Sumrak Vizantije: vreme Jovana VIII Paleologa ; 1392 - 1448
Gespeichert in:
1. Verfasser: | |
---|---|
Format: | Buch |
Veröffentlicht: |
Beograd
Prosveta
2007
|
Schriftenreihe: | Biblioteka Istorijska izdanja
|
Schlagworte: | |
Online-Zugang: | Inhaltsverzeichnis Abstract |
Beschreibung: | In kyrill. Schr, serb. - Zsfassung in franz. Sprache u.d.T.: Le crepuscule de Byzance |
Beschreibung: | 424, [16] S. Ill., Kt. |
ISBN: | 9788607017737 |
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САДРЖАЈ
УВОД
. 5
ВИЗАНТИЈА КРАЈЕМ
XIV
ВЕКА (ЦАРСТВО
КОГА
НЕМА).
. . 13
РОЂЕЊЕ,
ПОРОДИЦА
И ПРВЕ ГОДИНЕ
. 49
МЛАДОСТ
. 85
ДРУГИ ПРВИ ЦАР
(1414-1425). 151
ПРВИ
И ШДИНИ ЦАР
(1425-1440). 230
ЕПИЛОГ
(1440-1448). 308
РЕЧ НА
КРАЈУ
. 371
RÉSUMÉ
. 379
СПИСАКСКРАЋЕНИЦА-
ИЗВОРИ
. 391
ЛИТЕРАТУРА
. 395
ОАУТОРУ
. 401
ИНДЕКС
. 403
LE CREPUSCULE DE
BYZANCE.
LE TEMPS DE JEAN
VIII
PALEOLOGUE
(1392-1448)
Ţ5
J-rEmpire de la fin du
XIV6
siècle était privé de la capacité réelle de décider seul son sort.
Etant devenue l'objet plutôt que le sujet des événements internationaux dans les Balkans
et la Méditerranée, étant entrée, par le concours de circonstances, dans les histoires par¬
ticulières de plusieurs puissances et Etats de cette époque,
Byzance,
depuis la seconde
moitié du
XIV'
siècle jusqu'à sa fin, a de moins en mois influencé, par ses propres forces,
sur son propre avenir. C'étaient de plus en plus les autres qui, avec elle ou même contre
son gré, le faisaient
-
tout d'abord les Serbes, puis les Turcs, les Vénitiens et les Génois.
C'est pourquoi l'exposé, fût-ce le plus bref, des circonstances dans lesquelles se trouvait
Byzance
vers la fin du siècle, sous-entend au moins la connaissance des qualités élémen¬
taires des autres, de leurs possibilités et de leurs intentions, dans la même mesure dans
laquelle est utile la connaissance de l'histoire intérieure de
ľ
Empire.
Une des conséquences méthodologiques des suppositions préliminaires proposées
sur l'époque du crépuscule de l'Empire byzantin et de l'avant-dernier souverain sur son
trône, était la position à l'égard des sources historiques. Elles ont été effectivement es¬
timées sans aucune attitude a priori méfiante envers leur origine. Ainsi, outre les sour¬
ces byzantines, dites „classiques", des sources hétérogènes non-byzantines ont été aus¬
si abondamment utilisées dans la recherche. Parmi elles, il a été particulièrement tenu
compte de celles qui considéraient,
å
l'instar des chroniques vénitiennes, le passé de ce
qu'on appelait la
,Дотапіе",
comme une partie intégrale de l'histoire vénitienne large¬
ment comprise.
Le deuxième principe préliminaire tire son origine de la conviction que l'objet
de l'histoire doit être le passé dans son ensemble, et non seulement ses manifesta¬
tions politiques, économiques ou n'importe quelles autres démonstrations partielles.
Par conséquent, les sources qui ont servi à le rendre clair ont été jugées par la question
de savoir si elles sont utiles ou non à la connaissance historique, et non par les hésita¬
tions si, en tant que genres, elles sont typiques de l'historiographie. A vrai dire, il s'agit
de problèmes théoriques auxquels l'historiographie devait se confronter dans son ère
„positiviste". Même quand il s'agissait d'un sujet où il est naturel de donner la priorité
aux questions de nature purement politique, il était parfois profitable de s'appuyer sur
380
Иван
Ђурић
divers
monuments de la langue écrite, autrement dit des belles-lettres dans leur sens le
plus large, ou sur des oeuvres appartenant aux différents domaines des arts en général.
Dans
V
Introduction on a aussi mentionné des écrits particuliers ou isolés ainsi que des
recueils diplomatiques. Leur valeur a été succinctement analysée et mutuellement com¬
parée, et cela a été fait en premier lieu avec les sources byzantines, et même avec les
écrivains bien connus comme Sphrantzès, Ducas et Chalcocondyle, avec l'auteur des
célèbres „Mémoires" sur le Concile de Florence Sylvestre Syropoulos, ensuite avec les
nombreuses
„breves
chroniques" populaires et finalement avec divers traités et éloges
des rhéteurs byzantins du
XVe
siècle.
La représentation des circonstances qui régnaient à
Byzance
à l'époque précé¬
dente ou contemporaine de la naissance de Jean
VIII
Paleologue s'est pratiquement
réduite à la deuxième moitié du
XIVo
siècle. Ce chapitre, nullement par hasard, était
nommé comme Un Empire qui n'existe pas. Pour expliquer avec concision la contra¬
diction de la position de l'Empire d'alors, on a utilisé la phrase bien connue par la¬
quelle le prince Basile
Ier
de Moscou reconaissait la supériorité spirituelle du patriarche
de
Constantinople,
mais ne voyait plus de raison à la suprématie de „l'empereur des
Rhômaioi" sur lui. C'est justement dans les armées
90
du
XIV-"
siècle que
Byzance
avait
perdu son autorité arbitraire et traditionnelle, compromise par sa faiblesse politique, sa
dépendance économique des républiques italiennes et par sa promptitude aux différen¬
tes concessions idéologiques et religieuses, non seulement dans l'Occident européen,
mais même dans la Russie conservatrice et orthodoxe. Cependant, l'église byzantine
n'a pas suivi de pair le sort de l'Etat et, dans les conditions modifiées, elle lui survivra
longtemps.
En évitant l'ordre chronologique ou „événementiel", on s'est efforcé de choisir
les faits qui illustreraient le mieux la situation dans l'Empire et autour de lui, non seule¬
ment au cours de la seconde moitié du siècle mentionné mais plus longtemps, jusqu'à la
disparition physique de
Byzance
en
1453.
Parmi les participants étrangers dans le grand
jeu politique autour de l'avenir de l'Empire, les premiers qui perdirent le pas furent les
Serbes. La bataille de la Maritza
(26
septembre
1371)
a dépassé par ses conséquences
les semblables affrontements, en majorité sans
succés,
des chrétiens avec les Turcs,
répétés à plusieurs reprises au cours du dernier siècle de
Byzance.
Pour les pays serbes,
ce fut le commencement d'une longue décadence, et pour les Rhômaioi, d'ailleurs ab¬
sents de la bataille, le début d'une trentaine d'années de la soumission aux Turcs. Bien
que le montant du tribut („haradj") ainsi que le nombre de soldats que l'empereur était
tenu d'équiper (conformément à ses obligations de vassal) n'étaient objectivement pas
excessifs,
Byzance,
eu égard à ses potentiels plus que modestes, était durement frappée.
Par la comparaison des chiffres, on a conclu que l'Empire au
XVe
siècle était même
économiquement et militairement plus sain que ce n'était le cas dans la seconde moitié
du siècle précédent.
La principale possession de l'Empire, que les étrangers identifiaient parfois avec
l'Etat tout entier, était la capitale
-
Constantinople. Or,
à
Constantinople
-
seul terri¬
toire ayant une validité économique et idéologique et de loin le plus intéressant pour
les autres
-
le plus important revenu de la Trésorerie impériale provenait des douanes.
Malheureusement, depuis les années
40
du
XIVe
siècle, ces douanes étaient hors de la
Resumé
381
portee
des fonctionnaires byzantins. A cet égard, seulement Jean
VIII
Paléologue, dans
les années
30
du
XV-"
siècle, s'efforcera de changer la situation en faveur de l'Empire,
par le transfert des profits en provenance des douanes dans les trésors byzantins, par
le renforcement de la marine de guerre et de la marine marchande nationales ainsi que
par l'établissement d'un certain équilibre entre
Byzance
et ses créanciers occidentaux,
Vénitiens et Génois, tout cela avec un succès limité.
En s'adressant aux créditeurs étrangers, surtout à Venise, le seul créancier qui fût
capable et prêt à l'aider,
Byzance,
en particulier depuis les années
40
du
XIVі
siècle et
la guerre civile qui l'a secouée alors, se transformait petit à petit en un éternel débiteur.
L'analyse a confirmé que les Vénitiens, en octroyant à l'Empire des prêts à intérêts,
gratuits ou irrécouvrables
-
il s'agissait de sommes qui ne pesaient pas du tout sérieu¬
sement sur les finances saines de la République
-
les utilisaient très efficacement à des
fins politiques et pour exercer une influence directe sur l'indépendance politique et éco¬
nomique de l'Empire. Sans armée (du moins jusqu'au temps de Jean
VIII),
confrontée
à l'inefficacité des Croisades,
Byzance
devait, bon gré mal gré, demander la protection
élémentaire aux deux plus grandes puissances maritimes de cette époque, d'ailleurs les
seules intéressées à l'existence de l'Empire. En fait, Venise et Gênes estimaient que
Constantinople
leur appartenait comme zone d'influence. Dans leur jalousie mutuelle
deux Républiques s'usaient et déterminaient inévitablement les actes des derniers re¬
présentants de la dynastie des Paléologues, en les polarisant, dépendants du point de
vue économique et politique, autour de l'un ou de l'autre côté. Le malheur, cependant,
consistait en ce que les Vénitiens étaient importunés par les Génois plus que par les
Ottomans
å
Constantinople,
et
vice-versa.
Dans leur longue rivalité, ce seront les Turcs
qui auront le dernier mot. Par exemple, pour illustrer ce qu'on vient de constater, on a
souligné dans cette analyse le cas du litige compliqué entre Gênes et Venise au sujet de
l'île de Ténédos
(1357-1397),
formellement toujours sous l'autorité de l'empereur.
De leur côté, les Paléologues ont mêlé aux circonstances mentionnées encore
leurs querelles familiales et leurs guerres mutuelles. Ils demandaient l'aide successi¬
vement, aux Turcs, aux Génois et aux Vénitiens. Lorsqu'en
1376
Andronic
IV
déposa
son père, il le fît avec l'aide de Gênes et des Ottomans. Pour chasser l'usurpateur du
trône, Jean
V
et Manuel
II
eurent recours eux aussi à l'appui des mêmes infidèles; dans
le complot de
Jean VII
(1390),
ce furent encore une fois les Turcs et les Génois qui
jouèrent le rôle décisif; c'est grâce à l'aide des Hospitaliers de Rhodes que Manuel
II
rentra à
Constantinople
et reprit le trône à Andronic
IV.
Ce faisant, pour la déposition ou
la réinstallation du
basileus,
il suffisait toujours ou que Venise refuse son aide, ou que
le sultan remplace pour un moment ses protégés et amis. La guerre autour de Ténédos
autant que les conflits mutuels dans la famille impériale ont fiait que vers la fin du
XIVe
siècle,
Byzance,
privée de toute indépendance dans la prise de décisions, se trouvait
dans une position inférieure qu'elle ne le sera au siècle suivant. Tout en étant sans cesse
menacé par les Turcs, Jean
VIII
réussira quand même, ne fût-ce qu'avec un demi-suc¬
cès, à restituer à l'Empire la dignité d'un Etat souverain.
Parallèlement, les Ottomans ont poursuivi systématiquement la conquête de l'in¬
térieur de la Péninsule des Balkans. En effet, dans cet espace, même après la catastro¬
phe de la Maritza qui les a privés de leur brève primauté dans la Péninsule, les Serbes,
382
Иван
Ђурић
du moins jusqu'à la bataille de Kosovo, étaient encore toujours plus capables que les
autres de résister aux Turcs. Bien que la
Constantinople
officielle ne
fòt
nullement prête
à changer ses vues traditionnelles sur le voisin barbare, l'opinion des Rhômaioi sur
les Serbes a progressivement évolué, depuis la non-acceptation de l'Empire parvenu
de Douchan, par la méfiance à l'égard des usurpateurs-épigones, jusqu'à la manifes¬
tation ouverte de sympathies et d'esprit communautaire au siècle suivant. Un fait qui
contribuait à cela était sans nul doute la symbiose ethnique particulière des Grecs et
des Serbes dans le Sud de l'ancien Etat de Douchan, évidente en dépit de la ferme
non-reconnaissance byzantine du statut de l'Eglise serbe. L'examen attentif des sour¬
ces fait apparaître que même chez les moines inflexibles byzantins, la tentative des
Mmiavtchévitch a été estimée, plus tard mais justement, comme une lutte au nom du
monde chrétien plus large, ainsi que des Rhômaioi. Les Serbes, en d'autres termes,
étaient souhaités comme sauveurs, tout d'abord parce que plus proches des Rhômaioi
par leur religion, et parce qu'ils leur semblaient un moindre mal que les alliés italiens.
L'espérance dans la force serbe s'évanouira avec la fin du
XIV6
siècle, mais on peut
expliquer par elle une des raisons qui inspireront le mariage de l'empereur Manuel
II
avec la fille de Constantin
Drągach,
un seigneur régional serbe.
Après
1389,
cependant, les parties septentrionales des pays serbes tomberont à
leur tour dans un état de dépendance à l'égard des Turcs. Le nouveau sultan, Bajazet,
était le premier parmi les sultans ottomans qui songeât sérieusement à la conquête de
Constantinople,
et en même temps le premier qui, soit tout seul soit en se servant de
son protégé
Jean VII, et
des Génois et des Vénitiens mutuellement opposés, fût en
état d'accomplir cet exploit.
Constantinople,
naturellement, ne représentait pas l'entière
Byzance.
Vers la fin du XFV6 siècle, il appartenait à l'Empire encore une soixantaine de
kilomètres de la côte thrace (à l'Ouest de
Constantinople,
jusqu'à Héraclée), puis des
parties isolées de la côte de la Mer Noire (en premier lieu Mesemvria, bien que sous
les Turcs après la défaite des croisés en
1396
jusqu'à
1403),
l'archipel des Sporades
(pratiquement sans cesse sous le contrôle des pirates), indirectement et seulement for¬
mellement
Chios (sous
l'administration des Giustiniani, des tributaires du
basileus et
du sultan à la fois), les îles thraces (Thasos,
Lemnos,
Samothrace et Imbros), et enfin la
moindre partie du Péloponèse. Dans le dernier siècle de l'histoire de
Byzance,
la Morée
byzantine était devenue la province la plus dynamique du point de vue économique et
culturel, la mieux préparée sur le plan militaire et de plus, la province la plus étendue
de l'Etat. En ce qui concerne les anciens territoires de l'Empire, sur le sol des Balkans
et avec une population grecque, mais maintenant hors de la portée du pouvoir constan-
tinopolitain, leurs habitants ne se sentaient pas Rhômaioi et leur vision des événements
de
Constantinople
était simplement un regard jeté du proche voisinage.
L'intérêt de Venise pour le Péloponèse était, au demeurant, énorme et compréhen¬
sible. La République donnait aux événements dans cette presqu'île la priorité sur toutes
les autres affaires dans le Levant, et même sur le sort de
Constantinople.
Venise même,
contrairement à ses principes, était prête à élargir prudemment ses possessions dans le
Péloponèse. Seulement ainsi, par l'identité des objectifs proches et par le danger commun
-
les Turcs, peut s'expliquer, à partir de
1394,
l'alliance de ceux qui encore récemment
étaient ennemis
-
du despote Théodore
Iм
(frère de Manuel
II)
et de la République qui
Resumé
З83
tentait vraiment de défendre le Péloponèse. La Morée byzantine, comme les autres parties
de
l
'Empire en dehors de la capitale, était en effet à cette époque en position d'un des
apanages. Ses habitants étaient de doubles citoyens
-
du détenteur de l'apanage directe¬
ment et du
basileus de
Constantinople
indirectement. Au
XVe
siècle, en dépit des efforts
qu'à une ou deux reprises Jean
VIII
a déployés pour modifier la situation au profit du gou¬
vernement central, tout l'Empire ne sera plus qu'un conglomérat d'apanages.
L'avènement de Bajazet au trône ottoman a marqué le commencement de la pério¬
de finale de l'histoire byzantine. La réunion à Serrés (hiver
1393/4),
à laquelle s'étaient
retrouvés tous les vassaux chrétiens d'importance du sultan, a démontré, à Manuel
II
ainsi qu'à Théodore
Iм,
qu'outre la lutte ouverte contre les Ottomans, il n'y avait pas
d'autre alternative pour eux. Au printemps de
1394,
le despote se réconciliait avec les
Vénitiens, et l'empereur, après s'être bientôt adressé à la République, commençait à
rechercher désespérément l'aide de l'Occident. Ainsi la politique initiale turcophile de
Manuel a échoué. Il faut considérer dans ce contexte la place que
Byzance
a occupée,
en général grâce à ce qu'elle symbolisait, dans les préparatifs et la croisade même
de
1396,
dans ce même contexte il faut comprendre les offres humiliantes byzantines
concernant la vente des restes de son territoire, et finalement dans ce même contexte on
doit expliquer le voyage
—
la fuite de Manuel
II
et de sa famille en Occident, ou bien en
Moreé (en décembre
1399).
Après la victoire de Nicopolis et s'étant consolidé sur les rives du Danube, l'Em¬
pire ottoman est devenu un Etat européen autant qu'anatolien, dont les revenus en
provenance de la Péninsule balkanique croissaient à un rythme accéléré, pour dépasser,
vers la moitié du
XVe
siècle, de loin ceux en provenance de l'Est. Mourad et Bajazet
usaient de tactiques subtiles, en s'efforçant par une politique périodiquement conci¬
liante à l'égard des Vénitiens, de les neutraliser sur les plans militaire et politique par
des propositions financières attractives. Quand, enfin, en
1394
Bajazet, il semblait le
tout-puissant, avait commencé le siège de
Constantinople, on
croyait que les jours de la
capitale byzantine étaient comptés.
A
Constantinople,
qui n'avait alors qu'à peine quelques dizaines de milliers d'ha¬
bitants, donc c'est là où Jean
VIII
est né et où passait les premières années de sa vie. Il
était le fils aîné issu du seul mariage de Manuel
II
et d'Hélène
Drągach.
Le grand-père
maternel de Jean
VIII
était à cette époque probablement le plus fort parmi les vassaux
chrétiens de Bajazet dans l'intérieur des Balkans, mais son prestige, déjà à cause du
fait qu'il était le parent des
Nemanjić
et des Comnènes, deux dynasties impériales (de
Serbie et de Trébizonde), n'était pas non plus négligeable. Contrairement aux alléga¬
tions de certaines sources tardives, tout d'abord de Chalcocondyle, il a été établi que le
père de Jean
VIII
ne s'est marié qu'une seule fois. De même, contrairement aux dires
de certains compilateurs postérieurs, il a été prouvé que le mariage de Manuel
II
avec
Hélène, et ainsi la naissance de Jean
VIII,
n'a aucun lien chronologique avec la réunion
de Serrés, mais que les noces ont été célébrées plus tôt, le
11
février
1392,
et que le
futur empereur est né le
17/18
décembre de la même année. Ces résultats ont été obte¬
nus en comparant les documents vénitiens et génois, le récit du témoin oculaire Ignace
de
Smolensk
(qui a assisté au mariage de Manuel
II),
les témoignages des historiens
byzantins et les notes des „chroniques brèves".
384
Иван
Ђурић
Dans le chapitre intitulé La naissance, la famille et les premières années, outre
l'étude des questions généalogiques et prosopographiques, des problèmes concernant la
chronologie des naissances et des décès de certains membres de la famille impériale ou
le nombre exact des représentants des derniers Paléologues, on a essayé de faire les por¬
traits succints des parents de Jean
VIII.
En ce qui concerne Manuel
II,
il a été démontré
que, en dépit des mythes rattachés plus tard à son nom, il a commencé son règne par une
politique nettement turcophile, et que les idées sur la conclusion de l'Union avec Rome
pour le moins ne lui étaient pas étrangères. Quand il s'agit d'Hélène
Drągach,
mère de
Jean
VIII,
„la seule impératrice byzantine Serbe", au demeurant bien plus réputée pour
son intelligence que pour sa beauté, elle exercera une influence, parfois même décisive,
sur l'activité publique de son fils aîné (et surtout à partir de
1422,
après que Manuel
II
s'est retiré de la vie politique). Elle était une adversaire convaincue et passionnée de
l'Union des Eglises, et bien connue par ses nombreuses oeuvres de bienfaisance.
Le fait que Jean
VIII
était le fils aîné de Manuel
П,
ne lui assurait pas la succession
du trône. Devant lui se trouvait, et il le restera jusqu'à sa mort en
1408,
Jean VII, et
jusqu'à
1393,
peut-être même Andronic
V
(fils unique de
Jean VII),
naturellement, à condition
qu'il survive. Par l'accord de
1393
(à Selymvria), sur la proposition de Manuel, une dou¬
ble adoption eut lieu. Manuel
II
a adopté son neveu, et ce dernier, de son côté, a adopté le
fils aîné de Manuel, qui était encore toujours sans aucun titre. Malheureusement,
Jean VII
a dévoilé tout cet accord au sultan, et la double adoption fut annulée. Un nouvel accord
sur l'adoption fut conclu à la veille du voyage de Manuel
II
en Occident
(1399).
Amené
dans la capitale de force plutôt que de bon gré, grâce au maréchal de France, Boucicaut,
Jean VII se
réconciliait avec son oncle et celui-ci l'adoptait de nouveau. Etant donné
qu'à cette époque,
Jean VII
était sûrement sans héritiers, la concession mentionnée de
Manuel
II
n'en était pas en réalité, de même que le premier empereur (Manuel
II)
n'a
cédé qu'en apparence dans le deuxième point
-
l'attribution de Thessalonique à
Jean VII,
ville qui ne se trouvait pas entre les mains byzantines, mais dans celles de Bajazet. En
1399,
de son statut de formelle égalité,
Jean VII
était dégradé dans un statut subordonné.
En revanche, Manuel
II
laissait à
Jean VII
l'administration de l'Etat en son ab¬
sence, en quoi il prenait le risque de trouver à son retour la capitale entre les mains -des
Turcs, protecteurs de
Jean VII, mais
c'était un danger qui menaçait
Constantinople
de
toute façon. Manuel
II
a exprimé sa méfiance à l'égard de
Jean VII
aussi en emmenant
toute sa famille chez son frère en Morée, et il a essayé également de gagner les Génois,
les Vénitiens et les Hospitaliers de Rhodes à se charger de veiller sur la sécurité de
Constantinople
en son absence. Dans le désespoir qui avait entre-temps couvert l'Em¬
pire, après le triomphe de Bajazet à Nicopolis, la chute de l'Empire de
Vidin,
la prise
d'Athènes par les Turcs, le saccage du Péloponèse, l'arrachement d'Argos vénitienne,
la famine qui sévissait dans la capitale assiégée
-
Manuel
II,
sur les instigations de
Boucicaut, se décidait de s'acheminer vers la France. Son frère, le despote Théodore,
cédait parallèlement aux Hospitaliers sa capitale
Mistra,
pour que les chevaliers de
Rhodes la défendent contre les Turcs, alors qu'il se retirait lui même à Monembasie,
plus près de la protection vénitienne. C'est là que, Venise ayant promis de les protéger
en cas de besoin, c'étaient réfugiés aussi les membres de la famille de Manuel
II,
et
parmi eux le futur empereur Jean
VIII.
Resumé 3g5
Le troisième chapitre s'inscrit chronologiquement entre le voyage de Manuel
II
en
Occident
( 1399)
et le mariage de son fils Jean
VIII
avec la princesse Anne de Russie
(1414).
Il a été intitulé La Jeunesse, car il comprend la période de maturation, à la différence
du précédent chapitre consacré aux années d'enfance de Jean
VIII.
Durant l'absence de
l'empereur, sa famille (ainsi que son fils aîné) a séjourné à Monembasie
(1399-1403).
Le
séjour de Manuel
II
en France, en Angleterre et en Italie, sur lequel il existe au demeu¬
rant une abondante bibliographie, n'a pas fait l'objet d'une attention particulière, mais en
revanche on s'est efforcé soigneusement d'apprendre le plus possible sur l'atmosphère
dans laquelle grandissait le jeune Jean
VIII
à Monembasie, sur les circonstances dans
cette ville et leur influence sur la formation de la personnalité du futur
basileus, sur
se
premiers pas dans l'éducation (son précepteur était le sage Théodore Antiochite), la peste
qui a emporté ses soeurs et un de ses frères, et sur la terreur incessante des infidèles et de
la chute éventuelle de la seule ville demeurée byzantine du Péloponèse entre les mains
des Turcs. Dans les conclusions sur le temps passé à Monembasie, particulièrement utile
s'est montrée l'analyse des textes oratoires qui, à côté des autres sources, prouvent que
cartaines des conceptions politiques de Jean
VIII
(par exemple son cosmopolitisme ou
ses idées sur l'Union des Eglises -Antiochite en était le partisan) peuvent être dues pré¬
cisément à son séjour dans cette ville.
Pendant ce temps-là, Manuel
II
tentait d'obtenir des souverains d'Europe occiden¬
tale n'importe quelle aide militaire et financière. L'argent, cependant, était aussi rare en
Occident, de sorte que les dons de Manuel
II,
les reliques et tout ce qu'il pouvait offrir en
plus, recevaient en substance des réponses adéquates. Considéré plus largement, le résul¬
tat de sa mission était le reflet de „l'équilibre" politique momentané entre les puissances
occidentales au début du
XV
siècle. L'alternative, peu importe comment Manuel
II
la
regardait, s'offrait exclusivement dans le retour à l'appui des Républiques maritimes
italiennes, en premier lieu celle de Venise. Non seulement les Vénitiens avaient de l'ar¬
gent, mais ils voyaient leur intérêt dans la subsistance de l'Empire, précisément tel qu'il
était, bien plus que de n'importe quel autre en Occident. Jean
VIII
a appris quelque peu
des mauvaises expériences de son père. En effet, il a compris que, dans la mesure où
il pouvait espérer une aide de l'Occident, il devait lui offrir en revanche la seule chose
qui l'intéressât
-
l'Union des Eglises. Jean
VIII
comprenait aussi que le fondement de
toute action commune des chrétiens était l'entente des Vénitiens avec les Hongrois
-
c'était évident aussi à Manuel
II,
mais ni l'un ni l'autre n'avaient eu de succès dans
leur médiation. Quand même, bien que l'enjeu (l'Union) que Jean
VIII
offrait fût plus
attirant que toutes les autres propositions précédentes, bien que la position économique
et militaire de Jean
VIII
à Constantinople rut à coup sûr plus favorable que celle dont
disposait Manuel
II
en
1400,
ni même la tentative de l'Union en
1439
n'a donné les
résultats attendus.
Durant l'absence de Manuel
II,
aux termes de l'accord conclu selon les principes
de la patrie du maréchal Boucicaut plutôt que selon les conceptions des Rhômaioi,
l'Empire était gouverné par
Jean VII.
Les serments réciproques entre l'oncle et le neveu
en
1399
étaient, en effet, une confirmation de plus que
Byzance
perdait définitivement
son aspect millénaire, en se faisant passer de plus en plus souvent pour ce qu'elle avait
cessé d'être.
Jean VII,
ce protégé ancien des Turcs, a probablement manifesté, bientôt
386
Иван
Ђурић
après son entrée dans la capitale, sa volonté de faire des concessions à Bajazet, et même
à lui rendre
Constantinople
dans des conditions déterminées. Cela a particulièrement in¬
quiété les Vénitiens, dont les troupes de
Jean VII
ont attaqué les possessions, ensemble
avec les Turcs.
Jean VII
comptait aussi avec la possibilité du faiblissement du sultan,
possibilité réelle depuis que
Timur
s'était tout à fait rapproché de l'Etat des Ottomans.
Menacé par ces nouvelles, il avait engagé des contacts avec l'Occident, non pour se
séparer de Bajazet, mais pour gagner des positions encore plus avantageuses auprès
d'émir. Malgré ce qu'on vient de dire, ses usurpations et sa turcophilie, les témoignages
contemporains des Byzantins sur
Jean VII
sont unanimement élogieux, étant donné
qu'il était avant tout un bon fils de l'Eglise de
Constantinople.
Rien d'étonnant, surtout
quand on tient compte du fait qu'une bonne partie des habitants de la capitale était bien
disposée envers les Turcs et prête à se rendre et que, dans le chaos général et la famine,
une des victimes de ces circonstances a été le patriarche de
Constantinople
lui-même.
Puis, en
1402
eut lieu la bataille d'Angora et la situation se retourna complè¬
tement. Manuel
II,
qui retardait son retour pour la simple raison qu'il n'avait pas où
revenir, pouvait maintenant se diriger vers Constantinopole. Manuel
II,
en dépit du fait
qu'il est rentré dans la capitale escorté par les bateaux génois et vénitiens
-
ce qui était
la conséquence de leur rivalité mutuelle, sera depuis lors plus ou moins le prisonnier
perpétuel de l'amitié avec Venise (Gênes d'ailleurs n'était plus un Etat indépendant).
Jean
VIII,
de quelque manière qu'il tentât périodiquement d'établir l'équilibre avec les
autres puissances occidentales, sera obligé de suivre cette orientation. D'ailleurs, ni
Venise, ni l'héritier de Bajazet en Roumélie, Soliman, ne souhaitaient aucunement faire
quelconques combinaisons sérieuses avec le neveu de Manuel
II,
Jean VII,
privé de sa
puissante protection après la défaite de Bajazet.
Soliman l'a montré dès février
1403,
par la trêve de Gallipoli (avec Venise, Gênes y
compris
Chios,
Naxos,
le despote serbe Etienne Lazarévitch et
Jean VII).
Quand il s'agis¬
sait de la seule concession qui concernait directement
Jean VII
-
la remise aux Byzantins
de Thessalonique et des environs de cette ville (possession promise à
Jean VII
en
1399,
à
l'occasion du départ de Manuel
II
en Occident), il l'a faite partiellement sous la condition
que les Ottomans quitteraient l'acropole de Thessalonique seulement quand „le grand
empereur et père de Soliman" sera revenu dans son Empire. En juin de la même année,
Soliman a rencontré Manuel
II
à Gallipoli pour lui remettre ce qu'il avait promis, ensuite
c'est Manuel
II
qui a immédiatement accusé
Jean VII de
trahison et l'exilé à
Lemnos,
ce
dernier a tenté, avec l'aide des Gattilusio, de s'arroger la succession du trône, mais tout
cela sans succès, étant donné que les Vénitiens s'étaient montrés, près de Modon (en oc¬
tobre
1403),
encore une fois supérieurs dans la bataille avec la flotte franco-génoise (dans
laquelle Jean VU mettait ses espoirs). Privé de ses alliés,
Jean VII
n'était plus dangereux
et Manuel
II
se
reconcilia
avec lui vers la fin de l'automne de
1403
(sous les mêmes condi¬
tions qu'en
1399),
pour que finalement,
Jean VII
entre à Thessalonique. Il administrera
son apanage jusqu'à sa mort.
Les conséquences du désastre subi par Bajazet et les conflits autour du pouvoir
entre ses fils ont permis à
Byzance
de reprendre haleine, d'augmenter quelque part son
territoire, la lutte entre les diadoques de Bajazet a permis aussi à Manuel
II
de s'occuper
systématiquement de l'avenir de ses fils en leur attribuant des apanages de s'en occuper,
Résumé
387
mais,
malheureusement,
ni l'Empire ni le reste
du
monde
chrétien n'ont profité, de l'oc¬
casion
qui
s'offrait après
1403
-de porter un coup décisif aux Ottomans en Europe. Enfin,
selon toutes les apparences en
1407,
Manuel
II
a désigné son fils aîné Jean
VIII
comme
.jeune", c'est-à-dire troisième empereur. Jean
VIII
restera à la troisième place seulement
jusqu'au
22.
septembre
1408
(la mort de
Jean VII). Il
semble que, immédiatement après
cet événement, Jean
VIII
en faisant un voyage en Morée, est entré symboliquement dans
l'univers des fonctions impériales publiques. Le fait qu'entre la nomination de Jean
VIII
comme troisième co-empereur, sa proclamation comme premier héritier du trône et son
couronnement (en même temps que son mariage avec sa deuxième épouse Sophie de
Montferrat
-
en
1421)
ce sont les années qui sont passées, ne contraste nullement à la
pratique basse byzantine, et il n'y avait pas de raisons particulières de se hâter.
Jean VII,
malgré tout, était un co-empereur
-
autocrator
légitime, mais depuis qu'il avait perdu
son fils Andronic
V,
la succession était en tout cas assurée à Jean
VIII -
naturellement
seulement après le décès de
Jean VII.
En général, l'analyse a démontré que l'évolution
des idées dans l'Empire sur les fondements théoriques mêmes, grâce auxquels ont été
édifiés pendant des siècles la conscience et la conviction de la particularité de
Byzance
et de ses conceptions
universalistes
ainsi que celles de l'Etat, s'exprime parfaitement
précisément sur de telles questions. A la fin de l'histoire de
Byzance,
même le couron¬
nement n'était plus indispensable pour qu'un empereur soit estimé comme légitime. Le
dernier souverain byzantin, Constantin
XI
Drągach,
n'a jamais été couronné comme
premier, „grand" empereur, et avant son avènement au trône, il n'avait même pas le sta¬
tut de co-empereur. Par conséquent, Jean
VIII
aurait été en réalité le dernier empereur,
réflexion que ses contemporains n'ont pas manqué de faire.
Dans la suite, on a aussi consacré assez de place aux circonstances dans lesquelles
la fille du grand prince Basile
Ier
de Moscou a été donnée en
1411
à Jean
VIII
et à la toile
de fond politique de ce mariage, déterminé (comme toutes les autres actions du gou¬
vernement de
Constantinople) par
le désir de s'affranchir de la dépendance unilatérale
des Vénitiens et, en premier lieu, par le danger turc permanent. La princesse Anne est
arrivée dans la capitale en
1414,
mais, victime de la peste, est bientôt morte (en
1417).
Les Turcs, en dépit de la guerre qui durait depuis
1402
entre les héritiers de Bajazet pour
la domination sur leur Etat, occupaient naturellement la place centrale dans les activités
de Manuel
II
ainsi que de Jean
VIII.
Les Paléologues s'efforçaient de jouer entre les
princes ottomans un jeu diplomatique compliqué, en favorisant ceux parmi les Turcs qui
leur étaient enclins. Dans le triangle politique autour de l'Empire (Vénitiens, Hongrois,
Turcs), Jean
VIII,
de plus en plus à droits égaux avec son
pére,
prend une part gradis-
sante aux affaires, de sorte que certaines entreprises (comme par exemple les guerres du
Péloponèse en
1416-1418)
montrent clairement les caractéristiques des positions et des
attitudes du jeune empereur. D'ailleurs, même pour les autres (Turcs ou Vénitiens),
la séparation des actes de Jean
VIII
de ceux de son père, ainsi que la distinction de
la politique à l'égard de
Constantinople
de celle qui était menée à l'égard des autres
possessions byzantines en dehors de la capitale, était estimée habituelle. Les efforts de
Manuel
II
d'attribuer à ses fils des apanages selon un ordre successif établi, s'inscrit à
coup sûr logiquement dans ce tableau. Après la mort de
Jean VII, Thessalonique
et ses
environs reviendront à impubère Andronic, et après la disparition de Théodore
Ier,
la
388
Иван
Ђурић
Morée byzantine sera entre les mains de Théodore
II.
Tous ces problèmes sont traités
dans le chapitre intitulé Le second premier empereur
(1414—1425).
Le titre susmentionné illustre lapidairement la place et le rôle de Jean
VIII
dans
le gouvernement de l'Empire durant les dernières dix années de la vie de Manuel
II.
Les conceptions de Jean
VIII
parfois coïncidaient avec celles de son père, mais parfois
ne l'étaient pas concordantes. Le séjour de Manuel
II
en Morée
(1414-1416)
et les suc¬
cès qu'il a remportés alors dans la lutte contre l'aristocratie locale (entretemps de plus
en plus renforcée) ont frayé la voie aux pas de Jean
VIII
sur le même sol, ou du moins
ils s'accordaient avec eux. Cependant, si les deux empereurs étaient unanimes quand
il fallait réprimer les ambitions centrifuges des féodaux moréotes, quand il s'agissait
des Turcs, Manuel
II
s'employait pour une politique relativement conciliante, tandis
que Jean
VIII
préconisait l'appui énergique aux princes rebelles turcs qui menaçaient
le pouvoir de Mahomet Pr.
II
est intéressant que Jean
VIII
était alors soutenu par les
„archontes" de la capitale, c'est-à-dire par la riche aristocratie de
Constantinople,
de¬
puis longtemps dans des liens multiples avec les Républiques maritimes italiennes, et
auxquels le jeune empereur convenait mieux comme leur représentant que le vieux. Le
comportement combatif à l'égard des Turcs a atteint son point culminant après la mort
de Mahomet
Ier,
quand
Jean VII
soutenait Moustapha contre Mourad IL II s'ensuivit alors
une attaque du vainqueur (Mourad) contre Constantinopole et un siège de la capitale
durant lequel le jeune
basileus se
distingua par son courage.
La confrontation au danger turc accru était la raison de nouvelles tentatives by¬
zantines de réconcilier Venise avec Sigismond (voyage de Jean
VIII
en
1423-1424
en
Italie et en Hongrie), la stabilisation de l'Etat turc et son renforcement raniment chez
Manuel
II
et Jean
VIII
les projets sur l'Union des Eglises et l'alliance avec l'Europe
catholique, et c'est au service des craintes et des espoirs mentionnés qu'il faut considé¬
rer le mariage de Jean
VIII
avec Sophie de Montferrat et celui de son frère avec Cléope
Malatesta
(1421).
L'union des Eglises et l'obtention de l'aide de l'Occident dominent
la politique de Jean
VIII
aussi dans la période de son règne indépendant, commencé,
formellement par la mort de Manuel
II
(1425)
et de fait aussi quelques années avant le
décès du vieil
autocrator.
Tout un chapitre (Premier et unique empereur.
1425-1440)
est
consacré aux efforts de Jean
VIII
de réaliser l'Union et d'unifier l'Empire avec la chréti¬
enté occidentale, afin qu'elle aide
Byzance
à survivre, autant qu'à son effort de maintenir
l'équilibre entre ses frères constamment désunis comme un arbitre suprême, et même à
ses désirs de contraindre les derniers Paléologues, dont chacun gouvernait son apanage
séparé, à admettre les nouvelles conceptions centralistes d'Etat sur l'unité du territoire.
La correspondance de l'empereur avec le Concile de
Bàie et
la Curie Romaine met à
l'évidence que pour Jean
VIII,
l'Union des Eglises était une question exclusivement
politique, et que le
basileus
était très loin des exagérations religieuses orthodoxes typi¬
quement byzantines. En beaucoup d'éléments homme des temps nouveaux, Jean
VIII
s'efforce de reconstruire les fortifications de
Constantinople,
de construire une flotte et,
en général, d'établir l'équilibre entre le faible Empire et ses partenaires étrangers. Tout
cela, sans égard au fait que les Turcs entreront à
Constantinople
à peine cinq ans après
la mort de Jean
VIII,
restituera partiellement et pour un moment à
Byzance
la dignité
d'un véritable et souverain Etat, en tout cas meilleur que du temps de son père. Vers ce
Résumé 3g9
même but tendaient certaines mesures fiscales et la politique économique de Jean
VIII,
conscient que la liberté minimale dans les décisions économique est indispensable pour
la souveraineté d'un Etat.
On n'a pas consacré beaucoup de place au déroulement du Concile de Ferrare-
Florence
(1438-1439),
mais en revanche on a analysé en détail les dispositions de l'opi¬
nion publique de
Constantinople,
de l'impératrice-mère Hélène, de certaines couches
de la société byzantine et de l'Eglise envers la politique de Jean
VIII,
en premier lieu
leur rapport à l'égard de la réunification avec l'Eglise Romaine ou des Turcs. De même,
on a dû suivre en détail la chronologie ainsi que l'arrière-plan politique et économique
des conflits mutuels des derniers Paléologues qui, ouverts ou dissimulés,, ont duré pen¬
dant tout le règne de Jean
VIII.
Etant donné que l'empeureur n'avait pas de descendants
ni de co-empereur antérieurement désigné, ces conflits étaient empreints de la lutte pour
le trône de
Byzance.
Pour cette raison, chacun des frères de Jean
VIII
tendait à obtenir
des possessions le plus près possible de la capitale, en même temps chacun parmi eux
se liant à quelque couche sociale ou milieu politique influent de
Constantinople
et avec
l'appui inévitable sur une des puissances étrangères, y compris les Ottomans
-
comme
il aparaîtra en
1440
au retour de Jean
VIII
du Concile en Italie. Même l'acceptation de
l'Union conclue avec le pape ou son rejet sont motivés chez les Paléologues (ou du
moins additionnellement teints) par des ambitions politiques et des intérêts économi¬
ques pratiques.
Les sympathies de Jean
VIII
allaient au despote Constantin
Drągach
qu'il avait
laissé comme régent à
Constantinople
durant son long séjour en Italie
(1337-1440).
Le
despote Théodore
II,
s'estimant que plus âgé, il avait un droit de primauté sur Cons¬
tantin, se sentit lésé par la décision de l'empereur. Après son retour d'Italie, Jean
VIII
se confrontera aussi, non pas pour la première fois, aux ambitions de son troisième
frère, Démétrius, qui en
1442,
s'alliant avec les adversaires de l'Union (en premier
lieu avec le haut clergé et Marc Eugénikos) et les turcophiles, assiégera (avec l'aide du
sultan Mourad
II)
son frère et empereur dans la capitale. Le despote Théodore
II
égale¬
ment, à la veille de sa mort (en juin
1448),
tentera encore une fois d'enlever le trône à
Jean
VIII,
qui mourra bientôt lui aussi
(31.
octobre
1448).
Dans les dernières années
da
sa vie Jean
VIII,
qui pendant son séjour en Italie était devenu veuf, était accablé par la
maladie accompagnée souvent d'absence de volonté. Ses dernières illusions (ainsi que
l'espoir dans les
succés
des croisés, dissipé par la catastrophe de Varna en
1444)
qu'il
réussira à apporter à
Byzance
le salut de l'Occident, se sont évanouies. Jean
VIII,
avant
et après le Concile de Ferrare-Florence, n'était pas la même personne, c'était, à partir
de
1440,
en vérité
V
Epilogue
-
comme est intitulé le chapitre sur les dernières années
de son règne.
Il a été enterré à côté de sa troisième épouse, la belle princesse Marie Comnène de
Trébizonde, selon le rite catholique. Les autorités de l'Eglise, opposées à sa politique
unioniste, avaient refusé de célébrer la cérémonie funèbre, et pour ces mêmes raisons,
sa mère Hélène
Drągach
interdit que le nom de son fils
uniat
fut mentionné dans les
prières. Ainsi disparut l'homme qui, bien qu'il ne fut pas un véritable réformateur, était
le messager d'une nouvelle époque. Jean
VIII
s'est efforcé avec un succès inégal de
modifier les idées de ses contemporains et sujets sur la conception du pouvoir impérial,
390
Иван
Ђурић
il s'est efforcé (du moins pendant une courte partie de son régne) de s'opposer à la
décentralisation ultérieure de l'Etat et d'étendre la portée de
l'
administration centrale au-
delà de l'horizon des remparts de Constatntinople. Confronté aux implications pratiques
du Schisme, il souhaitait réconcilier les deux Eglises désunies et apporter de l'Occident à
l'Empire le salut attendu des infidèles. En même temps, il voulait tant soit peu affranchir
son Etat des créanciers italiens. Tout en voulant, comme il semble, rapprocher l'Empire
des critères d'alors de l'Occident, en premier lieu des Républiques italiennes et de leurs
conception pragmatiste de l'Etat et de la politique,
ľautocrator
n'a marqué que des suc¬
cès provisoires. Les racines de la crise étaient beaucoup plus complexes et antérieures à
l'époque de
Jean VII.
Bref,
Byzance
était un Etat médiéval anachronique dans les temps
nouveaux. Jean
VIII,
semble-t-il, présentait le souffle de cette nouvelle époque, en quoi il
n'était pas tout à fait seul dans l'Empire. Un homme de la, Renaissance n'était pas seule¬
ment le néo-platonicien Georges Gémiste-Pléthon, aux vues de la société féodale se sont
arrachés à leur manière même les archontes de
Constantinople
du
XVo
siècle, mais non
pas
Byzance
dans son ensemble. C'est pourquoi elle fut remplacée par un Etat jeune et
différent, inspiré par l'Islam, qui n'avait avec l'Empire chrétien qu'une seule ressem¬
blance: des prétentions
universalistes.
Ce remplacement a été réalisé sur un territoire
inspiré jusqu'à la fin par l'héritage romain, mais déjà largement réoccupé par le senti¬
ment national grec. C'est pourquoi l'étude de l'époque de Jean
VIII
représente un défi
pour les byzantinistes ainsi que pour les spécialistes de l'histoire grecque moderne. |
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