Francuska i Kraljevina Srba, Hrvata i Slovenaca 1918 - 1929:
Gespeichert in:
1. Verfasser: | |
---|---|
Format: | Buch |
Veröffentlicht: |
Beograd
Inst. za Savremenu Istoriju
2008
|
Schriftenreihe: | Biblioteka "Studije i monografije" / Institut za Noviju Istoriju Srbije
58 |
Schlagworte: | |
Online-Zugang: | Inhaltsverzeichnis Abstract |
Beschreibung: | Zsfassung in franz. Sprache |
Beschreibung: | 512 S. |
ISBN: | 9788674031247 |
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CONCLUSION
Ce travail se clôt sur les célébrations de l amitié franco-serbe et de l amitié
franco-yougoslave et sur leur inscription dans la pierre à la fin des aimées
1920.
A
la pointe de la modernité architecturale, la nouvelle ambassade de France inaugurée
en
1933
était l une des plus belles et des plus imposantes de Belgrade. Non loin, au
cœur d un beau parc historique dominant le Danube et la
Sava,
un monument venait
d être érigé en hommage à la France, éducatrice de la jeunesse serbe et combattante
de la liberté et de la civilisation contre la barbarie. Or fêtes et monuments illustrent
tout le paradoxe de la position française dans le Royaume SCS. Symboliquement,
les relations entre les deux pays étaient très étroites. Elles se fondaient sur l alliance
nouée entre la France et la Serbie pendant la Première Guerre mondiale et sur la
part prise par la France dans la création de l Etat des Slaves du Sud. Mais derrière le
symbole, la réalité était autre, et la célébration de l amitié pouvait tout aussi bien
passer pour un aveu d échec. La nouvelle Yougoslavie de la fin de la décennie
1920
n était pas l Etat „fort et prospère que la France avait espéré voir naître dans le
Sud-Est européen en y développant son influence économique et culturelle. Les re¬
lations franco-yougoslaves, restaient incertaines, mouvantes et inachevées.
La raison se trouve dans la nature même de ces relations: des relations
inégales entre une grande puissance (ou qui se présentait comme telle), et un petit
pays, allié et client, qui avait du mal à s affirmer et à surmonter les contradictions
de ses origines. Or dans l exercice de sa „puissance , la France se trouvait contra¬
inte par différents facteurs, étroitement imbriqués tout au long de la période. Le
premier était le contexte géopolitique dans lequel se déployaient ses actions. Les
ambitions de l Italie dans les Balkans obligeaient constamment à des prudences,
des compromis, des non-dits et des manœuvres souterraines. Au facteur italien,
s ajoutaient, en France même, les divergences de vue entre les acteurs et les déci¬
deurs impliqués dans les affaires du Royaume SCS, et les conflits d intérêts entre
les différents ministères. Le manque de moyens humains et financiers et les rési¬
stances à l intérieur du Royaume limitaient enfin les résultats de l action économi¬
que et culturelle française.
Le poids de l Italie dans les relations franco-yougoslaves
Les relations que la France entretint avec le Royaume des Serbes, Croates
et Slovènes dans les années
1920
s inséraient dans sa politique générale envers les
petits Etats nouvellement créés à l est de l Europe sur les ruines des Empires sécu¬
laires, qu elle soutenait et protégeait dans une perspective anti-allemande. Pour ga¬
rantir sa sécurité contre un éventuel redressement de l Allemagne dans l avenir, la
France envisageait de la „prendre en tenailles à sa frontière orientale, en s ap-
puyant sur les nouveaux Etats nés sous son égide. Au sein de ces Etats, le Royaume
SCS et la Roumanie faisaient figure de parents pauvres et faibles, alors que la Po¬
logne et la Tchécoslovaque étaient le fer de lance de la politique d encerclement de
l Allemagne avec laquelle elles avaient une frontière commune. A partir de
1921,
la
France soutint la Petite Entente, qui pourtant n était pas sa création et ne montrait
pas la cohésion intérieure souhaitée, contre le „révisionnisme hongrois Dans les
pays de l Est européen, la France exerçait aussi une politique de puissance et une
482 _______________________________________________________________
politique d influence économique et culturelle, dans le but de les „arracher à
„l emprise séculaire du „germanisme .
A l ouest du nouvel Etat, la France se trouvait néanmoins aux prises avec
un concurrent émergent, „insatisfait des décisions prises à la Conférence de la Pa¬
ix
:
l Italie. Le rôle de celle-ci est essentiel pour la compréhension des rapports fran¬
co-serbes et franco-yougoslaves. La politique de la France était soumise à deux
impératifs
:
préserver son alliance avec l Italie dans une perspective anti-allemande
et, dans le même temps, protéger le nouveau royaume contre les ambitions italien¬
nes. En
1915,
pour l attirer dans leur camp, les pays de l Entente durent garantir à
l Italie la possibilité, en cas de victoire, d étendre son territoire en direction de l est.
Sur le front de Salonique, les troupes italiennes contestèrent le commandement
suprême français. A partir de
1917,
la France, dans son soutien aux Serbes, rencon¬
tra constamment l Italie qui ne voulait pas d un „satellite français agrandi dans les
Balkans, autrement dit d une barrière française à son expansion orientale.
Durant la Conférence de la Paix, la France chercha constamment un com¬
promis entre les exigences du nationalisme italien et celles du nationalisme yougo¬
slave dont les porteurs les plus actifs étaient les Croates et les Slovènes, héritiers de
l anti-italianisme austro-hongrois, qui avaient le soutien des Serbes. De l Italie, la
France et le Royaume SCS avaient en effet des visions géostratégiques opposées.
La préoccupation majeure de la France, c étaient ses rapports avec l Allemagne.
Dans une perspective anti-allemande, l amitié italienne pouvait se révéler d un
précieux secours, plus encore que l amitié des fragiles petits pays nouvellement
créés en Europe orientale. Stratégiquement, l Italie avait la même volonté que la
France d empêcher YAnschluss qui renforcerait l Allemagne et la mettrait à ses
frontières. La France, ne concevait le Royaume SCS que comme un maillon dans sa
politique d application des traités de paix, une politique qui visait le maintien du
statu
quo
en Europe.
Pour le Royaume, au contraire, l ennemi majeur, c était l Italie qui conte¬
stait jusqu à son existence. Comme la Roumanie sur son flanc oriental, le Royaume
SCS était menacé par un puissant voisin sur son flanc occidental. Il avait besoin
d une protection contre les ambitions italiennes qui allèrent grandissant tout au long
des années
1920.
Pour lui, YAnschluss était acceptable parce qu elle amènerait à sa
frontière une autre grande puissance que l Italie et empêcherait toute combinaison
„austro-hongroise pouvant menacer sa souveraineté. La France, elle, était prête, à
la rigueur, à accepter le retour des Habsbourg en Hongrie et à se lancer dans l orga¬
nisation économique de l ancien espace austro-hongrois sous son égide. Tel était le
„cadre stratégique dans lequel s inscrivaient les rapports franco-italo-yougoslaves.
Pour la France, l Italie était à la fois une concurrente et une alliée qu il fal¬
lait ménager. L amitié franco-serbe, qui passait difficilement à l amitié franco-
yougoslave en raison des problèmes intérieurs du Royaume, était toujours subor¬
donnée, finalement, aux rapports franco-italiens. Ceci ne pouvait que limiter les ef¬
fets de la politique française en Europe centrale et dans les Balkans, ainsi que les
moyens mis à son service. La France œuvrait constamment à apaiser les relations
italo-yougoslaves et à maintenir l alliance à la fois avec les Italiens et avec les Ser¬
bes. Chaque pas du Quai d Orsay dans le domaine des rapports italo-yougoslaves était
un compromis prudent. Il en fut ainsi à la Conférence de la Paix en
1919/20,
puis
autour des négociations italo-yougoslaves de Rapallo en
1920
et autour des négociati¬
ons de Rome pour la résolution de la question de
Fiume
en
1924.
Pendant l occupa¬
tion de la Ruhr, la France eut besoin du soutien diplomatique de l Italie et ne voulait
pas prendre le risque de la mécontenter pour satisfaire l amour propre des Serbes.
________________________________________.__________________________483
A partir
de
1924,
il devint évident que l ambition de la France de gérer les
rapports italo-yougoslaves ne pourrait être pleinement réalisée. Elle n était plus en
position de seule grande puissance. Après avoir „appâté le Royaume par un accord
à trois, franco-italo-yougoslave, Mussolini refusa brusquement la participation
française. Une fois l accord italo-yougoslave signé, le Royaume SCS menaçait de
„glisser dans l orbite italienne, au grand dam de la diplomatie française. En fait,
Mussolini utilisait habilement les difficultés intérieures du Royaume SCS pour l af¬
faiblir. L Italie faisant pression à l ouest, les Serbes recherchaient une entente avec
elle. Les Croates les accusaient alors de les laisser „à la merci des Italiens -mais ne
s émouvaient guère des agissements de ces derniers au Kosovo et en Serbie du Sud
(Macédoine).
Dans ce contexte, les Français craignaient que le gouvernement royal ne fut
poussé à faire des pas „démesurés et „dangereux pour la paix en Europe. En rai¬
son de sa faiblesse intérieure et extérieure, celui-ci faisait en effet du chantage à la
France, supposée le protéger. L alternative était en quelque sorte la suivante
:
soit
vous nous défendez, soit nous glissons dans les bras des autres
!
La France était ef¬
frayée à l idée que le Royaume SCS et l Italie, sous l impulsion de cette dernière, se
partagent l Albanie. Les deux alliés de la France menaçaient l ordre versaillais! En
1925,
touchée par la crise du franc, la France dut néanmoins faire des concessions
en Europe balkanique, pour obtenir un soutien britannique face à l Allemagne. Elle
se mit d accord avec l Angleterre pour donner à l Italie un „droit de regard sur
l Albanie. De son côté, l Italie, toujours en accord avec l Angleterre, donna sa ga¬
rantie au pacte rhénan signé à
Locarno, par
lequel l Allemagne reconnut sa frontière
avec la France et la Belgique. Le
„Locarno
balkanique , quant à lui, bien que di¬
scuté au sein du Quai d Orsay, n eut pas lieu. Le Royaume SCS et la Roumanie
s attendaient à une garantie de leurs frontières, à l image des garanties données
pai¬
la
France à la Pologne et à la Tchécoslovaquie à
Locarno.
Mais, en
1926,
la France
se contenta de signer un traité d amitié avec la Roumanie et de parapher un traité
avec le Royaume, traité dont elle repoussa la signature pendant presque un an et de¬
mi pour ménager les susceptibilités italiennes. C est seulement après une provoca¬
tion de l Italie à Tanger que la France se décida à signer le traité, à la date symboli¬
que du
11
novembre
1927.
Une fois de plus, elle s y montrait prudente. Comme
dans le traité roumain, la convention militaire ne l obligeait pas à intervenir militai¬
rement aux côtés du Royaume en cas de guerre. La France ne voulait pas défendre
le Royaume SCS contre l Italie, pas plus qu elle ne voulait défendre la Roumanie
contre l Union soviétique. Pour la France, satisfaire les Serbes, les Croates et les
Slovènes sans provoquer les Italiens était une tâche presque impossible.
La politique „yougoslave de Mussolini, à partir de
1922,
n était que la
continuation de celle des gouvernements italiens précédents. Le but était constant,
la tactique changeante, allant du „rapprochement de l Italie avec son voisin orien¬
tal à la recherche de son „éclatement . Au cours des années
1920,
Mussolini se
montra de plus en plus agressif. Renforcé par le rôle que l Italie avait eu à
Locarno
ment et
ď
ment se fit
______
l Autriche, chercha à accroître son influence en Hongrie, pays mécontent des décisi¬
ons prises à la Conférence de la Paix et „révisionniste
;
au sud, elle commença sa
pénétration en Albanie et développa son influence chez les Albanais et les Slaves
philo-bulgares de la Serbie du Sud (Macédoine) pour atteindre la Bulgarie, elle-
même „révisionniste . Mussolini livra des armes à l Organisation révolutionnaire
macédonienne philo-bulgare et à partir de
1927,
prit contact avec l organisation ter-
484_________________________________________________________________
roriste croate des „Oustachi en lutte contre le Royaume SCS. Au sein de celui-ci,
la menace italienne ne contribua pas au renforcement du sentiment „yougoslave
qu espérait la diplomatie française. Le sentiment „yougoslave était „occasion¬
nel , „utilitaire , superficiellement ancré dans les trois peuples sud-slaves. Quand
on voulait être „grand et
„fort
vis-à-vis de l extérieur, on était „yougoslave ,
mais on se détachait facilement de cette identité quand un intérêt particulier était à
préserver.
Dans la politique italienne d expansion vers l est, la mer Adriatique avait
une importance stratégique primordiale. L Italie ne voulait pas d une marine con¬
currente dans l Adriatique, comme l avait été la marine austro-hongroise jusqu en
1918.
L Adriatique était la Mare
nostrum
des Italiens, une „baie dans leur „lac
méditerranéen. La „porte adriatique d Otrante leur ouvrait l Albanie et les Balkans.
Ils percevaient donc la marine du Royaume SCS, héritière de la marine austro-hon¬
groise par son corps d officiers et ses équipages, comme une menace de premier or¬
dre, et s inquiétaient tout particulièrement de la collaboration entre elle et la marine
française. Aussi ne manquaient-ils pas de faire pression sur les Français pour qu ils
lâchent les Yougoslaves, toutes les fois que l occasion leur était donnée dans les
différentes négociations autour de questions méditerranéennes (Tanger, Tunis, man¬
dat français en Syrie). Pour ménager politiquement l Italie, la France se refusa donc
à parrainer seule la marine royale, malgré la pression du roi Alexandre soutenu par
quelques amiraux français. Elle s en tint à un programme modeste, mû par des con¬
sidérations strictement économiques
:
la perspective que le Royaume lui achetât des
armes et que son industrie s en trouvât ainsi favorisée.
Des perceptions contrastées du Royaume SCS
La nécessité de composer avec l Italie accentuait la difficulté de la France à
définir une politique cohérente vis-à-vis du Royaume SCS. Ce dernier était diverse¬
ment perçu par les acteurs privés et publics français qui, faute de s entendre sur le¬
urs intérêts, se coordonnaient mal. Très souvent, des personnages agissant à titre se¬
mi-officiel, sinon privé, donnaient une image fausse de la politique officielle
française. Les divergences de vue et d action entre les hommes impliqués dans les
affaires balkaniques dépendaient de facteurs divers
:
l éducation, l appartenance
générationnelle, les convictions politiques et idéologiques, l origine géographique,
l expérience professionnelle.
Il est possible de discerner deux groupes de philo-yougoslaves dans
l armée, au Parlement et dans l opinion publique française
:
les „coloniaux et les
„continentalistes . Ce qui leur était commun, c était la peur du „germanisme , la
crainte d un nouveau redressement allemand à l image de la période d avant-guerre.
Nous appelons „coloniaux les militaires, les parlementaires et les intellectuels qui
avaient été en rapport avec les territoires colonisés ou protégés par la France en
Méditerranée avant
1914
et avaient intégré ou soutenu l armée d Orient pendant la
guerre. Ce groupe s organisa à Paris à partir de
1928
dans
1
„Association française
des amis de la Yougoslavie . C est
1
„effet cumulatif de
l
avant-guerre et de la
période de la guerre qui agissait dans l esprit des „coloniaux . Ils avaient à la fois
peur d un retour du
Drang nach Osten et
peur pour la position française en Méditer¬
ranée. Ils se montraient généralement méprisants envers l armée italienne et se
méfiaient de la concurrence de la „sœur latine dans le bassin méditerranéen. Ce
groupe comprenait le maréchal Franchet d Esperey et l amiral Lacaze, ainsi que les
„nationalistes républicains de l Est de la France, incarnés par Louis Marin, parle¬
mentaire influent connu des Serbes avant la guerre. Il comptait aussi quelques natio-
__________________________________________________________________
485_
nalistes
de la Ligue des Patriotes et les „romantiques façon XIXème siècle de l Al¬
liance française et de la Mission laïque.
Le deuxième groupe formé par „les continentalistes était idéologiquement
à l opposé du premier. Il regroupait des hommes de la gauche française, proches
d Edouard Herriot, de Paul Painlevé et de la franc-maçonnerie. C étaient des intel¬
lectuels et des hommes d affaires, qui, non seulement voulaient une Yougoslavie
forte et unie pour faire barrage à l Allemagne, mais, avec la montée en puissance du
fascisme en Italie, la voyaient aussi à travers des „lunettes idéologiques, comme un
rempart contre le fascisme. Au cours des années
1920,
les représentants des deux
groupes effectuèrent plusieurs missions de propagande dans le Royaume SCS, et
par leur position anti-italienne plus ou moins marquée mirent la diplomatie
française dans l embarras.
Du groupe des „continentalistes , se détachait le groupe des républicains
„internationalistes et „ottomanistes , emmené
pai· le
député et ancien ministre Ju¬
stin Godart. Très favorables à la „républicanisation des Balkans, à la „turque , ils
avaient des appuis en Albanie et étaient à la fois anti-serbes et anti-italiens. Des po¬
sitions assez voisines étaient défendues par les „Alsaciens ,
ęn
tête desquels se trou¬
vait l universitaire „bulgarophile André Mazon, favorable à la fédéralisation du
Royaume SCS et hostile à la „prédominance des Serbes darîs les Balkans.
La diplomatie française ne prit jamais parti entre ces, groupes divers, tout en
essayant de profiter de leur activité et de calmer leur extrémisme. En
1922,
pour ne
pas exciter l Italie, le Quai d Orsay arrêta la mission Lacaze souhaitée par le roi
Alexandre pour contribuer à la naissance d une puissante marine militaire royale. Il
ne s opposa pas, en revanche, à la mission secrète Franchet d Esperey qui négociait
l armement royal, avant de prendre ses distances quelques années plus tard avec le
maréchal français, pour ne le laisser agir dans les affaires royales que symbolique¬
ment et à titre privé. Quand, en
1923,
le soutien parlementaire à l armement du
Royaume SCS en France vint des deux côtés avec des motifs différents, le Quai
d Orsay se rangea aux arguments anti-allemands du député Marin, plutôt qu à ceux,
très anti-italiens, du député Margaine. En
1926,
au moment de la visite de juristes
franc-maçons français à Belgrade et en Serbie du Sud, visite qui effrayait la diplo¬
matie italienne, le Quai d Orsay souligna qu il s agissait d actions privées franco-
serbes, organisées par les associations d amitié. En
1928,
il se désolidarisa de la
mission du général Le Rond en Europe centrale dès qu elle déclencha des protesta¬
tions contre le „militarisme français en Europe.
Le Quai d Orsay, en fait, recevait des informations et des observations con¬
tradictoires et opposées sur le Royaume SCS. Les diplomates français reflétaient ou
épousaient souvent les points de vue des gouvernements des Etats où ils étaient en
poste, surtout s ils restaient longtemps dans ce poste ou si leurs missions étaient
liées à des événements émouvants. Les ministres, chargés d affaires, attachés mili¬
taires et consuls français étaient connus de l élite politique et militaire serbe depuis
avant
1914
et surtout depuis la guerre, et ce facteur „affectif et „cumulatif
façonnait leurs perceptions. Le dernier ministre français auprès du roi de Serbie et
le premier dans le nouveau Royaume SCS, Joseph de Fontenay, soutenait ainsi ar¬
demment l Etat sud-slave. Effrayé par le retour du „germanisme , il faisait montre,
dans ses comptes rendus, d une „slavophilie extrême, et s opposait ouvertement à
l ambassadeur „italophile à Rome, Camille
Barreré.
L inverse était tout aussi vrai.
Des divergences au sujet de la marine royale apparurent de même quelques années
plus tard, entre le chargé d affaires à Rome François Charles-Roux, et le nouveau
ministre à Belgrade Frédéric Clément-Simon. Les observations de l attaché militai¬
re à Belgrade, le colonel
Deltei,
qui avait combattu aux côtés de l armée serbe sur le
486______________________________________________________________
front
de
Salonique,
créèrent le mythe d une armée royale dont l effectif aurait atte¬
int
1 300 000
soldats et qui aurait été „la plus puissante en Europe après l armée
française . Ce n était qu une spéculation sur le papier
:
ni l armée française, ni
l armée royale n étaient ce que
Deltei
voulait voir. En
1924,
son optimisme fut mis
en cause par les informations beaucoup plus nuancées du général Guillaumat en
mission dans le Royaume SCS. Le ministre français à Sofia, François Georges-Picot
accusait le Royaume SCS de „militarisme , tandis que son homologue Frédéric
Clément-Simon ne voyait pas à Belgrade de menace pour la paix.
Le Quai d Orsay suivait les conseils de ses diplomates dans la mesure où ils
étaient conformes à la politique générale de la France en Europe, fondée sur les
principes établis par les traités de
1919-1920.
A partir de
1925,
il est pourtant pos¬
sible de discerner, parmi les décideurs du Quai d Orsay, deux groupes s opposant
sur la „tactique à appliquer dans la politique française. Le Secrétaire général Phi¬
lippe
Berthelot
représentait l aile „alliances de revers du Quai d Orsay et était fa¬
vorable au renforcement militaire du Royaume SCS et de la Roumanie, malgré les
protestations italiennes. Le ministre des Affaires étrangères, Aristide Briand, était
plus „réaliste
:
il prenait l avis des Anglo-Saxons et des Italiens avant celui des pe¬
tits pays de l Est.
La concurrence des institutions françaises
Les différences, voire les tensions, autour de la politique à mener envers le
Royaume SCS existaient au sein même du gouvernement français. Entre les „milita¬
ires du ministère de la Guerre et les „bureaucrates du ministère des Finances, qui
agissaient selon des mobiles différents, le Quai d Orsay dut arbitrer à plusieurs re¬
prises. Sous l impulsion des chefs d EMG, Buat et Debeney, hommes de Pétain, le
ministère de la Guerre était généralement disposé à soutenir le Royaume SCS en
matériel militaire et à lui fournir une aide logistique. Persuadés que la sécurité de la
France reposait sur l armement des petits pays de l Est, les militaires voulurent con¬
courir en
1919
à l augmentation des effectifs de l armée serbe. S ils se situaient ain¬
si dans une perspective essentiellement anti-allemande, ils cherchaient aussi à l épo¬
que à se prémunir contre la menace bolchevique. Mais, dans les nouvelles circon¬
stances de la paix, le ministère de la Guerre devait tenir compte des arguments fi¬
nanciers et diplomatiques soulevés par le ministère des Finances et le Quai d Orsay.
On était bien dans les nouvelles réalités de l après-guerre. En raison de la situation
financière française, le ministère des Finances s opposait à toute augmentation des
charges et cherchait à récupérer le moindre franc investi à l étranger avant et pen¬
dant la guerre. Le remboursement des dettes ottomanes et russes étant pour le moins
incertain, la récupération de plus d un million de francs investis en Serbie était la
condition sine
qua non
mise par le ministère des Finances à tout arrangement finan¬
cier avec le nouveau Royaume SCS. Le Quai d Orsay pour sa part ne voulait pas
agir seul, sans la participation anglaise. C est pourquoi le projet des militaires fran¬
co-serbes échoua. Le ministère de la Guerre accepta le principe imposé par le mi¬
nistère des Finances qu à l avenir, aucun matériel français ne pourrait être cédé aux
gouvernements étrangers sans que le prix en soit payé, soit immédiatement, soit à
l aide d avances conditionnées par des commandes à l industrie française. En
1920,
l armée d Orient en dissolution abandonna néanmoins son matériel à l armée royale.
La dette serbe et les relations avec l Italie étaient au cœur des conflits
d intérêts. En
1923,
l octroi d une avance au Royaume pour l achat d armes en
France faillit être bloqué au Parlement, sous la pression d un groupe de porteurs
français de titres serbes qui accusaient le gouvernement de ne pas les défendre. En
__________________________________________________________________487
1927,
alors que les rapports étaient particulièrement tendus entre l Italie et le
Royaume, la fourniture d armes à ce dernier suscita des désaccords entre le mi¬
nistère de la Guerre et le Quai d Orsay, et même au sein du Quai d Orsay. Ne vou¬
lant pas montrer la „faiblesse de la France envers l Italie, le ministre de la Guerre,
Paul Painlevé était disposé à livrer hâtivement les commandes militaires serbes sur
les stocks français. Partant du même principe que la „force d une grande puissance
s exerçait dans la réalisation de ses projets militaires sans tenir compte des objecti¬
ons d une tierce puissance quelconque, Painlevé obtint l accord du
„Slavophile
Berthelot.
Mais Briand s y opposa, prenant en compte le nouveau poids diplomati¬
que de
ľltalie
après
Locarno.
L affaire passa en Conseil des ministres où Poincaré,
alors président du Conseil et ministre des Finances, trouva un compromis. En un
temps de stabilisation du franc, ce dernier, de plus, prit en compte les aspects finan¬
ciers plutôt que stratégiques et, pour obliger le Royaume à payer ses dettes, bloqua
à New York un emprunt privé américain que celui-ci avait émis. La question des
dettes pesa sur les rapports franco-royaux jusqu en
1929
et finit à la cour internatio¬
nale de La Haye qui jugea en faveur de la France.
Tout au long des années
1920,
les relations militaires furent néanmoins très
étroites entre les Etats-Majors français et serbe. Fondée sur la tradition d achat de
matériel militaire français avant la guerre et la lutte commune pendant la guerre,
l influence française était prédominante dans l armée de terre royale. Le Deuxième
Bureau français collaborait étroitement avec les services de renseignements yougo¬
slaves et disposait d un réseau d information dense sur l activité économique et
culturelle des concurrents de la France dans tout le royaume et dans le sud-est de
l Europe. Son activité contre l Italie mit à plusieurs reprises la diplomatie française
dans l embarras. En
1922,
le ministre français à Belgrade, Clément-Simon, deman¬
da la diminution des fonds alloués au service des renseignements et plus de pruden¬
ce dans son action. L armée française disposait d une voie de „contrôle des infor¬
mations sur le Royaume parallèle à la voie diplomatique.
La coordination des intérêts n était pas seulement difficile entre les instituti¬
ons et ministères français mais aussi entre le gouvernement et les entreprises
privées susceptibles d investir dans le Royaume. En
1923,
la diplomatie ne réussit
pas à coordonner les actions des militaires et des hommes d affaires français pour la
construction d une usine militaire en Serbie. A son grand regret, l affaire fut
réalisée par le groupe belge
Herstal, sous
l impulsion du maréchal Franchet d Espe-
rey qui agissait à titre privé. En
1926,
les offres de cinq chantiers français pour la
construction des deux sous-marins n ayant pu être accordées, les commandes furent
passées en Grande-Bretagne, comme la plupart des autres commandes navales du
Royaume, toujours à la recherche d un protecteur puissant contre l Italie. C est seu¬
lement après une forte pression combinée au chantage du ministre français à Bel¬
grade sur les milieux „francophiles de l entourage du roi que la France obtint la
construction de deux autres sous-marins. Grâce à l avance qu elle avait consentie au
Royaume SCS, la France contribua cependant à la naissance de son aéronautique
militaire qui pouvait compenser la faiblesse de la marine face à
ľltalie.
Une influence économique et culturelle limitée
Les investissements français autres que militaires rencontraient des obstac¬
les dans le Royaume SCS, surtout dans les ex-régions austro-hongroises. En
1921/22,
deux essais d implantation des capitaux français en Croatie-Slavonie
échouèrent à cause du refus des banques croates ex-austro-hongroises qui avaient
conservé leurs relations d avant-guerre avec la finance anglaise. L interférence de
488___________________________________________________________________
l industriel allemand Hugo Stinnes ne favorisa pas non plus les investissements
français. Ainsi, toute l influence économique autre que militaro-industrielle se bor¬
na à la Serbie d avant guerre où les affaires n en reprenaient pas moins difficile¬
ment. Les mines de
Bor,
très endommagées pendant la guerre, ne redémarrèrent ain¬
si leur activité qu en
1922.
Seul établissement financier français en mesure de me¬
ner ses affaires à l échelle de tout le Royaume, voire dans les Balkans, la Banque
franco-serbe elle-même, établie depuis
1910
en Serbie, rencontra des obstacles fi¬
nanciers, pour ne pas dire politiques, et dut fermer ses succursales à
Fiume
puis Za¬
greb et se replier sur la Serbie d avant guerre. Au cours des années
1920,
la France
perdit deux postes au sein du gouvernement royal, considérés dès avant la guerre
comme des vecteurs importants de son influence
:
le poste de directeur des Mono¬
poles royaux en
1923
et le poste de directeur général des Eaux au ministère royal de
l Agriculture en
1926.
La raison en était double
:
d une part, le manque de coordi¬
nation entre la diplomatie et les représentants des intérêts financiers et agricoles
français
;
d autre part, l impuissance de la France à s opposer à un „nationalisme
économique, propagé surtout par des ministres du Parti paysan croate, qui ne toléra¬
it pas la présence des étrangers dans l administration royale, surtout pas des
Français liés depuis l avant-guerre aux Serbes.
Les marchandises françaises ne suivaient pas les capitaux „lourds français
dans le Royaume. Tout au long des années
1920,
le commerce du Royaume SCS
avec la France représenta
3
à
4%
de ses exportations et importations globales. En
1928-1929,
les importations et exportations du Royaume de et vers l Italie re¬
présentaient respectivement
12%
et
26%
de ses importations et exportations globa¬
les, de et vers l Autriche
17%
et
18%,
de et vers l Allemagne
14%
et
12%,
de et
vers la Tchécoslovaquie
18%
et
9%.
Le commerce avec l Allemagne était en pro¬
grès constant Adepuis
1921.
C est seulement en janvier
1929
que le Royaume SCS
signa un traité de commerce avec la France comportant la clause de la nation la plus
favorisée, mais ceci ne changea rien aux chiffres du commerce qui resta limité entre
les deux pays. Ni l Adriatique, ni le Danube n étaient non plus devenus „les boule¬
vards français en Europe qu avaient espérés les hommes d affaires dans l immédiat
après-guerre. La ligne ferroviaire Adriatique-Danube devant traverser le Royaume
n était pas construite en raison du manque de fonds, de la mauvaise gestion du
crédit privé américain obtenu et des interférences italiennes. Quant aux livraisons
de matériel militaire français dans les ports dalmates, il était aisé pour les Italiens de
les surveiller et de les exploiter en accusant le „militarisme français. L éloigne-
ment géographique entre les deux pays était difficilement surmontable.
Au début des années
1930,
parmi les quatre pays d Europe centrale que la
France soutenait, la Yougoslavie était certes le seul pays où les capitaux français
étaient les premiers investis dans les emprunts d Etat et les entreprises. Mais ce fait
doit être nuancé. C est seulement à partir de
1929
que la France, profitant de l in¬
stallation de la dictature, obtint plusieurs affaires lucratives grâce à l intervention
des ministres „francophiles auprès du roi. Dans les années précédentes, les capita¬
ux avaient surtout été placés dans l industrie militaire. Il s agissait d investisse¬
ments lourds, à long terme, qui avaient besoin de temps pour être rentabilisés. Les
investissements français en Yougoslavie dépassèrent en fait difficilement le stade
„militaro-industriel .
La France eut des concurrents dès
1921,
en particulier l Allemagne qui uti¬
lisait les paiements des réparations en nature pour exercer une influence d abord
économique, puis culturelle par le biais de sa langue, restée la langue étrangère la
plus parlée dans tout le Royaume. Les hommes d affaires et les commerçants de to¬
utes les régions ex-austro-hongroises et de la Serbie d avant-guerre connaissaient en
________________________________;___________________________________489
effet l allemand et avaient des liens professionnels déjà développés avec l Autriche
et l Allemagne. L influence économique allemande passait par l intermédiaire de
grandes entreprises industrielles telles que
Krupp
ou de sociétés suisses à capitaux
allemands. L Allemagne s appuyait de plus sur la minorité allemande, environ
500 000
individus, parmi lesquels les ruraux, installés surtout en Voïvodine, étaient
majoritaires, mais qui comptaient aussi des citadins en Croatie-Slavonie et en
Slovénie. A partir de
1927,
le traité de commerce germano-yougoslave favorisa
l implantation des hommes d affaires allemands. Le Royaume SCS était une petite
puissance faible qui cherchait sa force dans le basculement constant entre les gran¬
des puissances
:
elle cherchait une entente avec la France au plan politique, avec
l Allemagne au plan économique, avec l Angleterre au plan naval, et occasionnelle¬
ment, ne dédaignait pas l Italie. Une tâche difficile à mener.
Dans le domaine culturel, les résultats de la France furent tout aussi inégaux
que dans le domaine économique. Depuis la création du Service des Œuvres
françaises à l étranger au sein du Quai d Orsay en
1920,
le gouvernement français
menait une politique de rayonnement culturel en Europe centrale, considérée com¬
me imprégnée de culture „germanique . Cette politique secondait ses objectifs poli¬
tiques et économiques
:
se lier les pays nouvellement créés. Comme en Tchécoslo¬
vaquie et en Roumanie, la France réservait donc environ
500 000
francs par an à
l action culturelle dans le Royaume SCS. Sa langue, vecteur majeur de son influen¬
ce, était enseignée dans l enseignement public du Royaume, dans les cercles
français, et dans les établissements religieux, et elle disposait de l héritage „fran¬
cophile et „francophone serbe. La principale difficulté était de passer de „l amitié
franco-serbe à „l amitié franco-yougoslave .
L action culturelle française suivait une tactique de „souple diplomatie ,
qui devait aboutir au „maillage intérieur du Royaume. Au cours des années
1920,
son organisation connut néanmoins une évolution importante qui montre que les
Français se détachaient d une vision uniforme et centralisée de l Etat sud-slave.
Dans l immédiat après-guerre, l action culturelle revint d abord aux militaires
français de l armée d Orient et se conforma à leur conception unitaire du Royaume
SCS, du centre vers la périphérie. La légation à Belgrade et les deux consulats à Za¬
greb et à
Dubrovnik
créés en
1920/21
œuvrèrent aussi dans cette direction mais se
heurtèrent à des problèmes qu ils n avaient pas les moyens de résoudre. En Croatie-
Slavonie tout d abord, la culture française était refusée parce qu introduite par l admi¬
nistration centrale toujours soupçonnée de servir le centralisme serbe. D une manière
générale, les Français n y étaient pas bien accueillis
:
on les accusait de ne pas suffi¬
samment défendre les intérêts croates face à l Italie. Il était ensuite très difficile aux
acteurs français de s implanter dans des régions où leur influence était traditionnelle¬
ment nulle. Le personnel manquait. Durant les années
1920,
le nombre de Français in¬
stallés dans tout le Royaume ne dépassa jamais
500.
Ils se concentraient autour des
mines de
Bor
en Serbie de l Est, où l influence française était déjà bien établie.
Le constat que la centralisation du Royaume était refusée par une partie im¬
portante de la population et ne pouvait donc favoriser l action économique et cultu¬
relle de la France amena le Quai d Orsay à restructurer ses circonscriptions consula¬
ires, en tenant compte de la complexité ethnique, religieuse et culturelle que ses
agents rencontraient sur le terrain. La nouvelle organisation distingua quatre ensem¬
bles à majorité serbe, croate, slovène et „macédonienne . Du côté français, l idée du
fédéralisme se substituait à la vision d un Etat unitaire et centralisé. Au même mo¬
ment, Belgrade se détournait de cette voie au profit de la dictature royale. On était
loin du modèle de l Etat fort et démocratique dont la France avait initialement rêvé
pour le Royaume SCS.
490 ___________________________________________
Au cours des années
1920,
le volet religieux de l action culturelle française
eut une importance particulièrement marquée. La diplomatie française comprenait
que la religion était un facteur important des identités nationales dans les Balkans et
voulait en profiter pour renforcer le Royaume SCS de l intérieur. Mais ici encore,
elle ne put obtenir les résultats escomptés. En
1922,
le Quai d Orsay soutint
l ouverture de cours de français dans les établissements religieux catholiques en
Croatie, dans le but de pénétrer la société croate. Mais à cause de l opposition du
haut clergé croate, la tentative se retourna contre les intérêts français. La tentative
du gouvernement royal de créer une Eglise syncrétique nationale „orthodoxe-catho¬
lique , que le consul français à Zagreb voyait avec bienveillance, échoua en raison
de l opposition des clergés orthodoxe et catholique. En
1926/27,
la diplomatie subit
un nouveau revers quand le projet d un pensionnat religieux français à Zagreb fut
abandonné. Une „guerre culturelle franco-italienne se déclencha de surcroît en Ser¬
bie du Sud (Macédoine), autour des établissements religieux français hérités de la
période ottomane. Elle était liée à l augmentation de l influence italienne en Alba¬
nie et en Bulgarie grâce à l action déjeunes prêtres proches du gouvernement fasci¬
ste et financés par lui.
A la fin des années
1920,
tant sur le plan économique que sur le plan cultu¬
rel, la France était quelque peu éclipsée dans les faits par d autres pays européens.
De même que la Yougoslavie n était pour elle qu une pièce dans sa politique
européenne, de même n était-elle qu un partenaire de la Yougoslavie parmi d autres
-un partenaire ami mais lointain. Avec la mise en place de la dictature royale, que la
France soutint avec amertume, la Yougoslavie allait jusqu à se détourner du modèle
politique qu elle incarnait. L Etat fort et démocratique s éloignait. C est le roi doté
de pouvoirs étendus qui allait chercher à unir sous son autorité les différents peuples
sud-slaves, par un „yougoslavisme intégral imposé d en haut. La fin des années
1920,
certes, ne sonna pas le glas des relations franco-yougoslaves qui restaient
placées sous le signe de l amitié, mais la décennie suivante allait accentuer l éclipsé
constatée.
Ľassassinat
du roi Alexandre
1er
sur le sol français en
1934
est quelque
peu le symbole tragique de cette amitié qui peinait à porter des fruits. Les ambitions
hégémoniques du Troisième
Reich
puis son alliance avec l Italie en
1936
créèrent
_ _
paix,
tion
disparut avec l avènement du régime communiste.
SADRŽAJ
PREDGOVOR
11
UVOD
15
Prvi deo
OSNOVE FRANCUSKE POLITIKE U KRALJEVINI SRBA, HRVATA
I SLOVENACA
(1878-1921)
Poglavlje I
FRANCUSKO-SRPSKI ODNOSI OD BERLINSKOG KONGRESA
DO POČETKA VELIKOG RATA
(1878-1914) 33
1.
Slika Srbije u Francuskoj od srpske nezavisnosti do kraja aneksione
krize
(1878-1909/10) 33
1)
Južni
Sloveni
u očima francuskih publicista i univerzitetskih delatnika
34
2)
Srbija u očima diplomata
38
2.
Francuski ekonomski i vojni prodor
(1878-1909/10) 44
1)
Zajmovi, sređivanje finansija i naoružavanje Srbije
45
2)
Srpske
železnice
52
3.
Přelomná
1909/10.
godina i francusko ekonomsko
i kulturno ustoličenje u Srbiji
59
1 )
Univerzitetske, školske, novinarske i slobodnozidarske veze
61
2)
Osnivanje Francusko-srpske banke
63
3)
Javni radovi
66
Poglavlje
II
PRVI
SVETSKÍ
RAT, OSNIVANJE KRALJEVINE SRBA, HRVATA
I SLOVENACA I NJEN POLOŽAJ U NOVOJ EVROPI
( 1914-1921 ) 69
1.
Funkcionisanje francusko-srpskog savezništva
(1914-1915/16) 69
1)
Francuska podrška
70
2)
Italijanski činilac
72
3)
Francuzi u srpskoj Golgoti
74
2.
Francuska pritiče u pomoć Srbima
(1915/16-1918) 79
1)
Srbi u Francuskoj: učenici, studenti, profesori i propagandisti
79
2)
Razvoj predstave
о
Srbiji kod francuskih univerzitetskih nastavnika
83
3)
Oko Solunskog fronta
88
3.
Uloga Francuske u osnivanju Kraljevine Srba, Hrvata i Slovenaca
(1918-1921) 96
2)
Jugoslovenski problem na Mirovnoj konferenciji
98
3)
Nova Kraljevina Srba, Hrvata i Slovenaca
102
4)
Položaj Kraljevine SHS u francuskom sistemu
108
5)
Kraljevina SHS u planovima nove francuske ekonomske i kulturne
diplomatije
112
Poglavlje III
ODLUČUJUĆA ULOGA FRANCUSKE U ORGANIZACIJI I PRVIM
KORACIMA KRALJEVINE SHS
(1918-1921) 115
1.
Na tragu francusko-srpskog prijateljstva
115
1 )
Izrazito aktivan ambasador: vikont
Žozef ď
Foritene
115
2)
Uloga vojnih lica neposredno posle rata
125
2.
Ponovno oživljavanje francuskih interesa
131
1)
Značaj pomorskog puta
131
2)
„Kontinentalisti
-
udruženja i grupe za podršku Francuske
ekonomskim odnosima sa Kraljevinom SHS
137
3)
Planovi i prepreke
141
4)
Problem srpskih dugova i posebni francuski zahtevi:
afere Manž,
Martini,
Pomorska osiguranja iz Pariza
145
3.
Kulturna politika Francuske i njena ograničenja
1 )
Vojna propaganda
148
2)
Jezik
-
privilegován
nosilac francuskog uticaja
151
3)
Školska konvencija i njena primena
156
4.
Verska pitanja, kulturni i politički ulog
163
1)
Francuzi između južnoslovenske države i katoličkog sveštenstva
164
2)
Francuski sveštenici u službi diplomatije
168
3)
Francusko-italijansko rivalstvo
172
Drugi deo
U POTRAZI ZA „SNAŽNOM
I NAPREDNOM DRŽAVOM : PRINCIPI I OSTVARENJA
FRANCUSKE POLITIKE
(1921-1924)
Poglavlje
IV
JEDNA KARIKA U FRANCUSKOJ POLITICI PRIMENE MIROVNIH
UGOVORA
179
1.
Diplomatska podrška
-
do koje
mere?
179
1 )
Kako umiriti centralnu Evropu?
180
2)
Kako sprečiti belgijsko-srpski rascep?
191
2.
Kraljevina SHS u francuskoj „istočnoj politici
195
1)
Kraljevina SHS i francusko-britansko suparništvo na Sredozemlju
196
2)
Naoružavati Kraljevinu SHS: politička i finansijska gledišta
201
3)
Kupovina Istočnih
železnica
i afera Gavrilović-Get
215
3.
Različiti pogledi na Kraljevinu SHS u francuskom Parlamentu
221
1)
Francusko Ministarstvo inostranih poslova
suočeno sa izveštajima
Margena
i
Marená
221
2)
Senator Anri Beranže i ekonomski razlozi francuske pozajmice
230
4.
Francusko opažanje diplomatskog kora Kraljevine SHS
235
1 )
Frankofilija kraljevskih diplomata
235
2)
Miroslav Spalajković u Parizu
237
Poglavlje
V
POLITIKA UTICAJA
243
1.
Učesnici u širenju francuskog jezika: diplomate, profesori i sveštenici
243
1)
Odvajanje od Fonteneovog nasleđa: novi poslanik Frederik
Kleman-Simon
243
2)
Profesori
249
3)
Sveštenici
253
2.
Ekonomski poslovi u teškoćama
261
1 )
Ograničena trgovina
261
2)
Povratak nemačkog ekonomskog uticaja
267
3)
Francusko povlačenje: poslovi u predratnoj Srbiji
273
3.
Francuski vojni interesi i simbolika odnosa
276
1 )
Neuspeh osnivanja francusko-srpske fabrike oružja
276
2)
Francuski uticaj na kopnenu vojsku Kraljevine SHS
284
3)
„Otkriće javnih proslava
289
4.
Francuska podrška mornarici Kraljevine SHS i njena ograničenja
291
1)
Politika mira na Jadranu
291
2)
Francusko-kraljevski pomorski program
294
3)
Unutrašnja pitanja mornarice Kraljevine SHS
301
Treći deo
FRANCUSKA
-
SLABA ZAŠTITNICA?
(1924-1929)
Poglavlje
VI
FRANCUSKA NASPRAM ITALIJANSKEINEMAČKE
KONKURENCIJE
305
1.
Rastući značaj Italije
306
1)
Francuska i italijansko-jugoslovensko zbližavanje
306
2)
Kraljevina SHS između Italije i Francuske
313
3)
Povratak Kraljevine SHS pod francusko okrilje?
318
2.
Nemačka konkurencija?
327
1)
Problem stranih radnika i službenika u Kraljevini SHS
327
2)
Jačanje nemačkog ekonomskog i kulturnog uticaja
330
3)
Francuska i nemačko-jugoslovenski trgovinski sporazum
338
4)
Stvaranje vojne industrije Kraljevine SHS
340
3.
Mornarički ulog i teško ostvarivanje pomorskog programa
344
1 )
Francuski rivali
344
2) Posledice francusko-italijanske
napetosti
350
3)
Pósete
mornarica Francuske i Kraljevine SHS
357
Poglavlje
VII
REALIZACIJA POLITIKE NAORUŽA
VANJA
KRALJEVINE: JEDNO
PORAVNANJE
367
1.
Austrougarsko nasleđe vojske Kraljevine SHS
367
1)
Francusko viđenje mornarice Kraljevine SHS
367
2)
Pitanje oficira kraljevske mornarice
373
3)
Protivrečni pogledi na kopnenu vojsku
378
2.
Teška realizacija francuske pozajmice
3 82
1)
Problem kupovine pomorske opreme i francuska obaveštajna služba
383
2)
Francuska slabost
385
3)
Francuska vlada između naoružavanja Kraljevine SHS
i smirivanja italijansko-jugoslovenskih odnosa
394
3.
Srednja putanja
Ke Dorsea
397
1)
Kako udovoljiti Srbima, a ne isprovocirati Italijane?
397
2)
Ke
Dorse
između zahteva Ministarstva rata i Ministarstva finansija
405
3)
Uobičajeni odnosi sa prijateljskom vojskom
410
Poglavlje
VIII
TEŽAK PRELAZ OD FRANCUSKO-SRPSKOG
KA FRANCUSKO-JUGOSLOVENSKOM PRIJATELJSTVU
417
1.
Francuski kulturni uticaj između Kraljevine SHS
Italije, Svete Stolice i katoličkog sveštenstva
417
1)
Francusko-srpski kulturni odnosi
-
između prijateljstva i podozrenja
419
2)
Francusko versko obrazovanje u Hrvatskoj i njegov neuspeh
425
3)
Italijanska konkurencija u Južnoj Srbiji (Makedoniji)
432
2.
Restrukturisanje francuskog ekonomskog i kulturnog uticaja
442
1)
Reorganizacija konzularnih okruga: francusko udaljavanje od centralne
vlade?
443
2)
Kako se boriti protiv nemačkog uticaja u zagrebačkom konzularnom
okrugu?
445
3)
Pojačana kulturna akcija u Srbiji i Vojvodini
449
4)
Zbližavanje sa Srpskom pravoslavnom crkvom
454
5)
Bilans
kulturne akcije Francuske kroz širenje francuskog jezika
461
3.
Stvaranje slika, percepcije i „produkcija spomenika
1 )
Proslava
11.
novembra
] 927. 463
2)
„Produkcija spomenika
464
3)
Ilirski praznik
468
ZAKLJUČAK
471
CONCLUSION
481
IZVORI I LITERATURA
491
REGISTAR IMENA
501
BELEŠKA
О
AUTORU
511
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