conscients du rôle de l'Église
comme pylône vital de l'État.
C'est pourquoi non seulement l'Église avait une propension pour des sanctifications et
s'avérait préoccupée de tirer le bénéfice de ce phénomène, mais également le pouvoir
séculier. L'autorité à l'échelle continentale du grand knès de Kiev avait été acquise petit à
petit, beaucoup de décennies avant encore l'adoption officielle du christianisme, d'abord à
cause de ses atouts au plan économique et de son potentiel militaire, mais après la
conversion il s'imposait la nécessité que la dynastie dirigeante détienne aussi les droits
confessionnels. Ces impératifs ont entrelacé des solidarités pour des actions communes, dont
la finalité visait à des avantages bivalents, consistant surtout dans le fait de légitimer ceux
qui patronnaient les canonisations et de valider leur prestige.
Même si, à côté de l'Église, les promoteurs du culte de Boris et de
Gleb
ont été les
représentants du clan des Ruricides, ceux-ci n'ont pas du tout préconisé que leur louange
reste un problème familial. Dans un intervalle de temps assez court, la vénération a acquis
une large audience, revêtant les formes d'une authentique croyance d'expression populaire,
de sorte que, spontanément, on a mis à leur compte pas mal d'interventions miraculeuses
survenues à l'appui des gens pauvres. Comme il s'est passé à peu près constamment sur les
différents méridiens de la mappemonde et à un niveau largement proliféré dans la vieille
206
RESUME
Rus', les croyances et les pratiques populaires se sont souvent esquivées face au contrôle de
l'Église, qui a été de la sorte contrainte non seulement à les admettre, mais aussi à les
intégrer aux normes rituelles stipulées dans les conciles cuméniques.
Ayant en vue que la sanctification n'a pas visé des dévots auxquels on avait destiné la
mort en martyre, des défenseurs et propagateurs obstinés de la juste croyance, avec du
courage pur dans l'affrontement de la persécution antichrétienne, ni des fidèles à don
monacal à part, avec une efficience particulière dans l'activité missionnaire et dans la lutte
contre les écarts hérétiques, ni ceux qui s'étaient distingués par l'exemplarité de leur
ascétisme, mais, tout au contraire, des victimes d'un assassinat fait par raisons politiques, on
se pose le problème pourquoi le choix aurait échu en partage à Bons et à
Gleb.
Comme on le sait, les disputes sur l'échiquier politique de la Rus' kiévienne ont
dégénéré fréquemment dans des combats sanglants, qui ont affecté les représentants de
toutes les couches sociales. Pour acquérir la vénération des bons chrétiens, surtout aux
moments où les pratiques de la vie chrétienne n'étaient pas encore tout à fait établies, on
ressentait le
besom
de disposer de personnes de notoriété, avec une configuration morale
immaculée. De ce point de vue les jeunes knès Boris et
Gleb,
se trouvant au sommet de la
hiérarchie politique et aspirant potentiellement au pouvoir suprême dans l'un des États les
plus robustes et dynamiques de l'Europe, étaient assurément représentatifs, et le fait qu'ils
sont tombés victimes à ces temps troubles a penché de façon décisive la balance en faveur de
l'option qu'on leur conférât le statut de saints.
[/investigation des petites croix doubles reliquaires à l'image individuelle des deux
knès sanctifiés, de même que celle d'autres pièces de culte pectorales vieux russes reflète le
fait que leur iconographie a trop peu de
tangences
avec l'existence réelle, transposant en
revanche des séquences projetées dans les créations hagiographiques. Les objets tenant à
l'univers confessionnel ne présentent ni le martyre, ni l'enterrement ou la canonisation des
frères de souche princière, mais au contraire leurs hypostases de protecteurs des édifices de
culte, de garants des coutumes religieuses, de défenseurs par les armes de la juste croyance,
prérogatives en grande partie détachées du monde palpable.
Les enkolpia pectoraux à l'image des saints Boris et
Gleb
obéissent non seulement aux
concepts canoniques du moment, mais ils reflètent, de même, le niveau technique et
artistique des objets de culte réalisés dans les ateliers de la Rus', dévoilant des influences
captées des pièces similaires de
Byzance,
dans le sens que leurs forme et motifs
ornementaux reproduisent fidèlement certaines matrices
preexistentes.
Dans la typologie des
pièces on n'aperçoit que des tendances mineures d'innovations, le
conservatorisme
et la
stereotypie
gouvernant leur évolution. De même, les attitudes, les vêtements et les
accessoires canoniques des personnes portraiturées sont empruntées, au niveau des détails
mêmes, aux modèles plus anciens, qui étaient déjà homologués du sceau appartenant à la
sphère des "arts mineurs" du monde byzantino-slave.
Comme on
ľa
relevé dans les paragraphes antérieurs, en ce qui concerne l'aire de
diffusion de petites croix doubles reliquaires à l'image individuelle des saints Bons et
Gleb,
celle-ci est circonscrite en grande partie à l'espace est-slave, où leur culte a acquis une
audience largement reconnue. Un nombre relativement réduit de telles pièces métalliques
apparaissent aussi dans les régions qui dépassaient l'aréal contrôlé politiquement par les knès
russes. Nous avons en vue pour ce dire les exemplaires provenant de Crimée, de Pologne, de
Bulgarie, de Dobroudja et de Moldavie. L'un des problèmes qui surgissent quant aux
enkolpia découverts à l'extérieur de la Rus' est s'ils reflètent une extension du culte des
saints Boris et
Gleb
chez les peuples voisins. Le fait que dans toutes les régions extérieures
207
PRINCIPII MARTIRI
BORIS
ŞI
GLEB.
ICONOGRAFIE ŞI CANONIZARE
aux confins des knésats russes, où l'on a repéré des encolpions aux visages des saints Boris
et
Gleb
-
autant en Crimée, qu'en Bulgarie, en Pologne, en Dobroudja et en Moldavie
-
on a
également découvert d'autres types de petites croix pectorales de même provenance, prouve
que la diffusion des objets réalisés par les maîtres artisans russes ne trouve pas d'explication
seulement par l'éventuelle vénération des saints représentés sur les pièces respectives. La
dissémination de tous ces objets de culte s'éclairerait probablement soit par la voie du
prosélytisme confessionnel, soit par celle de la commercialisation.
208
CUPRINS
Cuvânt înainte
.7
I.
Tipologia, răspândirea şi datarea cruciuliţelor-encolpion
cu imaginea individuală a sfinţilor
Boris
şi
Gleb
.9
II.
Alte reprezentări plastice medievale ale principilor martiri
Boris
şi
Gleb
.45
III. Proiecţia martirajului principilor
Boris
şi
Gleb
în izvoarele
narative
.65
IV.
Consideraţii
sucinte
asupra dreptului de canonizare în biserica
romano-catolică, bizantină şi rusă
.97
V.
Canonizarea şi venerarea principilor martiri
Boris
şi
Gleb
.123
VI.
Consideraţii generale
.'.147
Tabel cu date sintetice asupra cruciuliţelor-relicviar cu imaginea
individuală a sfinţilor
Boris
şi
Gleb
.161
Abrevieri
.175
Bibliografie selectivă
.175
-
Izvoare scrise
.175
-
Izvoare arheologice şi iconografice
.180
-
Literatura secundară
.187
Résumé
.197
Legende des
figures
(Traduit
par
MICHAELA
SPINÉI)
.209 |
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