Gravettien na Moravě:
Gespeichert in:
1. Verfasser: | |
---|---|
Format: | Abschlussarbeit Buch |
Sprache: | Czech |
Veröffentlicht: |
Brno
Filozofické Fak. Karlovy Univ. [u.a.]
2007
|
Ausgabe: | 1. vyd. |
Schriftenreihe: | Dissertationes archaeologicae Brunenses / Pragensesque
1 |
Schlagworte: | |
Online-Zugang: | Inhaltsverzeichnis Abstract |
Beschreibung: | Zsfassung in franz. Sprache u.d.T.: Gravettien en Moravie |
Beschreibung: | 257 S. Ill., graph. Darst., Kt. |
ISBN: | 9788025410103 |
Internformat
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OBSAH
ÜVOD
.7
1.
část
CHARAKTERISTIKA LOKALIT A INVENTÁŘŮ
.9
Pavlovské vrchy a okolí
.9
Jihozápadní Morava
,.66
Centrální část Drnholecké pahorkatiny
.70
Západní Morava
.70
Brněnská kotlina a její okolí
.71
Moravský kras
.76
Střední Morava
.81
Východní Morava
.104
Kyjovská pahorkatina
.122
FryŠtácká brázda
.122
Bílé Karpaty
.123
Severní Morava a české Slezsko
.123
2.
část
DISKUSE A SYNTÉZY
.140
К
otázkám chronologické a regionální variability štípaných industrií
.140
К
ekonomii surovin štípané industrie
.144
Kostěná a parohová industrie
.151
Ozdoby a umění
.151
Geografie osídlení
.156
Člověk a mamut
.160
Otázka původu akumulací mamutích kostí
.163
Doklady rituálního využívání mamutích kostí
.165
Hroby a pohřební zvyklosti
.167
Moravský gravettien ve svém přírodním a sociálním prostředí
.175
Literatura
.,.181
Résumé
-
Gravettien
en Moravie
.192
Première
partie
:
les régions et les sites
.192
Deuxième partie: analyse et synthèse
.202
151
RÉSUMÉ
GRAVETTIEN EN MORAVIE
PREMIÈRE PARTIE
:
LES RÉGIONS ET LES SITES
Région des collines de Pavlov
(Pavlovské vrcliy,
Palava)
L'accumulation des sites d'habitat centraux près de
Dolní
Včstonice
et Pavlov se trouve sur la pente nord-est des collines
de Pavlov au dessus de l'ainsi dite Porte de
Věstonice.
Celle-ci re¬
présente un passage relativement étroit entre le versant abrupte
et le cours de la rivière de
Dyje,
endroit par lequel passaient, à
la fin du Pléniglaciaire, sans doute des troupeaux d'animaux, no¬
tamment des mammouths
(fig. I).
Les collines frappantes en cal¬
caire constituaient un point d'orientation important dans le pay¬
sage entre la Porte de Moravie et te bassin du Danube et repré¬
sentaient donc une borne qui ne pouvait pas passer innaperçue
sur la trajectoire du
traffic
du silex nordique allant de la plaine
de la Pologne du Sud jusqu'aux stations autrichiennes in Wachau
(Willendorf, Krems
etc.). A savoir, la région concernée manque
des sources des roches siliceuses. Les environs des collines de Pa¬
vlov se distinguaiant sans doute par un climat favorable car même
aujourd'hui, c'est un des endroits les plus chauds de la Moravie.
Les fouilles réalisées actuellement dans cette région font l'objet
d'un projet à long terme de l'Institut Achéologique à
Brno.
Dolní Věstonice
Le site classique nù
I
était, à l'origine, découpé par une
ca¬
vee
clans laquelle le curé de Pavlovt
ічапШек
Mazour, ramassait
des os et des silex dès la fin du
19'
siècle. Après quelques petits
sondages de H.
Freising,
des fouilles de grande envergure s'y sont
déroulées en
1924-1938,
réalisées par
Karel Absolon
du Musée de
Moravie. Ces fouilles ont fait la gloire du site dans le monde entier.
Après un intermède pendant la guerre où l'organisme
SS Ahne¬
nerbe
(notamment A.
Böhmers)
s'y appliquait, les fouilles ont été
reprises par
Bohuslav Klíma.
Le triste sort des collections paléo-
lithioques moraves n'a pas été épargné aux objets découverts à
Dolní
Vistonice -
une grande partie de la collection des outils
lithiques rassemblée par Absolon est tombée en proie à l'incendie
du château de
Mikulov
à la fin de la deuxième guerre mondiale.
Aujourd'hui, les couches culturelles de l'agglomération d'habitat
principale sont épuisées et ne font plus l'objet de fouilles.
L'étude présente concerne avant tout la première étappe des
fouilles du campement central à
Dolní Věstonice
I,
réalisée sous la
direction de K. Absolon et
B. Klíma.
Les journaux de fouilles d'en¬
tre-deux-guerres restent en grande partie inexploités. K. Absolon
lui-même n'a publié que trois premiers rapports annuels (ABSO-
l.ON 1938a, b; 1945a).
Stratigraphie, La couche culturelle repose par endroits sur
le tlepût des argiles marnées
pleistocenes,
mêlées à des calcaires
[192]
détritiques, par endroits (p, ex. dans le campement ancien de la
partie médiane et dans la partie inférieure de la station, division
selon
KLÍMA
1981
a et
1
983a, ici
fig.
2)
sur les sédiments bruns, en
partie anthropiques, voire sur leur base (dans l'entaille au dessus
de la route dans la partie inférieure de la station,
KLÍMA
1963,
82-83).
Dans le surjaccnl se trouvent plusieurs mètres de loess
aux horizons gleyfiés interprétées par
Klíma
comme résultats
des faibles oscillations climatiques
-
microintersladiaires. Sur
plusieurs endroits la couche culturelle monte jusqu'à la surface
ce qui est causé par les effondrements des blocs entiers dont les
dislocations atteignent jusque les argiles sous-jacentes. Les restes
des surfaces d'habitat sont, en plus, frappés de geliHuction. Hn te¬
nant compte de cette réparliton verticale,
B. Klíma
a reconstitué la
chronologie relative de ce gisement. Il est donc
difììcile de
décider
si la double ou triple division de la couche culturelle est le résultat
des glissements mentionnés ou si elle témoigne d'une occupation
répétée comme c'est probablement le cas dans la partie médiane
de la station.
Kn négligeant les couches prégravettiennes possibles, le site
de
Dolní Věstonice I
présente plusieurs niveaux („étages") dont
l'inférieur est considéré comme le plus ancien el le supérieur
comme le plus récent
(KLÍMA
1983,40-44).
Les étages respectifs
ne se recouvrent nulle part et les couches graveUiennes se trou¬
vent toujours entre le sédiment d'argile foncée (éventuellement
les argiles marnées) et le loess du
Wurm
supérieur. Pour l'occupa¬
tion gravetlienne de l'étage inférieur on ne dispose d'aucune date
"C fiable
(tab.
1).
Les données GrN
11189 (31.700 ±1000)
et GrN
11004 (20.270 ±210)
proviennent du même niveau au dessous de
la couche gravettienne (DAMBLON et al.
1996,185);
les données
GrN
18187: 29.300 +750-690
et GrN:
18188: 27.250 +590-550
provenant de la partie inférieure et supérieure d'une môme cou¬
che cendreuse entre
20
et
50
cm d'épaisseur
(SVOBODA
et al,
2002,205)
concernent probablement le sous-jacent du Gravettien
(DAMBLON et al.
1996,186,188).
Les dates MC de la partie mé¬
diane et supérieure de la station se recouvrent et oscillent entre
25
et
26
mille ans (DAMBLON el al.
1996,
table
6,
n°32-33,
40),
les deux dates de Lyon concernant la
partio
médiane du site sont
invraisemblablement tardives (environ
20
et
22
mille ans). La plus
ancienne date fiable provient justement du foyer aux canaux dans
le campement de l'étage supérieur qui
-
selon
Klíma
-
devrait ap¬
partenir à l'occupation la plus récente; GrN
10524; 26.430 ±190
(KLÍMA
1995,54;
DAMBLON et al.
1996,
table
6,
n°34).
La faune gravettienne de
Dolní Věstonice
1
a été récemment
résumée par R.
MUSIL
(1994; 194):
les plus fréquents sont
mam-
mouth,
renard polaire, lièvre, loup, cheval, renne et glouton; spo¬
radiquement apparaissent renard, lion, lynx, ours des cavernes
(?)
et bovidés. On constate également le rhinocéros laineux (notam¬
ment sous forme de dépots de molaires), le bièvre et différents
oiseaux. Les a m
asse mentii
dos contiennent
а
part des os de mam¬
mouth également des os isolés de cheval, de loup, de renne et de
lièvre
(KLÍMA
1%Уа,
29-31).
Question des structures et des habitations. Le gisement est le
mieux conservé et probablement le mieux fouillé dans sa partie
supérieure; ainsi B.
KLÍMA
(1963, 206-207;
1983a;
fig.
33)
a pu
tenter sa reconstitution
(fig.
3).
La partie centrale fut constituée
par une grande surlace de cendre de
13
χ
5
rn et de
80
cm d'épais¬
seur dont la couche supérieure était brûlée jusqu'à rouge dans la
partie nord et sud
(lig.
4).
Le loyer contenait quelques statuettes
en terre cuite (p.ex, Vénus
I).
Les deux couches contenaient beau¬
coup d'artefacts taillés, pour la plupart outils retouchés et
nucleus,
Ceux provenant de la couche inférieure de charbons n'étaient pas
touchés par la chaleur, tandis que
381
objets provenant de la cou¬
che colorée en rouge brique étaient complètement craquelés. Ils
se trouvaient avant tout sur le bord nord du foyer dans le champ
de
Gänsdorfer. K.
ABSOLON (1938b,
93)
les décrit en détail et
s'étonne qu'il ne s'agit d'aucuns déchets mais des pièces choisies
jetées délibérément au feu. Dans la bande
14-15
(à
3
m au sud-
ouest du précédent) se trouvait un autre foyer
oval
présentant une
couche de cendre noir de
5-8
cm aux os calcinés, \i.
Dania
re¬
marque que le foyer était bordé, sur toute sa circonférence, visi¬
blement par les silex „comme s'ils y étaint déposés délibérément".
Dans le cendre dans la bande
16,
deux incisives humaines ont été
découvertes. Aucun de ces foyers n'était bordé de pierres plus im¬
portantes comme il en était aileurs.
De tous les côtés du foyer central, exception faite du côté sud,
les reconstitutions dessinées
(KLÍMA 1983a,
17, 152)
montrent
des habitations. Dans l'esprit des conceptions de l'époque
Klíma
les situait dans les endroits les plus riches en découvertes, autour
des foyers et entre les amas d'os de mammouth, Aujourd'hui, après
l'analyse des surfaces d'habitat bien documentées et des obser¬
vations ethnologiques, l'avis sur l'identification des habitations
a changé (p.
ex. STA
Pli RT
1990),
Vu le climat froid, le foyer fut
certes nécessaire dans ia cabane, mais non pas la concentration
augmentée de l'industrie taillée qui générait plutôt dans l'espa¬
ce restreint. La délimitation des habitations par des pierres et os
peut sembler logique mais en réalité elle est rare, Les accumu¬
lations irrégulières des os de mammouth ne peuvent en aucun
cas être considérées comme telles. La formation la mieux docu¬
mentée est l'ainsi dite „hutte
I"
fouillée dans les années
1947-49
(KLÍMA
1963,105 sq.),
Il s'agit d'une lentille de la couche cultu¬
relle située à
10
m au nord-est du foyer central avec la Vénus
I.
La
couche culturelle de
40
cm de puissance reposait sur un plateau
au dessus d'une fosse humide contenant une accumulation d'os
de mammouth et occupait une surface ovale de
15
χ
9
m dont la
partie nord n'a pas été fouillée. La coupe de la structure
(KLÍMA
1963,
fig.
41)
ne présente aucun enfoncement, même pas dans la
partie sud, et abstraction faite de la ligne épaisse sur le plan, sa
circonférence n'est délimitée que par la densité diminuante des
découvertes. Trois mètres à l'ouest du foyers central de
5
foyers se
trouvaient deux omoplates et une aile du bassin recouvrant la sé¬
pulture d'une femme accroupie
DV 3.
L'absence de la délimitation
de la structure est bien visible du côté ouest (en face de la pente)
°ù
Ь
premières fouilles d'Absolon étaient menées en
1924.
Dans
cette direction continuait une couche culturelle riche, de
35
cm
<fc puissance, par laquelle K. Absolon a épaté les participants du
Ingres anthropologique (ABSOLON 1938a,
29).
La structure à
deux foyers au nord de la „hutte
1"
(fig.
3: 3)
est décrite en détail
dans le rapport originel (ABSOLON 1938a),
La partie nord d'une autre „cabane" à l'ouest de la structure
l constitue une partie d'une grande surface de cendre
(tig.
1
et
2-
4)
qui s'étend de la bande l-III dans le champ de
Gänsdor-
Résumé
fer vers le nord dans le secteur fouilé en
1926
et partout elle
contient une grande quantité de l'industrie taillée (ABSOLON
1945a, fig.41).
La structure sans foyer indiquée dans la partie sud
(fig.
3: 5)
et celle en os de mammouth avec un foyer central dans la par¬
tie nord-ouest
(fig.
3: 6)
de la reconstitution de
Klíma
sont, se¬
lon la documentation d'Absolon, de simples accumulations de
grands os, sans foyers centraux et à l'industrie taillée isolée. Les
os reposaient souvent sur les surfaces étendues brûlées en rouge
et étaient calcinés. La plus grande accumulation
(KLÍMA 1969a)
occupait la surface de
45
χ
12
m et était étirée dans la direction de
la dépression marécageuse (fig.3:
7).
Certaines accumulations de
vertèbres et de côtes étaient conservées en ordre anatomique. Les
os des aminaux plus petits y apparaissaient relativement moins
que dans les accumulations de moindre importance fouillées
avant la guerre. Les différents os de mammouth sont représentés
de manière inégale
(KLÍMA
1969a, table
1).
Il est intéressant que
le plus grand nombre d'animaux a été représenté par de grands
os sans presqu'aucune valeur nutritive: omoplates et bassins
- 37
individus au minimum, mandibules
- 48
individus, défenses
- 34
individus, Parmi les os géminés des extrémités, ceux plus grands
prévalent sur les plus petits:
76
ulnae,
69
numeri,
64
tibiae,
63
fe¬
mora,
mais seulement
39
radii,
33
fibulae,
22
patelae,
Ces données
témoignent du fait qu'il s'agissait de l'accumulation des parties
les plus représentatives (cf. discussion in
OLIVA 2003a)
et non
pas d'un dépotoir des ordures ménagères, Les nombres cités ne
peuvent pas
étre
définitifs car la partie sud-est n'a pas été fouillée
et une partie de la surface fouillée a été détruite par les mécanis¬
mes écartant le loess surjacent (cf.
KLÍMA
1969a;
fig.
6; 19833,56,
app.
I).
Il reste à savoir si la dépression aquifère existait du temps
des chasseurs de mammouths et combien d'eau elle contenait. Les
fouilles de
1927
ont prouvé que les os et les couches de charbons
et de silex descendaient au dessous de la surface de l'eau dans la
direction du dépôt du sud où ils ne pouvaient plus être suivis.
Une surface de cendre continue a été découverte par
B. KLÍMA
(
1969a,
6,21)
sous le fond-même du bassin. Deux zones de foyers
en superposition directe dans la partie médiane du dépôt
(KLͬ
MA
1963,
fig.
10,
table
96:2)
indiquent qu'il faut compter avec les
changements de l'utilisation de cet espace et que l'accumulation
d'os n'appartient probablement qu'à la dernière phase de l'occu¬
pation du campement,
II est évident que même l'exploitation des journaux de fouilles
de
ľentre-deux-guerres
ne permet aucune reconstitution fiable du
campement supérieur. On suppose que tout le bloc d'argile avec
le site pouvait glisser
40
m le long de la pente, la ligne latérale de
dislocation ne respectant pas forcément la frontière de l'habitat.
Ses parties limitrophes pouvaient donc être emportées ce qui est
d'ailleurs illustré par la fin abrupte des dépots du nord et du sud.
Dans la partie élevée sud du grand dépôt
(
dans le 6e-8r mètre du
la coupe sud,
fig.
3: 8)
les os disparaissaient soudainement et les
cendres disloqués avec une grande quantité de l'industrie taillée
apparaissaient
(KLÍMA
1969a,
34),
de sorte que la zone d'habitat
ait pu continuer derrière de dépôt. Malgré cela on peut supposer
que la partie centrale avec la zone d'habitat est restée conservée et
a été en grande partie fouillée. Les méthodes de fouilles utilisées
n'ont cependant pas permis de déterminer avec certitude la situa¬
tion d'aucune habitation.
11
reste à savoir si la structure
И
la plus convaincante appar¬
tient au campement
(fig.
3:9; 7).
Il est certes tentant d'expliquer sa
distance du campement par une fonction spéciale signalée par un
four central avec deux milliers de petites mottes et quelques sta¬
tuettes en céramique. On peut à bon droit supposer que la masse
de terre et de pierres mise à jour par une entaille semicirculaire
dans la pente a été accumulée sur le côté opposé au dessus du
fossé marécageux. L'origine de la nappe de pierre au dessus de
la structure dans le mur de l'enceinte dégradé est déjà discuta¬
ble car l'affirmation que les pierres n'apparaissaient qu'au dessus
[1931
(ìravettìen
na Moravě
du plan est peu vcridique vu lu petite étendue de la fouille. A la
base des photos du bord opposé de la dépression humide
(KLI¬
MA
1963,
table
105,
photo
2
et
4)
il est évident que des couches
puissantes de blocs de calcaire se trouvaient même ici, Au milieu
de la structure il y avait un foyer recouvert d'une couche voûtée
au fond brûlé. Il n'est pas exclu qu'il pouvait s'agir d'une sorte de
four même si la superposition de
Ja
terre brûlée en rouge au des¬
sus d'une couche de charbons a été observée dans la plupart des
foyers découverts par Absolon. Il est également inhabituel que le
prétendu four s'ouvre non pas en face de l'entrée mais du côté du
mur arrière de l'auvent et que l'entrée du four est obstruée par une
cumulation
de grands os.
Une structure similaire fort brûlée a été découverte a
35
m au
nord-ouest d'ici
(OLIVA
2000,
fig.
1: 10).
Elle se présentait com¬
me une terre brûlée en rouge comprimée secondairement dans
la forme de la lettre
U
Dans les environs, plusieurs fragments de
céramique ont été trouvés, notamment une tête avec
4
trous sur
le sommet et un torse d'une statuette rappelant la première Vé¬
nus complète. La structure désignée comme four a été datée par
la méthode "C, à la base des charbons sélectionnés par H
Нае-
saerts,
ä
26.430 ±190
ans.
B. KLÍMA (1983a,
40,61-63)
la consi¬
dère comme le reste d'un campement le plus haut
independent
du
niveau („étage") supérieur.
Problème de la stratigraphie culturelle. En connexité avec
les tentatives de l'élaboration d'un nouveu modèle du Gravettien
morave, la
question de l'identification des phases d'évolution res¬
pectives documentées par les matériaux lithiques provenant des
parties différentes de la station de
Dolní Věstonice
revêt une im¬
portance grandissante. A la base de l'œuvre fondamentale de B.
KLÍMA
(1963),
la partie inférieure de la station centrale
(OLIVA
2000b,
fig.
1:11 )
considérée comme plus ancienne est caractérisée
par une représentation plus élevé du silex corné et des éléments
aurignacoïdes faisant défaut dans les parties plus récentes. Lors
d'un examen approfondi des découvertes (y compris les déchets)
provenant de toutes les parties fouillées par
B. Klíma,
une faible
trentaine d'exemplaires en spongolite et encore moins siiexite
(hornstein) jurassiques ont été identifiés. Comme il n'y a pas de
raison pour supposer que justement ces découvertes-ci se soient
perdues, les variétés moins fines de silex d'origine glacifluviale
avaient probablement été inclues dans la classification primitive.
Les problèmes de la phase ancienne supposée dans la partie mé¬
diane de la station ne s'arrêtent cependant pas la. G.
FREUND
(1952,262-264)
rappelle le témoignage de
J. Dania
de
1936
selon
lequel au dessous de la couche culturelle principale
ί)
y avait enco¬
re une autre couche culturelle plus ancienne et met cette observa¬
tion en rapport avec la quantité frappante de racloirs archaïques
apparus soudainement en
1936
et
1937
et avec la pointe foliacée
découverte en
1925.
Ceci est pleinement confirmé par les notes
ď Emanuel
et
Josef
Dania
dans les journaux de fouilles déposés
dans les archives de l'Institut Anthropos du Musée de Moravie
(OLIVA
2000b,
fig. I;
12; 3).
Dans les coupes transversales (ap¬
proximativement isohypses) des zones supérieures
V
-
X
appa¬
raissaient deux couches clairement distinctes dont l'inférieure de
60
cm d'épaisseur et la supérieure de
40
cm d'épaisseur, et une
couche intermédiaire stérile de loess pur d'un mètre d'épaisseur.
La couche inférieure aurait été, selon les journaux de fouilles
«
johement brune
».
Si des os provenant de cet espace sont
men-'
tionnnés, il s'agit pour la plupart des os de rhinocéros. Absolon ne
séparait pas les trouvailles des deux couches, des esquisses nom¬
breuses des artefacts les plus typiques se sont cependant conser¬
vées dans le journal de fouilles (ici
fig.
8-9).
Il est intéressant que
^exception fa,te de quelques petits outils à dos dont les micro-
denticules, les outils typiques du Gravettien (burins et grattoirs
sur supports laminaires) font complètement défaut. Le Gravettien
y est cependant représenté par d'excellents objets d'art en ivoi-
re et
de petites mottes de terre cuite. Cela ne veut pas dire que
1
indurtr« taillée pourrait être attribuée à l'univoque à une des
[194}
cultures
de la phase ancienne du Paléolithique supérieur. Parmi
les découvertes esquissées, les racloirs typiques et les grattoirs sur
éclats avec une retouche latérale prononcée prédominent; dans
les rapports des saisons antérieures et suivantes ils n'apparaissent
que sporadiquement. Cette impression se trouve confirmée par
l'analyse de la totalité des trouvailles (détruites ultérieurement
à
Mikulov)
effectuée par A.
BÖHMERS
(épreuve inédite de
1944,
30): »Die Bearbeitung des gesamten Materials von Unterwisternitz
hat ergeben, daß es außerhalb des hier bearbeiteten Grabungsfeldes
Τ
(site plus récent de ta partie centrale selon
Klíma)
noch eine ganz
anders geartete Kultur in Unterwisternitz gibt, wo gerade typische
altpaläolithische Bogenschaber, zusammen mit Nasenkratzern, Ho¬
chkratzern und altpaläolithischen Handspitzen sehr oft vorkom¬
men».
Ceci est reflété aussi par un liste-type des trouvailles Ab¬
solon établi par
Böhmers,
conservé en
manuscript
dans l'institut
Anthropos
(OLIVA
2000a,
tab.
13),
Des racloirs typiques, décou¬
verts dans les années
1936 -37
sont mentionnés également par G.
FRHUND
( 1952,263)
qui disposait encore de toutes les découver¬
tes {cf. ZOTZ
1951,102-103),
II découle de ces données que les couches puissantes de cou¬
leur brune renfermaient des restes de différentes cultures ancien¬
nes, celles du
Szélétien
et Aurignacien au minimum. Tout cela
correspond à la situation stratigraphique décrite plus récemment
par A.
Knor
et J.
Peliseli
(KNOR
et al,
1953, 52-57)
et
B. KLÍMA
(1963,78-83).
Dans la première coupe datant de
1947
sont appa¬
rues, plus ou moins en superposition directe,
5
couches aux char¬
bons dans
«
le sol brun d'interstade
»
dont les trois supérieures
ont livré l'industrie taillée. Dans la deuxième coupe datant de la
même année et dans la coupe du forage 1952-A au côté opposé
(est) de la partie médiane du chemin creux
(OLIVA
2000b,
fig. I
:
11)
on observe également deux couches culturelles
(KLÍMA
1963,
fig.
24-27).
Les observations stratigraphiques mentionnées cor¬
respondent sans doute aux dates radiomélriques anciennes obte¬
nues des sédiments de sol en aval de la pente. On peut en conclure
que l'apparition abondante des silex cornés locaux et des types
anciens du Pavlovien ancien supposé dans cette partie de la sta¬
tion est en rapport d'une part avec la classification petrologique
peu précise, d'autre part avec l'apparition des couches anciennes
contenant des découvertes et ne contribue aucunement à la pério-
disation du Pavlovien.
En général, la typologie du campement de
Dolní Věstonice
est caractérisée par l'apparition abondante des lamelles denticu-
lées, notamment dans la partie supérieure du gisement. Les cou-
leaux du type fCostienki, des fortes retouches latérales et outils
composites ainsi que les microlithes géométriques sont peu nom¬
breux, les pointes à cran presqu'inexistantes. Intéressantes sont de
grandes lames aux retouches transversales prononcées
(16
:5-9).
les combinaisons des grattoirs épais avec les burins polyédriques
(fig.
18
:5-6), les burins plats du type des Vachons
(fig.
19:2-3),
les perçoirs avancés
(fig.
22 :16-18)
et les formes prononcées des
pointes sur éclat
(fig.
23
:3,6), les pointes sur lames étant rare«
(fig.
19: 7).
Certaines de ces formes peuvent bien sur provenir
des couches inférieures dans la partie médiane du site. Comme de
toutes les découvertes de
Dolní Věstonice
I
seule l'industrie taillée
provenant de l'accumulation des os de mammouth s'est conservée
séparément
(coü. KLÍMA
1966-68),
je l'ai choisie pour
ime
classi¬
fication détaillée
(OLIVA 2000a).
La représentation abondante de
la siiexite dévonienne
(KLÍMA 1969a)
s'est avérée eronnée (selon
l'expertise d'A,
Přichystal
il n'y apparaît point).
_
Le contexte régional, La superposition du Gravettie« au
e
sus d'un technocomplexe plus ancien (ici l'Aurignacien) a pue
r
prouvée à l'univoque seulement à
Dolní Věstonice
III (SKR
Ό
et
a!.
1996) et
sur le site de
Milovice,
un peu éloigné du cours
Dyje (OLIVA 1989b).
II
semble que ('occupation prégravettien^
avait été, dans l'espace central sur les pentes nord des
collme^¡.
Pavlov, plus courrante que l'on ne supposait jusqu'alors. Les s ^
ments
de sol brun foncé sous-jacents apparaissent partout ou
couches gravcUiennes ne reposent directement sur les marnes et
éboulis stériles, Cependant, il se pose la question pourquoi ces sé¬
diments sous-jacents sont d'habitude riches en charbons de bois,
constituant dos zones multiples de grande puissance,
el
pauvres
en industrie taillée n'apparaissant que localement, Les „nids" d'ar-
tefiicts aurignaclens (toujours sur un endroit à travers les couches)
sont typique également pour
Milovice I
où la
difference
dans la
datation
radiometru]
ue des couches inférieure et supérieure des
charbons dans les sédiments de sol brun foncé dépasse
3
mille ans
(OLIVA
1997a,
418).
En ce qui concerne l'évolution de l'occupation sur le site clas¬
sique de
Dolní Věstonice
I,
l'idée de l'âge plus ancien des étages
inférieurs ne peut être soutenue par aucune date. Justement dans
cette partie du site, les sédiments sous-jacents aux charbons appa¬
raissaient le plus souvent et contenaient même une industrie ar¬
chaïque qui cependant n'a jamais été traitée séparément. Cela a eu
pour effet que la supposition d'un âge plus ancien du campement
inférieur et médian pouvait être soutenue, à tort, par la fréquence
plus élevée des silex cornés locaux. l,a date la plus ancienne
véri-
dique
provient par contre du campement hypothétique situé le
plus haut représenté seulement par un foyer frappant, déformé
probablement par la solifluction. Le campement le mieux
conser¬
vo
dans la partie supérieure de la station
(fig.
3)
peut en grande
partie être reconstitué à partir des publications et journaux de
fouilles mais l'identification des habitations, généralisée entre
temps dans la littérature, manque de fondement solide.
Les dates
ics
plus anciennes du Gravettien
morave
(26 - 27
mille ans) proviennent du gisement de
Dolní Věstonice
II
et sont
en moyenne de
1000
ans antérieures aux charbons non contami¬
nés de la station centrale
(KLÍMA
1995;
SVOBODA
1990;
2001a;
éd.
1991;
et al.
1993).
Même si une contamination de certains
échantillons par les matériaux organiques provenant des sédi¬
ments de sol sous-jacents, riches en charbons, a pu advenir, l'âge
plus ancien de celte agglomération semble être incontestable.
Π
en
témoigne aussi des spectres de matières premières différentes avec
une proportion élevée des hornsteins moraves au détriment du
silex, la proportion de la radiolarite étant variée
(KLÍMA
1995).
Parmi les types retouchés, une quantité importante de lamelles à
dos apparaît dans les collections anciennes. On peut en déduire
que les petites stations mentionnées n'étaient pas approvisionnées
à partir des campements centraux dans l'aire de
Dolní Věstonice
let Pavlov
I
ce qui aurait été sans doute le cas si elles avaient été
contemporaines. Il est cependant possible que les sites de passage
dans l'aire de
Dolní Věstonice
II
étaient habitées dans d'autres sai¬
sons que les sites résidentiels peu éloignés. Espérons que les étu¬
des futures contribueront à la solution de ces questions.
1-е
site de moindre étendue à
Dolní
Véstonice
HI
a été étudié
et publié récemment et je renvoie donc à la littérature correspon¬
dante (SKRDLA 1999a;
ŠKRDLA
et al.
1996).
Pavloviét
(I
L'étude complexe du site éponyme Pavlov
I
est devenue, ces
dernières années, un des programmes principaux de recherches
de l'Institut Archéologique à
Brno
qui a, jusqu'à présent, publié
3
volumes concernant les fouilles dans la partie Nord-est, nord-
ouest et sud-est du site
(SVOBODA
ed. 1994 ; 1997 ; 2005).
Mon
te*te tchèque se propose le but de présenter un précis des résul¬
tats obtenus jusqu'alors et de donner une image préalable du site
Ielle
qu'elle apparaît dans les ouvrages cités et dans les comptes-
rendus des saisons de fouilles respectives publiés avant tout dans
«
Přehledy
vyakumfl
»
et
«Archeologické rozhledy».
Lors d'une
vue d'ensemble de la structure de la station de Pavlov
I,
plusieurs
questions se posent. Si la superposition des couches de la par-
tie sud-est de la station et de celles de sa partie nord-ouest dans
les segments fouillés en
1961-62
suggère deux campements in¬
ondants, quelle est la signification de la couche supérieure à
1
industrie taillée abondante dans la partie ouest ôes fouilles réa-
Résuniê
Usées en
1953
et de la superposition directe
2 - 3
des couches
apparemment intactes à la limite sud-est du site. Une caractéris¬
tique détaillée du site tout entier qui avait dû paraître dans la
sé-
rie
«
Památníky naší minulosti
»
(Monuments de notre passé) ne
verra malheuresement plus le jour a cause du décès du directeur
des fouilles
B. Klíma.
Une partie considérable de l'industrie taillée,
surtout tous les débitages, ne sont malheuresement pas localisés
même pas dans les secteurs particuliers fouillés (VERPOORTK
2000; 2005).
Dans la partie localisée de l'inventaire, un fait est im¬
portant
-
les types locaux les plus prononcés (pointes et hunes a la
retouche ventrale partielle:
fig.
37:15; 38: 9-11,
et mterolithiques
géométriques:
fig.
33:
1\
KLÍMA 1997b)
apparaissent dans tous
les secteurs de sorte que les parties respectives du site se ressem¬
blent
-
malgré les différences dans les matières premières utilisées
-
beaucoup plus que par
raport
a n'importe quel ensemble
partici
de
Dolní
Véstonice
I
et II. S'il s'agissai! de différentes phases de
l'occupation, elles représentaient donc toutes la même tradition
typologique. Une uniformité pareille concernant toutes les par
ties
de l'agglomération d'habitat apparaît dans le cas de l'industrie
spécifique en bois de renne
(KLÍMA 1987a)
et des objets d'art
en ivoire, surtout sur les
«
diadèmes
»
décorés
(fig,
40:11-12),
les
pendentifs géométriques et ?,oomorphes
(fig.
41 :
2-Ί,
6-8)
et les
contours découpés des animaux et des hommes (iîg.
41:1-2,3).
Un nouveau traitement détaillé concerne l'industrie taillée
provenant de la petite station de Pavlov
II
fouillée par
11.
Kllma
dans les années
1960
et
1966-68.
La couche culturelle se trouve
dans l'horizon ou soi brun (PK
I)
à la base du loess récent, les
dates radiocarboniques faisant défaut. Le site se distingue par
l'apparition
-
sans doute la plus prononcée dans le Graveltien de
ta Moravie du sud
-
du silex du plateau jurassique de Cracovie
-
Czenstochovvi)
(tab.
11).
Celui-ci représente la matière
premie¬
re
d'origine la plus lointaine apportée d'une distance de
300
km
au nord-est. La quantité indiquée
(36%)
n'est cependant qu'une
donnée approximative car pas chaque pièce avait pu être soumise
à l'analyse microscopique et visuellement, certaines variantes ne
diffèrent pas beaucoup du silex nordique. Incertaine est surtout
la détermination des déchets où la proportion du silex jurassique
peut
ötre
un peu plus élevée. Parmi les
nucleus,
le silex erratique
ne domine que de peu le silex jurassique et les deux matières pre¬
mières apparaissent uniquement sous forme des
nucleus
laminai¬
res au stade d'exploitation
(fig.
43,
table
12). 11
est intéressent de
voir comment la proportion des deux matières premières dans le
débitage non retouché change en fonction de la réduction pro¬
gressive. Parmi les éclats corticaux
(OLIVA
2001a,
fig.
12: 1,4-5,
8-9)
et lames corticales
(OLIVA
2001a,
fig.
13 : 3-4),
le silex de
Cracovie prédomine par
55: 30
pièces. Dans le groupe des lames
à crête
(o.e.
fig.
13 :1-2,5-8),
les proportions sont déjà plus équi¬
librées
(33 :3D
et parmi les éclats de préparation le silex erratique
prédomine clairement par
150:35
pièces (o-c.
fig-
12:2-3,6-7).
les pièces les plus volumineuses sont paradoxalement en silex de
Cracovie (o.c.
fig.
14 : 1-8).
suit la radiolarite et le silex erratique
(oc fie
13 :11-12).
Dans le cas du silex de Cracovie il
apparai!
бх
plus détalons corticaux que pour le silex erratique
(OLIVA
2001a,
table
6).
Les outils
(fig.
44)
sont confectionnés, dans la plupart
des cas, du silex erratique
(59%),
beaucoup plus rarement du silex
iurasique
(24%,
table
14).
Seuls
8,7%
de ce dernier furent uhbsés
pour la production âes outils ce qui est le moins de toutes les ma¬
tières premières représentées.
Мі1ТЛі8етеп*
de
Milovice
se trouve sous les collines de Pavlov,
à
6
km au sud-est de
Dolní
Véstonice. Le site es. situé à
240
m
d'altitude sur le versant est d'un vallon sec dcbocichan
å
2
km au
No d u
les
alluvions
de la
Dyje.
les fouilles y ont été effectuées
datis
les années
1986-1991,
lors d'une
extrádon
massive de la
t'
Tour la construction d'une barrage. On y a m» au pur des
vestes d'occupation en plusieurs endroit, q«. ne semblent pas
[195]
Gravettien
na Morové
être contemporains. Sans parler de la couche aurignacienne sous-
jacente,on a exploré deux grandes agglomérations d'ossements de
mammouth sur la pente nord-est
(Α+Β,Κ,
fig.
45),
avec de l'in¬
dustrie Hthique isolée, dominée par les outils grossiers en roches
locales. La couche fossilifère, fortement gleyfiée à la base du loess
supérieur, a
livree
la date de 22.080±530 BP (ISGS
1901).
Une da-
Uition similaire (GrN
14 825:
22.100±l.
100)
provient des secteurs
C+D
40
m plus a l'Ouest, un peu plus haut sur la pente ou l'on ne
trouve que des os de mammouth dispersés et des outils, pour la
plupart en silex erratique, dans une couche fortement atteinte par
la solifluctioii. L'industrie et les dates similaires ont été livrées par
tes soetcurs
L
et
R
adjacents
(tab,
2
L),
La couche archéologique la plus riche se trouve dans le sec¬
teur G dans l'axe de la croupe. Les sédiments y présentent le profil
suivant:
I
.
loess supérieur
(3
m au maximum, quelques éclats isolés);
l. horizon humifère brun clair
,
en partie sotiflué
(15-30
cm);
contieni une
industrie sporadique de caractère gravettien,
probablement déplacée;
3.
loess gleyfié (couche principale, Gravettien, GrN
И
824:
25,2OO±28O BP et ISGS
1690:
22.900±490 BP;
4.
sol solitlué brun foncé,
1
m, traces d'Aurignacien.
Parmi les charbons de la couche
3,
analysés par
E. Opravil,
c'est le sapin
(Abies
alba,
pour la plupart de grandes branches et
troncs) el l'épicéa qui dominnent, moins fréquents sont le pin et
le frêne. Les mollusques sont de la même association froide („Co-
imiKilla") que dans le secteur B.
A part des os de mammouth, surtout dans la structure et dans
ľamas a
loucst de celle-ci, c'est le renne qui prédomine dans le gi¬
bier; présents sont également le cheval, le loup, le lion, le renard,
к
lièvre, la marte et le coq de bouleau
(?)
(det.R.
Musil
et
!.
Seitl).
Dans la partie sud du secteur G, les ossements de mammouth
(dont surtout les bassins et les omoplates) se regroupaient dans
une structure circulaire de
4-5
m de diamètre
(fig.
48),
interrom¬
pue au côté
nord (OLIVA
1
988a). A cet endroit, on a documenté,
hors de la construction, un foyer creusé avec une couche de cen¬
dre épaisse de
15
cm environ. A l'ouest de la structure existait sur
une surface de
cca
50
m carrés une agglomération d'ossement,
surtout de mammouth, avec les outils sporadiques. Vers le sud, la
couche culturelle s'était appauvrie de sorte que les fouilles y aient
été arrêtées. A l'est on a prospecté une zone avec les ossements et
les outils dispersés jusqu'à la parois de extraction à la distance de
quelque
5-6
m.
La majorité de l'industrie Hthique s'est concentrée dans une
zone cendreuse qui s'étalait approx. S m au nord du foyer
men¬
tioné.
Les trouvailles le plus riches ont été étroitement
lićes
aux
bandeaux de cendre, légèrement soliflués, dont l'épaisseur ne dé¬
passait pas
10
cm. Celte concentration, large de
4-5
m, a été de
côté bornée par les zones assez pauvres, non-cendreuses. Dans
la parois d'extraction à l'est s'est projeté un lambeau de la couche
culturelle large de
2
m, ce qui signifie que seulement une tou¬
te petite partie de la concentration principale a été écartée, Vers
te nord, la couche a été subitement tronquée par la solifluction,
Comme la largeur de la couche cendreuse ne dépassait pas ici
3
m, la collection acquise est assez
complete. Son
petit écart vertical
témoigne de l'homogénéité, ce qui est attesté également par son
caractère très original quant à la typologie et les matières premiè¬
res utilisées.
Dans la structure générale de l'industrie taillée (tab.16), les
lanws sont presque
5
fois plus nombreuses
(16,5%)
que les éclats
(3,6%),
les
nucleus
étant très rares
(0,6%,
les fragments inclus). Le
reste est réprésenté par les déchets de taille (voire de rétouche) et
les fragments, ce qui témoigne clairement que les outils ont été
fabriqués sur place à partir des supports apportés. Cependant, il
ne manque pas d'enlèvements de préparation et de réparation de
nucleus
(ensemble
5,6%).
Les lames ont servi en support préféré
pour les outils rétouchés
(7,2%
de l'ensemble lithloue) on
pH«
fu¬
près de
84%.
Bien sûr, 11 pourcentage
1res
élevé des produits
non-rétouebés
(91%)
est fortement augmenté par les minuscules
déchets de la rétouche, trouvés pendant le tamisage.
Pouf acquérir la base comparative avec les collections non-
tamisés, la
tab.
16
montre aussi les indices
„
essentiels" (après
lex-
elusion
des déchets et des cassons) des groupes principaux selon
les matériaux utilisés. Le silex et la radiolarite montrent la même
structure des groupes majeures. Le contraste
ent
ro
la quasi-absen¬
ce de
nucleus
et la profusion de déchets de taille est particulière¬
ment frappant chez la radiolarite. Les deux matériaux menttonés
sont plus fréquents parmi les outils (silex
24%,
radiolarite
64%)
que dans l'ensemble de l'industrie; silex
10% (20%
ess.),
radiola¬
rite
32% (55%
ess., tab.
16).
Le rapport est inverse dans le cas des
différentes sortes de la silexite (K-H) et des roches d'origine lo¬
cale, dont la représentation parmi les outils est négligeable.
C' est alors la radiolarite qui prédomine nettement
(tab.
20),
le plus parmi les outils
compósitos
et multiples
(86%),
le moins
parmi les grattoirs, où elle ne forme que
45%
(sans mentionner
les galets amménagés du groupe „divers" fabriqués en roches lo¬
cales). Presqu'un quart de l'outillage a été taillé en silex erratique,
le plus fréquent parmi les grattoirs et burins (de
45%).
Les autres
matériaux ne dépassent pas
1%.
Parmi les manuportes exotiques (retouchés ou non) appar¬
tiennent
1
esquille de l'obsidienne,
1
lame encochée en basalte,
originaire vraisemblablement de la Moravie du nord, et
5
pièces
de quartz limnique de la Slovaquie centrale
(det.
A.
Přichystal).
Les pièces retouchées sont largement dominées par les poin¬
tes à dos
(fig.
52).
Nous les avons soumises a l'analyse des attributs
assez détaillée qui ne
peul
pas être reproduite ici; tes types de la
liste-type classique reflètent leur
variabilite
très insuffissament.
Elles sont pour la plupart de petites dimensions („microgravet-
tes"), mais nous avons retenu la notion de la pointe des Vachons
(13%,
fig.
52: 25-27),
pour exprimer une fréquence très élevée des
retouches complémentaires plates inverses aux extrémités. En gé¬
néral, la retouche abrupte est épaisse, souvent bipolaire et par¬
fois surélevée. Les dos sont souvent courbes et il ne manque pas
d'exemplaires symétriques a la retouche bilatérale, que j'ai baptisé
les pointes de
Milovice
(rig.
52: 15-16).
En règle générale, elles
montrent encore une retouche inverse plate partielle. Les bases
à troncature directe sont plutôt rares, les cassures „dynamiques"
(par ïïmpact) fréquentes. Sept pièces répondent à la définition de
la pointe de Pavlov, toutes en silex
(fig.
52: 29-30).
Ce type de
pointe rapelle parfois les fléchettes, où nous vivons rangé
16
pièces.
Il est également difficile de tracer une limite nette entre les pointes
et les lamelles à dos; celles-ci sont parfois bilatérales et possèdent,
tout comme certaines pointes, les gibbosités aïgues sur le bord
retouché
(fig.
52:13).
La présence des pointes et lames à crans et à
pédoncules est à noter
(fig.
52:1-7),
l'absence des vraies pointes de
Kostienki étant à souligner. La retouche fine sur certaines pièces
minces rapelle les lamelles Dufour et les pointes de
Krems.
Hormis les „lames retouchées" (pour la plupart
íes
supports
brisés), la deuxième catégorie quantitative est constituée par les
burins
(9%,
fig.
51:1-4).
Curieusement, leur facture est assez mé¬
diocre, les supports laminaires sont assez irréguliers et petits, et
les coups de burin dièdres ne forment souvent pas un tranchant
rcctiligne. Les burins sur cassure prévalent, les exemplaires sur
troncature ou à biseau polyédrique sont exeptionneles.
Hien
que
certaines pièces se rapprochent du type des Vachons (fîg.5:19-2l),
j'ai hésité à les ranger parmi les burins aurignaciens.
Les grattoirs, encore moins importants
(IG 5,6,
fig.
51: 6-7,
22-23),
comprennent aussi quelques pièces épaisses, mais avec
une retouche non-lamellaire.
Les perçoirs et les becs
(fig.
51: 8-17)
ne peuvent parfois pas
être nettement distingués des pointes
ä
dos.
Plusieurs supports peu réguliers portent les encoches et les
denticulées. Par contre, les supports des pièces esquillées ont été
souvent régularisés avec une retouche latérale. Toutefois, deux
[1961
phénomènes, tellement caractéristiques pour le Pavlovien de la
région, font défaut: les lamelles à dos denticulées et (à une exep-
tion près) et les emménagements du type „couteau de Kostienki".
Lei microlithes
géométriques, typiques pour Pavlov, ne compren¬
nent ici que
2
triangles
(fig.
52; 20).
Au niveau technique, c'est aussi Je manque de lames à crête
élaborées et surtout le choix des supports qui est profondément
différent des sites pavloviens aux alentours: bien de bonnes lames,
nettement en silex, .sont
resides
sans retouche, tandis que p,ex. les
burins (catégorie d'habitude
tres
laminaire) étaient appliqués sur
les supports plus ou moins accidentels. I.e seul choix attentif des
supports a été opéré pour les pointes, voire lamelles à dos
-
ici on
a préféré les lamelles (rarement les lames) droites et régulières. S'il
s'avère que les lames de cette roche étaient de profil moins recti-
ligne que celles de silex, on aurait peut- être l'explication pour la
fréquence des retouches supplémentaires inverses aux extrémités.
Les autre.?
diJľérences,
à la fois technologiques et typologiques, ne
peuvent pas être suffisament expliquées par une activité ou une
situation spécifique.
L'abondance et surtout la structure interne de l'outillage à
dos trouve à peine l'analogie dans toute l'Europe Centrale. Bien
qu'on peut trouver certaines analogies de
поя
pointes à dos dans
la séquence classique de
Willendorf
II,
la comparaison avec une
couche concrète de ce gisement est difficile. Si l'on ne prend pas au
sérieux les pièces à cran de
Milovice,
difieren
tes d'ailleurs de celles
de la couche
9,
ce sont les pointes à dos à retouche inverse sur la
base et les rares
¡amelles
(pointes?
Ì
à dos bilatéral de
Willendorf
11/7-8
qui nous paraissent connues de notre collection. L'ab¬
sence de couteaux de Kostienki et la fréquence de la radiolarite
représentent aussi des Irairs analogiques, les autres phénomènes
restant déjà différents. Les taux des pointes à dos dans les couches
moyennes
(6 - 8)
sont, assez curieusement, le plus bas de toute fa
séquence de
Willendorf
II
(4-7%,
OTTE
1981,87).
Quand nous ne nous laissons pas tromper par les valeurs des
indices typologiques, c'est le site d'Aggsbach, pas loin de
Willen¬
dorf,
qui nous semble à la première vue assez proche de
Milovice.
Hormis l'utilisation importante de la radiolarite, les analogies re¬
posent dans les supports peu réguliers de tous les outils sauf ceux
à dos et fléchettes, dans les outils à dos bilatéraux symétriques,
dans les retouches inverses, petits grattoirs (souvent épais), laines
appointées, importance faible des burins, certains outils compo¬
sites, etc. (FliLGHNHAUF.R
1951;
OTTE
1981).
Encore plus
d'af¬
finità;
avec
Milovice
montre un petit site, ou plutôt l'atelier pour
la confection des microgravettes en radiolarite à
Stillfried an der
March (FHLGENHAUER
1980).
La retouche ventrale à la base y
est fréquente, les grattoirs cl burins demeurent très rares. Pas loin
d'ici, on explore maintencnl une autre station à
Grub,
également
avec les pointes à la retouche ventrale sur la base (en silex).
Les phénomènes mentionés écartent ce groupe des gise¬
ments, géographiquement assez homogènes, du Pavlovien pro¬
prement dit (cf. également les différences substantielles dans la
gestion des matières premières entre
Milovice
et les deux stations
à Pavlov).
Milovice
avec les autres sites mentionés se trouvent dé¬
jà, tant par rapport
techno/
і
ypologi que que géographique, à mi-
chemin vers la province méditerranéenne du Gravettien, carac¬
térisée très généralement par l'abondance de l'outillage à âos> par
les retouches abruptes bilatérales et plates inverses
tres
fréquentes,
Par les pièces à cran minuscules et par la taille réduite des outils,
Si 'es industries Jiihiques du Gravettien révèlent partout une va¬
riabilité presque cnlcidoscopiquc des groupes typologiques, de
'utilisation des supports et des matières premières,les différences
Jans
les dimensions des outils et dans la fréquence de l'outillage à
d°s ainsi que dans sa morphologie sont évidentes.
Comme il a été dit, la matière première cractéristïquepour le
groupe de
Milovice
est la radiolarite. Cette belle roche de couleur
focolai
provient le plus probablement des Carpathes Blanches,
u !20 km à l'est de
Milovice.
Or, si l'on ne peut pas constater une
Résumé
présence de matériaux d'origine méridionale (car il n'y
anas
de
roches siliceuses typiques et réconnaissables rfnu-ddà des
Alp«),
on peut pourtant affirmer que l'origine des matières premières a
Milovice
(et aux autres sites de ce groupe) est la moins septen¬
trionale.
II
est encore à noter que les phénomènes de caractère méri¬
dional dans le „groupe de
Milovice"
sont contemporains à la fois
au Pavlovien et à la phase ancienne du Gravettien méditérran-
néen. Cependant, seulement dans cette dernière macrorégion ils
ont survécu l'avènement du pléniglaciaire
В
et ensuite se sont en¬
core plus manifestés dans la culture épigraveltienne,
La station de
Milovice
a été analysée plus
ел
détail car iJ
s'agissait de nos propres fouilles et que sa position dans le cadre
de notre Gravettien est assez exceptionelle. D'autres sites de ta
Moravie du Sud-Est, soit dans les environs des collines de Pavlov
(Pouzdřany,
fig.
54,
Bulhary),
soil
le long du cours moyen do la
Dyje
dans le région de
Znojmo (Znojmo- Dolní
Leska, fig.
56,
Jaroslavice, fig.
55,
tab.
22),
manquent des données stratigraphie
ques claires et n'ont livré que de petites collections de l'industrie
lithique. A mi-chemin entre la région de la
Dyje
et le bassin de
Brno,
une découverte intéressante a eu lieu sur le cadastre de la
commune de
Jiřice
non loin de
Moravský Krumlov.
I] s'ngit
clu»
dépôt de disques lithiques en roche tendre recouvert de loess pur.
La
fig.
58
montre la reconstitution de la situation d'origine. Même
si aucun artefact paléolithique n'a été trouvé dans les environs et
les dates absolues font défaut, les disques sont absolument identi¬
ques avec les objets trouvés à
Předmostí,
Dol,
Věstonice I, Pavlov
I
et dans la sépulture
Brno 2,
seulement leur surface est plus
reche.
Le dépôt consiste de
16
couronnes circulaires,
2
plus petites et
8
plus grandes, et de
6
fragments. Le diamètre externe des grandes
couronnes est de
177-220
mm et de
130-143
mm avec un trou de
25
et
19
mm de diamètre. JJépaisseur des grandes couronnes csl
de
36
mm, celle des petites
50
mm. Le diamètre externe des petits
disques oscille entre
93
et
72
mm, leur trous sont cependant plus
grands
(22-35
mm) que dans le cas des deux grands disques men¬
tionnés. Les surfaces supérieures et inférieures des disques sont
en principe plates, non traitées, respectant (es surfaces naturelles
de foliation de la roche. Les perforations forment avec les surfaces
l'angle de
65-80°
et le penchant de l'aire latérale des disques est
le même. Un seul atefact (dont l'ouverture a été plutôt martelée
d'après les traces de travail) présente le sens perpendiculaire du
trou. Les ouvertures était creusées dans le matériau
lenare
car aux
endroits où elles forment un angle aigu avec la surface, leur bord
est élevé et au côté opposé (à l'angle obtus) il est abaissé en
conse¬
quence
de la déformation du matériau par la pression. En plus,
dans les environs de la perforation, la surface présente des fissures
concentriques et radiales croisées mutuellement. Le traitement
a donc dû être effectué sous une pression considérable sur la sur¬
face du disque. Des fragments des disques similaires proviennent
également de Ménfn,
Židlochovice, Telnice,
tandis que l'origine de
l'ensemble des cercles de
Bořetice
est incertaine.
Bassin de
Brno . .
Cette région, habitée densement au cours du Bohunicien et
de l'Aurignacien, a également livré seulement quelques décou¬
vertes isolées. Une exception constitue la sépulture masculine de
Brno
II
dotée d'un mobilier riche qui sera mentionné a-dessous
(fig.
59-62).
^ÎÏÏL du Gravettien tardif (deux dates
21,6
et
23
mille
ans BP)
nľla
grotte Kulna (fouilles
K. Valoch
1961-1976
ful
pnrovLoni*
surtout par les matières prem.ères locales
(tab.
И)
U
qualité technique des
nucleus
laminaires en dente cré¬
tacée (spongolite) égale celle âcs
nucleus
en silex unporté ou en
d
olX des autres sites
(tab.
24-25,
fig.
63).
Les sem-proclu.ts
en^matière première prédominent dans toute, les
«¿gone,
[197]
Gravettien
tm
Morave
ďoutíls
sur
ceux en silex
(fig.
64).
Ce dernier fut importé sous
forme de
nucleus,
semi-produits et outils tout faits. Malgré le fait
qu'il fut traité avec beaucoup plus d'économie que la spongolite
locale, beaucoup de lames restèrent sans retouche. Le Irait typo¬
logique
(tab.
26-27)
le plus frappant
soni
les retouches bilatérales
prononcées sur de grandes lames, fabriquées aussi bien en spon¬
golite qu'en silex importé
(fig.
66 : 11-15).
La représentation des
pointes à dos est faible, les burins font pratiquement défaut. La
collection ancienne contient quelques couteaux de
Kostienki,
ty¬
piques surtout pour le Gravettien de la Moravie centrale. Certai¬
nes pointes à dos courbé abbatu y font penser également. Il est
difficile de décider si le manque de burins représente un trait tar¬
dif de l'évolution locale ou s'il est le résultat de l'absence de cer¬
taines activités.
Des traces
modestes
et pas lout-à-fait sures de l'occupation
gravettienne apparurent aussi dans les grottes
Pod hradem
et
Křížová.
Il découle du précis ci-dessus que même dans une ré¬
gion d'habitat classique aux abris naturels nombreux tel le
Karst
de Moravie avec ses grottes, il faut compter avec une intensité fort
variable
do ľoceupalion.
Tout comme les sites du Paléolithique
Moyen et du Magdalénien, les stations gravettiennes se concen¬
trent le plus souvent dans tes gvoUes avec une grande entrée tlans
les parties des vallées traversées par un cours d'eau. L'eau, si rare
dans les terrains karstiques, représenta la condition fondamentale
du séjour des hommes. Comme dans d'autres périodes, l'orienta¬
tion de l'entrée fut de l'importance secondaire: l'entrée principale
de la grotte Kùlna est orientée vers le sud, le portail de la grotte
Kŕíiova
vers le nord et l'orientation de la petite entrée de la grotte
Pod
hrudem est sans importance car les
Iraces
cle
l'occupation se
trouvent dans l'espace intérieur privé de la lumière du jour.
A la différence du Paléolithique moyen et du Magdalénien
où les régions karstiques constituèrent une des régions d'habitat
principale, les traces du Gravettien sont ici tout-à-fait marginales
et secondaires. Aucune des stations mentionnées ne peut être at¬
tribuée au groupe gravettien le plus évolué de l'Europe Centrale
appelé Pavlovien. A la base des dates radiocarboniques obtenues
de la grotte
Kůlna
et de la date plus récente provenant de ta grotte
Pod hradem
(2I.50OÜ00
BP), ¡1
semble que le séjour des chas¬
seurs gravettiens dans le
Karst
Morave
date de
Ja
période suivant
l'apogée de la civilisation en question où le besoin des vastes ré¬
seaux de communication fut déjà périmé.
Moravie centrale
Cette région a livré, à côté de l'agglomération d'habitat très im¬
portante de
Předmostí,
quelques ensembles de moindre étendue.
Le site de
MladeČ III
était approvisionné
-
en plus du si¬
lex erratique dominant
-
par la radiolarite provenant probable¬
ment des Carpates Blanches et par les silexites moraves
(tab.
28).
La plupart des matières premières ont été apportées sur le site
sous forme de
nucleus (tab.
29-30),
peut-être légèrement prépa¬
rés (la présence de différents enlèvement corticaux), qui se sont
cependant conservés dans un état fort exploité. Le spectre étroit
de l'industrie taillée de Blatec
(fig.
68-69)
est intéressant avant
tout par l'absence des
nucleus
(qui ne passeraient pas inapperçus
dans le terrain) et par certains traits identiques avec l'ensemble de
Předmostí
et de
Mladei
Ш
(couteaux de Kostienki, pointes fort
retouchées, retouche plate, beaucoup
ďoutils
composites
-
tab.
31 -32,
líg.
70-75,
représentation pareille du silex
glacifìuvial et
de
la radiolarite, absence du silex du
fura
de Cracovie). Un trait hé¬
térogène aurignacoïde est représenté par des grattoirs épais spo-
radiques et quelques burins. Le manque de l'outillage à dos est dû
aux fouilles et
rammassages
non
professionels.
Pred
m
ds t i
La station classique des chasseurs de mammouths près de
Předmostí
est située sur une pente douce orientée vers le sud de la
butle
de
Chlum
relevant de la vallée de la
Bečva.
Le campement
[198]
classique s'étendait au nord et à
ľou«sl
de
«Skalka»
exploité dès
le 19c siècle et au sud du massif actuel de
Hradisko.
Sa relation
aux couches riches aux trouvailles fouillées au dessus du mur du
cimetière de
Předmostí
(site la) n'est pas claire. Les couches cultu¬
relles dans les briquetteries
Společenská
et
Přikrylova
situées plus
au nord et au pied sud de
Hradisko
n'étaient sans doute en aucun
rapport avec la station classique principale de même que les dé¬
couvertes des outils microlithiques à l'endroit des bâtiments nou¬
veaux
(KLÍMA
1984b).
Dans le cadre de la station classique à l'ouest de
Skalka, K. J,
Maska
et M.
Kříž
ont tous les deux constaté par endroits
3
cou¬
ches anthropiques dont la deuxième à partir de la surface aurait
atteint une puissance de
30
cm, par endroits elle faisait cependant
complètement défaut, C'est celte couche-ci qui a livré la plupart
des trouvailles, parmi elles la fameuse «sépulture commune». La
couche supérieure située
30
cm plus haut ne contenait que des os
de mammouth désagrégés et, par endroits, des foyers enfoncés. Un
plus, on trouve chez les deux chercheurs des mentions concernant
des os humains et des dépôts de crânes de renards au dessous de
la couche inférieure
(Maska
le
7
septembre
1894 in ABSÜLON
~
KLÍMA
1977,47;
KRÍŽ
1903, 223).
Les coupes de l'époque des
fouilles de
Wankel
au nord de
Skalka
ne montrent qu'un seul ho¬
rizon de découvertes, la mention la plus ancienne de deux niveaux
provient de
MaŠka
et date de
1889.
Datation absolue. Les fouilles de
B. Klíma
au dessous du mur
du cimetière ont livré
2
dates obtenues d'un même échantillon
des os brûlés:
GrN
6801:26 870
±
250
BP (extrait)
CjrN
6852: 26 320
±
240
BP (résidu)
La date plus ancienne provenant de
ľextrait
semble être plus
fiable que celle du résidu (DAMBLON et al.
1996,186).
La partie
du site concernée paraît donc être contemporaine p.ex. à Pavlov
I
et à la triple sépulture de
Dolní Věstonice
et légèrement plus an¬
cienne que l'agglomération de
Dolní
Vos ton
ice
1.
Faune: Le matériel ostéologique provenant de
Předmostí
est
-
même avec une forte sélection
-
tellement riche qu'il n'a pas en¬
core pu être traité dans sa complexité. Une certaine partie en a été
chiffrée par J.
POKORNÝ
(1951)
et les pourcentages ont été pré¬
sentés par R. MUSÏL
(1994,187).
Après le mammouth suit le loup
(4143
os), le renard polaire et commun
(2250),
le renne
(890),
le
lièvre blanc
(860),
le glouton
(581),
l'ours brun
(233),
le cheval
(194)
etc.
L'estimation
traditionelle
de la quantité de mammouths par¬
le d'un millier d'animaux; à titre d'intérêt j'ai essayé de compter
les nombres des os cités dans trois sources qui ne représentent
cependant qu'un fragment du matériel obtenu: la liste de
KRÍŽ
(1896,
97),de
Maska
(protocole de remise) et de
Knies
(1927 -
dé¬
pôt auprès du coin nord du cimetière). Le résultat de mes comptes
était
41
crânes entiers, beaucoup plus de leurs fragments (p.ex.
46
mâchoires supérieures),
31
mâchoires inférieures avec les dents,
1859
molaires isolés,
74
défenses (sans données de
Maska),
137
omoplates,
101
bassins etc. Les plus nombreux étaient naturel¬
lement tes cotes, les os long (pour la plupart cassés) et les ver¬
tèbres (mal conservées) étant bien moins fréquents. Il faudrait y
ajouter les dizaines de chars remplis d'os emportés du jardin de
Chromeček
avant
1880,
les tas d'os mentionnés par
Wankel,
le ma¬
tériel non collecté mentionné par
K. J. Maska
et les découvertes
obtenues çà et là à l'époque de K. Absolon,
^enumeration
ci-des¬
sus ne surprend pas tellement par la quantité des restes mais par
la présence des os lourds et peu utiles du point de vue de consom¬
mation et par les milliers de molaires isolés. Ces derniers ont été
traités dans une monographie détaillée
(1969)
par R.
MUSIL
qui
en a conclu que l'âge moyen des mammouths baissait à l'époque
rapidement; les femelles auraient dû mourir à l'âge de
20-30
ans
ce qui diminuait la possibilité de reproduction. Ceci témoigne
d'une certaine tendance de dégénération dans la population des
mammouths. Cependant, l'auteur n'a pas pris en considération
Résumé
■il
це
s'agissait pas d'une mortalité naturelle mais des prises,
Le la sélection des individus jeunes était évidente. Le massacre
—ledes
femelles fertiles
Ы
cependant
interessam
et témoigne
ďunccertaine
surexploitation des troupeaux de mammouths par
les chasseurs pavloviens.
Structures: Vu l'étendue
considerable el
la quantité de bio¬
masse consommée il est évident que le site classique fouillé au 19e
siècle ne peut être considéré comme une station d'une seule phase.
Hypothétiquement, il peut être divisé en la partie nord et la par¬
tie sud. La partie nord est constituée par le jardin de
Chromeček
avec la paroi de loess examinée dans les années
1880-89
et par
!e champ de
Dokoupil
contenant les fouilles de M.
Kříž
datant
de
1896
(fig
77).
Dans la paroi ouest de la fosse No
і, З
crânes de
mammouth étaient allignés, entourés des os de loup, de renard
et de lion intacts
ansi
que de lames en silex, de lissoirs en os et
d'une quantité
d'ocre
{KftIŻ
1903, 198).
Celle couche culturel
e
unique se poursuivait par un creux vers la tranchée
h-h derriere
la
frontière sud-est de la parcelle. Dans la tranchée mentionnée, Knz
a découvert des restes presque complets d'un jeune mammouth (à
l'exception de quelques vertèbres el côtes démembrées) divisés en
deux tas autour du foyer. Le crâne était orienté par le palais vers le
haut, la mandibule gisait sur le côté, les défenses étaient croisées.
Au dessous de la moitié d'un bassin de mammouth se trouvait,
dans un des tas, un crâne de lion posé sur la nuque, avec la mâ¬
choire inférieure, entouré de beaucoup d'éclats de silex et de cou¬
teaux
(KŘÍŽ
1903, 197).
En
1893,
K.J.Maśka
réalisait les fouilles
au sud de ces accumulations des os de mammouths. Sa caractéris¬
tique bien rendue de la couche culturelle peut être complétée par
les données (malheureusement non localisées) des journaux de
fouilles publiés (in ABSOLON
-
KLÍMA
1977, 41 sq.).
MASKA
(1894a,
3)
souligne que le caractère de la couche culturelle varie
selon l'endroit, probablement en rapport avec les activités prati¬
quées. Il dislingue dans le secteur le plus riche exploré
4
types de
zones différentes;
1.
Les foyers de
1,5-2
m de diamètre, enterrés a
20-30
cm, ne contenant que les petits morceaux de l'os brûle et le
cendre. Les os (cassés), l'industrie taillée et les objets en os et en
ivoire se trouvaient seulement à
ľextérieur
de ces strucures, mais
dans une quantité énorme.
2.
Encore plus vastes (et non enterres)
étaient d'autres foyers, auprès desquels ou bien directement de¬
dans ont reposé les ossements plus volumineux de mammoums,
et souvent les ensembles des os triés (amas de bassins, omoplates,
crânes, etc.). Les os de petits animaux ont été très nombreux, de
même que les blocs de calcaire et des galets de la r.vière De teis
endroits proviennent les meilleurs exemplaires de
los
et les
pms
beaux outils en pierre. Quelques os de mammouth accompagnes
de belles lames en silex non patine ont été repérés au-dessous«
ces foyers, dans le loess.
3.
Les zones de rejet livrant une quantité
énorme des ossements sans aucune organisation, souvent po
tant avec les os en connection anato.nique: pattes de ^mmoutn'
colonnes dorsales de cheval, parties de squelettes de loups,
de¬
nari
et de glouton. Les os de ces endroits sont pour la plupa
intactes et reposent dans l'argile verdâtre, ce qui témoigne
ек
ι
-
rement du milieux humide gleyfié.
4.
Finalement le quatr.em
groupe de zones à l'intérieur du site a été presque stérile.
En mai
1894,
une grande saison de fouilles
»—£
Pendant laquelle la „sépulture commune" allait être
с ^
Malheureusement, la documentation écrite de cette an
encore plus chaotique qu'auparavant. Il semble en tous cas
q ^
restes étaient dispersés sur une surface beaucoup plu «e
étaient mélangés avec les restes des -enards (puma
d
ef
иШ
?П
d'un ours et
d
un mammouth
(8.8
^ ^ieS
cailloux et des cendres. Dans les environs de
U
tomi»,
ť^
des corps de loups étaient bien fréquentes, les
era.
.
mouth,
les broyeurs en défense de mammouth et un ^
(complet) au minimum d'un grand disque "rculaire
* *
mam.
dre
apparaissait également. Le dépôt de cendre etes
^^
^
mouth
continuait dans la direction sud dans
ics
u
un peu plus à loues,, près du groupe de six crânes de mammouth
ca ses et
d
autres oS dans le dépôt de cendre on a découvert un
cote humaine (journal de fouilles,
30.8.).
Nous reviendrons sur la
problématique de la sépulture dans la partie synthétique
Plus loin dans la direction sud, la couche disparaissait môme
si les os de mammouth et les foyers continuaient à apparaître et
clans la couche inférieure on a découvert une autre pointe foliacée
(journal de fouilles
5.9.).
Probablement dans le voisinage nord de la fosse I.les fouilles
de sauvetage, réalisées par le Musée de Moravie, ont eu lieu en
1928;
elles ont livré une lentille de la couche culturelle avec deux
foyers et beaucoup d'os de mammouth y compris quelques omo¬
plates et crânes. Dans la proximité des fouilles anciennes de
Maska, K. Absolon
a découvert un autre squelette humain. En
1972-73,
les fouilles au dessus du coin nord-est du cimetière ont
livré une certaine quantité d'os de mammouth. On a découvert
également un pied cassé d'une statuette en céramique, presque
600
pièces de l'industrie taillée et un outil en forme de pelle en
ivoire (KLfMA
1973;
1974a).
Revenons maintenant à l'endroit des fouilles classiques dans
les environs nord et ouesl de
Skalka
et essayons de reconstituer
l'habitation de cette partie la plus riche de l'agglomération de
Předmostí.
La couche culturelle la plus puissante se trouvait selon
KJ.MAŠKA (1894a,
2)
dans la partie nord de la station, c'est-à-
dire à l'endroit des fouilles de
1882-89.
Tandis que vers le nord et
l'ouest les trouvailles se faisaient de plus en plus rares, à
1
est et au
sud on découvrait d'immenses accumulations d'os de mammouth,
détruits dans la glaisière de
Chromeček
déjà vingt ans avant la
première visite des archéologues. Au sud, le site était protégé par
le rocher, relativement haut, de
Skalka
en calcaire, au côté est, une
source d'eau minérale sourdait. A l'ouest de
Skalka
et au sud des
entassements des os de mammouth s'étendait la partie sud du site
à laquelle appartient les fouilles de
Maäka de 1893
et
1894
avec
la sépulture et les fosses de
Kříž
sur le champ de
Chromeček.
La
poursuite dans le sens oriental restait obscure (cf. la sonde riche
de
Liška),
vers le sud et sud-est la couche disparaissait, désagré¬
gée probablement aussi par les mouvements de pente. La concen¬
tration du matériel ostéologique découverte en
1927,
l'atelier de
radiolarite et les zones de découverte dans les environs du ci¬
metière appartenaient probablement à une autre unité d'habitat
dont l'étendue et division n'est pas connue. De son indépendance
témoigne l'absence des couches aux découvertes plus importan¬
tes dans la paroi loessique à l'est du cimetière examinée en
1929
(ABSOLON
-
KLÍMA
1977, 61;
KLÍMA 1990c,
98).
L'extension
incroyable des os de mammouth sur toute la butte de
Chlum
est
signalée
-
en outre de la documentation de l'époque de K. Abso-
Ion
-
déjà par M.
KRIŽ
(1903,36 sq.).
Industrie laillée. Notoirement, la plupart des découvertes ar¬
chéologiques a été détruite à la fin de la deuxième guerre mondia¬
le dans le château de
Mikulov.
Ce n'est que la collection de
Wankel
datant de
1884
et
1886
et déposée dans le musée d'Olomouc qui
s'est conservée dans sa totalité. Sa structure découle des tables sta¬
tistiques
33-37
et des figures
82-85.
Parmi les outils retouchés le
silex nordique prédomine sur la radiolarite mais non pas de façon
aussi prononcée que dans le cas du débitage non retouché. Autres
matériaux ne sont pas représentés, un grattoir provenant d'une
collection plus récente est en obsidienne
(fig,
81:4).
Même si la distance des sources des deux matières premières
principales est à peu près la même, la radiolarite était plus rare
et son utilisation plus économique (présence des produits de la
réparation, fréquence plus élevée parmi les outils). Les demi-pro-
duiis en radiolarite ne sont cependant pas plus petits que ceux
en silex et à deux endroits (au minimum) dans d'autres parties
du site les ateliers spécialisés dans le traitement de la radiolarite
ont été mis au jour; à côté des déchets on y a trouvé des lames et
outils finis (découverte datant de
1927,
près du mur du cimetière)
.
Cette contradiction apparente peut être expliquée par le fait que
[199]
Gravettìen
na
Morave
l'approvisionnement en matière première mentionnée était plus
accidentel que celui par le silex, Les contacts les plus éloignés sont
documentés par un éclat de silex jurassique de Cracovie et un
grattoir en obsidienne.
Du point de vue typologiquc, le site se distingue par la repré¬
sentation modeste de petits outils à dos (qui ne sont d'ailleurs pas
très nombreux dans les fouilles modernes de
B. Klíma
de
1971-72),
par un pourcentage élevé îles outils composites, des couteaux de
Kostienki et des pointes fort retouchées ainsi que par la présence
des pointes foliacées et à cran. Les trois dernières catégories sont
actuellement considérées comme un phénomène postpavlovien,
typique du Kostienkien (p. ex.
SVOBODA 1996c). A Předmostí
I
cependant, les pointes à cran apparaissaient dans toutes les par¬
ties de l'agglomération, de même que les pointes foliacées ont été
constatées dans les deux couches (vrai, plus souvent dans la cou¬
che supérieure). La collection de
Wankel
appartient sans doute à
l'inférieure d'elles. Vu le fait que les pointes foliacées apparaissent
également tlans l'ensemble de
Mladeč III
(et certains des phéno¬
mènes mentionnés aussi à Dlatec), elles peuvent être considérées
comme un phénomène de caractère plutôt régional, typique de la
Moravie centrale.
La description de l'industrie osseuse
(fig.
86-87)
est basée
essentiellement sur le travail de
K. VALOCH
(1982).
De toute une
gamme de produits finis en défenses de mammouth, les objets
courts cylindriques, polis au pourtour et aux extrémités, sont les
plus typiques; leur surface porte parfois des traces de petits coups
sous forme de fossettes fines
(fig.
87:1-5). K.J.
Maska
les désignait
comme broyeurs,
L. STEGUWEIT
(2005)
les considère comme
les percuteurs tendres pour la fabrication des outils lithiques. On
a pu les découvrir également dans les parties plus éloignées du si¬
te
(VALOCH
1982,
fig,
10-11;
KLÍMA
1990c,
fig.
31),
Les parures
et objets d'art
(fig.
89-90)
ont été caractérisés en détail par K, VA-
LOCH
(1969; 1975),
nous ne nous en occuperons donc pas ici.
Vu le fait qu'il s'agit d'une des plus grandes agglomérations
d'habitat du Paléolithique européen, l'élévation à côté du tatweg de
Bečva
devait représenter une station centrale des chasseurs pavlo¬
viens. Même si les analyses concernant l'utilisation saisonnière du
site n'ont pas encore été effectuées, on peut supposer qu'au moins
une partie du groupe occupait le site pendant toute l'année. Le site
de
Předmostí
servait dans certaines phases sans doute du centre
de contacts sociaux et des activités rituelles de la population des
environs bien larges. De ce point de vue le manque de silexes ju¬
rassiques de Cracovie est intéressant; dans la région plus éloignée
autour des collines de Pavlov dans la Moravie du Sud ils sont bien
plus fréquents. L'explication de ce phénomène n'est pas facile. On
ne peut pas exclure que les contacts sociaux de la population de
Předmostí
culminaient à une époque qui précédait l'apogée du
peuplement de la région au dessous les collines de Pavlov. Mais
même le site principal près de
Skalka
avec les couches incroya¬
blement riches sur une étendue de
150
x
50
m ne pouvait pas être
occupé tout en même temps et pour les endroits plus éloignés
cette hypothèse est encore moins probable. L'apparition commu¬
ne de certains éléments caractéristiques (et rares) de la culture
matérielle (p.ex. percuteurs en défenses de mammouth, pointes
foliacées, couteaux de Kostienki, pointes à cran,grands os aux fos¬
settes, artefacts en spongiose) témoignent cependant du fait que
la durée de l'occupation du gisement n'était pas très longue et que
toutes les phases appartenaient donc à une seule tradition.
Grâce à l'exploitation et les fouilles menées par les amateurs
sur le site en question, une perte irréparable des renseignements
sur la plus importante agglomération d'habitat en Europe centrale
a eu Heu.
Moravie de l'est
La valtëe de la
Morava
constituant l'axe nord-sud de la région
suivie livrait, à l'échelle centre-européenne, sans doute les meilleurs
lorrains de chasse et les axes de communication les plus fréquentées.
[200]
Des deux point de vue, la Porte de
Napajedla
constituée à l'ouest par
les pentes abruptes de
Chřiby
et à l'est par le Plateau de
Vizovice
jouit d'une position
fori
avantageuse.
Hile
offre le passage le plus
facile du bassin du cours supérieur de la
Morava
vers celui de son
cours inférieur et, par là, devait mener la plupart des migrations
des animaux et des hommes. Il n'est donc pas surprenant que les
campements des chasseurs de mammouths de la phase moyenne
du Paléolithique supérieur se concentraient dans ces parages,
U
plus haut est située la plus grande station de la Moravie de l'est
-
Napajedla
I
(95
m au-dessus de la rivière), le plus bas le dépôt
ďossement
près de Spytihnèv
17
m); l'altitude moyenne de la plaine
alluviale est de
41
m. Parmi les sites situés plus loin de la plaine
alluviale
cle
la
Morava,
seule la station de
Boršice
est d'une cer¬
taine importance
(fig.
105-107,
tab.
43-46).
Elle se trouve dans la
large vallée d'un affluent de la
Morava qui
était fréquentée par les
grands animaux ce dont témoigne une petite accumulation d'os de
mammouth
(KLÍMA
1965).
La date do ce site (GrA-
11454 :25,040
±
300
BP) tombe dans la partie récente du Pavlovien. L'analogie
avec l'important terrain de chasse au mammouth dans la vallée
latérale de la
Dyje
près de
Milovice
vient a l'esprit. La chasse à ces
pachydermes géants à proximité de la plaine alluviale de la
Morava
est confirmée par une „fosse" contenant des restes de mammouth à
Spytihnev
II,
par les nombreux os de mammouth à
Jarošov
I
et par
les restes d'un individu tué à
Napajedla
Vi.
Les os de mammouth re¬
présentent les découvertes ostéologiques les plus fréquentes même
dans les anciennes briqueteries près de
Napajedla
et
Maŕatice.
Le
manque d'ossements de mammouth à
Jarošov
II
(voir ci-dessous)
peut être en rapport avec la petite étendue
tle
la surface fouillée
(cf.
ŠKRDLA
et al.
2006),
ou l'état actuel des sources de l'époque.
Il démontre que la chasse au mammouth n'était pas une affaire
quotidienne anodine. Si les sites plus éloignés de la plaine alluviale
appartiennent vraiment au Gravettien, ils pouvaient témoigner de
sources de nourriture complémentaires (Lechotice, Brumov-Byl-
nice,
Kyjov-Boršov).
La publication finale du site le plus important de la Moravie àt
l'est,
Jarošov
II
-
Podvrsta
(SKRBLÁ
2005)
n'a malheureusement
pas apporté des plans détaillés des surfaces (seulement des sché¬
mas de distribution) mais elle a précisé les données antérieures sur
la structure surprennante de l'industire taillée et de la faune chas¬
sée (prédominance des rennes, des lièvres, et des renards,
MUSIL
2005b). L'industrie taillée présente une légère prédominance des
éclats sur les lames et parmi
520
outils,
477
pièces sont des micro-
lithes, Parmi ces derniers, les lamelles à dos sont plus nombreuses
que les pointes qui, elles, sont plus rares que les microdenticulés
(82
pièces). Une grande partie des pointes porte, au côté ventral, des re¬
touches supplémentaires des extémités. Deux petites pointes à cran
témoignent (comme à
Milovice)
de l'existence de ce type spécifique
dès
25 - 27
mille ans BP, à une période ou cette station est datée à la
base de huit dates radiomélriques (GrA et
VERA).
Deux données
provenant des fouilles anciennes à
Jarošov
I
-
Kopaniny
sont consi¬
dérablement plus jeunes
(22 - 23
mille ans BP).
Parallèlement aux recherches
ä Jarošov
II,
l'attention a été
prêtée à la rive droite de la
Morava
où le sondage du petit site de
Spytihnev-Duchonce
(ŠKRDLA
-
NÝVLTOVA-FIŠAKOVA
2003;
ŠKRDLA
et al.
2005)
et de
Napajedla
-
briqueterie
(SVRDLA
-
NÝVLTOVA-RSAKOVÁ
-
NÝVLT
2005)
a été enterpris. Les deux
stations ont livré un petit ensemble d'os de mammouth (à Spytihnev
aussi du renne et du cheval) et de petits debitages de silex aux outils
isolés, A Spytihnev, V4 des artefacts peuvent être remontés. La date
radiocarbonique de ce site, obtenue d'un charbon provenant du
milieu de la concentration, est cependant trop haute (GrA-24742
:
33.930*130-120
1ÌP,
ŠKRDLA
-
NÝVLTOVA-FIŠÄKOVA
2004).
Le Gravettien de la région de la
Morava
était approvisionné
surtout par le silex erratique provenant des sédiments glaciflu-
viaux dans la Moravie du nord et en Silésie éloignés de
80
km au
minimum. Il faut cependant rappeler que le silex erratique est do¬
minant
egalement
sur la plupart des sites aurignaciens.
Résumé
A l'exception près de la plus grande station de
Napajedla
1,
la radiolarite de qualité d'origine carpalique n'est pas trop utilisée
dans la Moravie de l'est même si ses gisements se trouvent, par rap¬
port au sources du silex, plus près (à une trentaine de kilomètres).
U
radiolarite
prévaut seulement .sur les sites pauvres d'appartenan¬
ce culturelle incertaine de
Napajedla
VIII
et Brumov-Bylnice. La
dernière station mentionnée se trouve cependant déjà directement
dans la région des affleurements. A
Napajedla I,
la radiolarite était
exploitée bien moins que le silex (lab.
38)
car de nombreux
nuclei
abandonnés ne sont pas épuisés (lab.
39,
fig.
91-93),
des éclats de
préparation sont fréquents et sa proportion parmi les outils retou¬
chés est beaucoup plus basse
(tab.
41).
Hile
représentait probable¬
ment une matière première courante qui pouvait être récoltée au
cours d'une expédition de deux jours dans la région des affleure¬
ments, Par contre le silex ne pouvait être obtenu qu'indirectement
ou à l'aide des déplacements polyfonctionnels prolongés, Pour plu¬
sieurs raisons, je considère la deuxième possibilité moins probable
ou moins fréquente
(OLIVA 1998b).
Les contacts les plus lointains
(300
km)
soni
prouvés à
Napajedla
I par
4
petits artefacts en obsi¬
dienne et à
Jarošov
II par
6
exemplaires de la même roche. Le silex
du Jura de Cracovie-Czenstochowa apparaît sous forme de deux
nuclei non
exploités et de deux éclats à
Spytihnev I (fig.
102:1-4)
et
selon l'estimation de P.
ŠKRD1.A
(2005,37),
il constitue
68%
de tous
les artefacts
Jarošov
II.
Le spectre des matières premières des industries de la Mo¬
ravie de l'est est donc très diversifié. Comme il vient d'être men¬
tionné, la radiolarite n'apparaît de façon plus importante qu'à
Napajedla
I
(25 %),
et encore dans la concentration de l'est seule¬
ment. Dans la station de
Horšíce
elle ne constitue môme pas
2 %
et à
Jarošov
II
elle est également rare
(3%).
Dans la collection de
Napajedla
II,
comptant près d'un millier de pièces, elle fait, jus¬
qu'à présent, complètement défaut. Les récoltes de cette station
se distinguent par une prédominance absolue de petits déchets
de silex sur les éclats et lames. Les
nuclei,
peu nombreux, sont
le plus souvent des pièces étroites en forme de burin. Parmi es
outils, les lamelles à dos sont les plus fréquentes, tandis que les
grattoirs et les pointes à dos font pratiquement défaut. Sur la rive
opposée (est) de la
Morava,
la vaste collection de
Jarošov
ll.conte-
naiit peu de radiolarite, et présentant un spectre atypique pour la
faune chassée s'approche le plus de l'ensemble traité par rapport
typologique. Un ce qui concerne la typologie, le Gravettien de la
région de la
Morava
est caractérisé par une fréquence capricieuse
des pointes et des lamelles à dos et par l'apparition isolée des cou¬
teaux de Kostienki. Les microliles géométriques sont remplacés
par de fines lamelles denticulées, pour la plupart isolées
(Napa¬
jedla
I, II,
Boršice
I),
mais nombreuses à
Jarošov
IL Ces lamelles
peuvent être considérées comme typiques du Pavlovien, notam¬
ment à
Dolní Věstonice
I
et à Pavlov
I
dans la Moravie du sud. Le
grand nombre d'outils multiples et composites rapproche
Napaje¬
dla
I
des industries de l'agglomération de
Předmostí.
Cependant,
les deux sites diffèrent l'un de l'autre par le manque
d
autres types
*
Napajedla,
notamment des couteaux de Kostienki et des pointes
Pseudoarchaïques. Du point de vue technologique
1
industrie
Napajedla
I
est un peu plus fruste
(fig.
95-98).
H ne peut pas être exclu que le peuplement gravettien as
région du cours moyen de la
Morava
était en partie
<*п*троґа
des stations
deľ Aurignacien
tardif (Epiaurignacien) des envir
ouest de la Porte de
Napajedla
et du groupe de MiStom« s
we
gauche de la
Morava
et les pentes sud de
Chřiby,
l
*
d'implantation des groupes culturels mentionnés étaien
ш
«nies les unes des autres. Un progrès décisif pour répondre
question ne peut être obtenu que par de nouvelles fouilles.
Moravie du Nord
.
résions
U
Moravie septentrionale n'appartient pas
parm.
ι»
s
îiques du Gravettien
morave
dans le sens de son lacies
V
et le plus avancé
-
le Pavlovien. A l'exception de la
¡ion
agglomération d'habitat près de
Petřkovice,
les sites de la région
sont petits, incertains ou conlaminés. Etonnamment, le
sile
de
Petřkovice I
représente la seule grande station gravettienne située
dans la région supposée avoir livré la matière première dominan¬
te de tout le Gravettien/Pavlovien
morave.
Cependant, les silex
des sédiments glacifluviaux dans ses environs ne contiennent en
réalité que très peu de pièces intactes et de dimensions suffisantes
ayant pu permettre le débitage des grands semi-produits qu'on
observe p-ex. sur
fig.
13:4,16:1-2,23:1,5
etc.
in OLIVA
-
NERU-
DA
1999).
Ce fait, ensemble avec le choix des variantes très fines
du silex, suggère l'idée que le site (ainsi que tout le Gravettien
mo¬
rave)
était approvisionné par les sources plus éloignées se trou¬
vant probablement jusqu'en Silésie. Le pourcentage du débitage
non retouché
(tab.
47-48)
est plus élevé que sur la plupart des si¬
tes éloignés mais cette différence n'est pas très marquée, Le grand
nombre de
nuclei (fig,
Ш-НЗ)
témoigne du fait que la matière
première était abondante et les
nuclei
moins réussis pouvaient
être abandonnés en pleine phase d'exploitation (lab.
49-50).
Il
faut cependant rappeler que sur la station de
Napajedla
appro¬
visionnée des sources éloignées, le pourcentage des
nuclei est
en¬
core plus élevé
( 14 96)
et à
Předmostí
ou à Pavlov, on a découvert
des ateliers entiers de traitement de la radiolarite importée où les
enlèvements avaient
élé
abandonnés sur place,
Dans le domaine de la typologie
(tab.
51),
on observe, pa¬
radoxalement, une quantité inhabituelle de phénomènes parfois
considérés comme signe de manque de matière première, c'est-
à-dire les retouches latérales ou les outils multiples et composi¬
tes. Le site se distingue également par l'abondance des lames ap¬
pointées fort retouchées
(fig.
123-124),
par la présence des poin¬
tes foliacées et pointes à cran
(fig.
125,122),
par la représentation
moyenne des outils à dos
(fig.
121)
et par une quantité faible des
couteaux de Kostienki
(fig.
129:5-9).
De tout le bassin de la haute
Odra et
Opava,
seuls les sites
de
Petřkovice
I
et
II
peuvent être désignés comme campements
gravettiens permanents. De ces deux stations, celle située sur la
colline Landek (station
I)
jouait un rôle incomparablement plus
important et servait probablement de site d'agglomération de lon¬
gue durée où les populations des grands environs se rencontraient
au rhytme des saisons. La situation de la station au sommet de
la colline contournée du côté ouest par le ruisseau
Ludgeřovický
potok
s'y prêtait parfaitement. Le site se trouve au dessus de la
partie resserrée de l'alluvion où la Porte de la
Odra
s'incline dans
le bassin d'Ostrava, sur le bord opposé la rivière d'Ostravice se
jette dans la
Odra.
Une situation de ce genre était sans doute fort
propice même du point de vue de la stratégie de chasse.
La datation tardive du site
(23.370
et
20.790
ans BP) fait sur¬
gir la question si la station de
Petřkovice
peut encore être attri¬
buée au Pavlovien. Les types caractéristiques du Pavlovien font
défaut (microdenticulés) ou sont très rares (couteaux de Kos¬
tienki). Les pointes fort retouchées, les racloirs et quelques poin¬
tes foliacées rapprochent
Petřkovice
I
de
Předmostí,
Les centres
puissants de ce genre où les chasseurs se rencontraient (lors de la
saison de la chasse aux mammouths?) sont typiques du Pavlovien
et les restes des molaires prouvent la chasse aux mammouths à
Landek. L'absence des os et des objets d'art éventuels en matière
organique qui ne se sont pas conservés et sans lesquels les grands
sites pavloviens sont inimaginables empêche la réponse
univoque
à la question de l'appartenance du site au Pavlovien. Il est vrai,
deux statuettes féminines en hématite rouge-brun font penser aux
témoins esthétiques en matériaux organiques.
Du point de vue chronologique, la station de
Petřkovice
ne
devrait plus appartenir
ä
ce faciès exceptionnellement avancé
du Gravettien car la survie du Pavlovien dans la période posté¬
rieure à
24 000
ans B.P. n'est pas encore prouvée. La
collection
de
Petřkovice
lest considérée comme un représentant (le plus ty-
с
Le en Moravie) de la „culture Wilkmdorf-Kostienki du Gra¬
vettien supérieur. Nous reviendrons sur sa problématique dans la
[201]
Cravettìen
na
Morave
partie consacrée au phcmonène régional et il la périodisation du
Gravettien
morave.
DEUXIÈME PARTIE: ANALYSE ET SYNTHÈSE
La périodisation versus la
regionalste
La période suivie date de la fin de
ľínterpléniglaciaire
wür-
mien et du début du pléniglaciaire B. Au niveau du pédocomplexe
I,
remanie par la solilluxion et dans son sur-jacent immédiat, se
trouvent tous les ensembles stratifiés du Gravettien
morave.
Les
sédiments colorés en brun du pédocomplèxe
I
contiennent à
Mi¬
lovice
plusieurs couches aurignaciennes aux lentilles prononcées
des foyers et aux zones de cendre. Entre
Dolními Věstonice
et Pa¬
vlov, seuls des charbons nombreux ont été découverts, sur la sta¬
tion de
Dolní Věstonice
III
s'y associent quelques outils aurigna-
ciensfŠKRDLAetal.
1996).
La datation absolue livre même les dates autour de
28-30
mille ans
IÌP,
influencées par la contamination par les charbons
de bois du sous-jacent {DAMBLON et al.
1996).
Le pôle oppo¬
sé des dates 14C se situe entre
23
et
21
mille ans noncal. BP. Au
cours de toute cette période de S
000
ans, la sédimentation ne
remportait que légèrement sur l'érosion de sorte que presque tous
les restes d'occupation se trouvent dans la même position strati-
graphique. Vu l'absence des suites slratigraphiques lisibles, la pé¬
riodisation doit
étre
basée sur la datation absolue souvent pro¬
blématique. Une comparaison adéquate peut se faire sans doute
avec les dates de
Groningen
dont la dispersion est aussi très faible.
Comme les plus anciennes apparaissent certaines parties du site
de
Dolní Věstonice
II et la couche
inferieure
de
Jarošov
II
dont
l'âge s'approche de
28 000
ans. Dans les millénaires suivants on
date plusieurs sites d'habitat de
Dolni
Věstonice
II
íp.ex.
la triple
sépulture et le
depot ďossement),
le site de l'étage supérieur (à la
„cheminée"; découvert en
1979)
à
Dolni
Věstonice
I
et le site d'ha¬
bitat au dessous du cimetière à
Předmostí.
La situation à Pavlov
est un peu plus compliquée, car la partie nord-ouest de la station,
située par endroits au dessous de la couche culturelle dans la sec¬
tion Sud-Est
(KLÍMA
1962b), a livré une date radiocarbonique
un peu plus récente que la moyenne clans la partie sud-est. Entre
25 000
et
26 000
ans BP est datée p,ex. la partie supérieure et les
environs de la
cavee
clans la partie centrale de
Dolní Věstonice I,
la sépulture masculine à
Dolní Věstonice
II,
le secteur G à l'objet
et aux micrograveUcs à
Milovice
et certains sites le long du cours
de la
Morava,
p. ex. la couche principale (supérieure)
ä Jarošov
11
-
Podvrsta,
Le millénaire suivant est représenté par les données
du dépôt dos os de mammouth à
Milovice,
secteur B,
tle
la base de
la suite des couches gravettiennes déplacées dans le secteur
L
et de
Dolní Věstonice
HL
Les dates
radiométriquüs
les plus récentes du
Gravettien
morave
déterminées par le laboratoire de
Groningen
concernent
Jarošov
-
Kopaniny
(22 - 23 000),
Petřkovice I
(23
000
et
20 000
d'un échantillon ancien), le niveau de la suite des
couches grave
t
tiennes disloquée à
Milovice
(22 000)
et la cou¬
che 6b dans la grotte
Kůlna
près de
Sloup
(21 000).
Une sériation
éventuelle des gammes typologiques, technologiques el de matiè¬
res premières d'après les dates mentionnées ne fournirait, pour
la
périodisation
du Gravettien, probablement pas de jalons suf¬
fisamment
univoques
pour pouvoir servir de support pour une
détermination chronologique des inventaires non datés.
Pour saisir les tendances générales d'évolution, certains
auteurs (KOZLOWSKI
1986;
OTTE
1991;
OTTE
-
NOIRUT
200-1;
OTTE
et al.
1996)
prennent pour point de départ la super¬
position importante de cinq couches gravettiennes à
Willendorf
1
1
dans la liasse Autriche. Cependant, les formes les plus typiques
pavloviennes de l'industrie taillée comme les microdenticulésjes
pointes foliacées bifaciales font défaut à
Willendorf et
les cou-
[202]
teaux de Kostienki et les microlithes géométriques y sont égale¬
ment fort rares.
Comme
ľa
remarqué
).
SVOBODA (1996c),
nos industries
gravettiennes les plus anciennes
(28 - 27.000
B.l1.) sont caracté¬
risées, de façon surpvennante, par l'abondance des outils à dos,
surtout des lamelles, De la station
Dolní Věstonice
II
y appartien¬
nent les ensembles
А
-C
à l'étage inférieur,
3
ensembles sur la pente
ouest et dans les environs du foyer sud et ouest. De petits instru¬
ments à dos sont fréquents même dans la couche
5
à
Willendorf
II
qui est cependant
2 000
ans plus postérieure. De la partie infé¬
rieure du site
Dolní Věstonice i,
datée également dans la phase la
plus ancienne, nous ne disposons d'aucune date radiometïique
fiable (cf. DAMBLON et al.
1996,185}
qui serait en rapport avec
un type concret de l'industrie gravettien ne, L'information souvent
citée sur une forte représentation des roches siliceuses moraves
se rapporte à la phase ancienne de la partie médiane de la station
(KLÍMA 1983a,
ñg.16),
désignée primitivement comme partie in¬
férieure.
B.KLĚMA
(1963,87)
y mentionne
16%
de roches locales
mais dans la collection conservée au Musée de Moravie il y en
a une dizaine à peine et il servent de support aux gnUtoirs carénés
allochtones. Il découle de la description de
Klíma
quo
la collec¬
tion traitée inclut des trouvailles de plusieurs couches (certaines
même dans la superposition d'origine) reposant partiellement
sous le sédiment du sol. Dans cette situation, des intrusions pro¬
venant des restes de l'occupation aurigancienne ne seraient pas
surprennantes; à
Milovice
et
Dolní Věstonice
III
elles sont liées
justement aux sédiments du sol bruns sous-jacents. Des propor¬
tions inhabituellement grandes de silexites moraves apparaissent
cependant dans les foyers
В
et A sur la pente nord du site de
Dolní
VĆstonice
II,
où ils prédominent sur le silex
(KLÍMA
1995>
135
et
information
ďA. Přichystal).
Le foyer
В
(à la silexite locale juras¬
sique prédominante) appartient vraiment au Gravettien ancien
(27 660
BP), mais le foyer A (à la spongiolite abondante) dans la
phase récente de cette culture
(23 540
BP,
SVOBODA
et al,
2002,
190).
Dans les deux cas, il s'agit en plus des stations provisoires
dépendant de la situation momentannée qui ne sont pas nécessai¬
rement en rapport avec l'approvisionnement typique en matières
premières. La fréquence élevée des silexites moraves est caracté¬
ristique de la couche inférieure de la partie médiane de la station
de
Dolní
VĆstonice I,
dont la datation et appartenance culturelle
restent cependant une question ouverte
(OLIVA
2000a; b). A la
caractéristique typologique du Gravettien ancien, telle que la pré¬
sente J.
SVOBODA (1996c,
13;
et
al. 20O2,
204),
ne correspond que
le site d'habitat
4
à
Dolní Věstonice
Π
oli
cependant le silex nordi¬
que était fort prédominant. Le foyer
В
daté analogiquement, situé
sur la pente au dessus de la briquetterie, contenait de nouveau peu
de grattoirs et beaucoup de burins, surtout ceux sur cassure, mais
seulement deux lamelles à clos
(KLÍMA
1995,133),
II est
evident
que tant les matières premières que la typologie des segments des
industries du Gravettien ancien diffèrent du cas au cas.
En Moravie, le Gravettien moyen peut être, à l'exception près
(Milovice
G?), identifié au Pavlovien
5.
stricto et peut donc être
caractérisé par le le contenu bien connu de ce faciès extraordinai-
rement évolué; les lamelles denticulées, les couteaux de Kostienki,
les pointes à dos apparaissent régulièrement, les burins prédomi¬
nent toujours sur les grattoirs et parmi les burins, les exemplaires
sur troncature sont plus nombreux que ceux dièdres. La fréquen¬
ce inégale des phénomènes cités et la proportion des éléments ty¬
pologiques spécifiques fait entrevoir des spécificités régionales ou
locales du Gravettien moyen
morave.
Les sites de la Moravie cen¬
trale (tous les sites d'habitat dans l'agglomération de
Předmostí
I, Mladeč III, Blatec)
ont en commun une apparition fréquente
des couteaux de Kostienki qui présentent, sur les trois sites men¬
tionnés, un pourcentage plus élevé que dans d'aucun ensemble du
Gravettien moyen sur le territoire du cours moyen du Danube,
et il en est ainsi également pour les pointes pseudoarchaïques à
la riche retouche latérale. Les outils composites et multiples sont
Resumé
aussi très abondants en Moravie centrale. Sporadiquement appa¬
raissent les lamelles denticulées, typiques par contre de la région
d'habitat au dessous des collines do Pavlov. Avec eux apparaissent
de nombreuses pointes cl lames à dos. Les microlithes géométri¬
ques
soni par
contre typiques seulement pour l'agglomération de
Pavlov
I,
et ceci pour tous les zones non contemporaines de ce gi¬
sement. Une haute fréquence des lamelles denticulées caractérise
avant tout l'agglomération de
Dolní Věstonice
I,
et cela, une fois
de plus, toutes ses parties indépendemment de leur datation.
L'intervalle de
27 000 - 25 000
ans B.P. inclut également le
campement isolé et fouillé entièrement de
Milovice
G; sa data¬
tion est confirmée par deux dates très proches données par le
laboratoire de
Groningen.
Cependant, le site se distingue par la
représentation extrême des micrograveltes, par l'absence des mi-
crodenticulés et le manque des microlithes géométriques (typi¬
ques du Gravettien développé où le site appartient chronologi¬
quement) et par l'apparition des pointes à cran, il en découle que
les inventaires du Gravettien moyen diffèrent les uns des autres
à tel point que les ensembles mentionnés du Gravettiens ancien
pourraient y être insérés sans problème. La seule différence par
rapport à la phase précédente est l'abondance des matières pre¬
mières importées, le plus souvent le silex erratique.
Le Gravetlien récent (la culture de Willendorf-Kostienkî,
24
000 - 20
000 ans BP) devrait, selon l'opinion prévalante, se distin¬
guer par les pointes à cran cl parfois même par les pointes folia¬
cées bifaciales, Les deux types apparaissent dès la phase précéden¬
te même si l'apparition des pointes ne culmine sans aucun doute
que dans la période en question. Dans l'intervalle de la culture de
Willendorf-Kostienki tombent aussi les stations qui manquent
totalement des pointes a cran et ne possèdent, des deux types ca¬
ractéristiques, que les pointes foliacées
(Trenčianske Bohuslavice,
BÂRTA
1988)
ou même pas ces dernières
(Milovice-
nord,
Dolní
Věstonice
II
-
pente du nord A,
Kůlna 6b, (arošov I - Kopaniny).
A
Předmostí,
les pointes foliacées sont effectivement limitées plu¬
tôt à la couche supérieure, selon G.
Freund
elles présentent
-
plus
que d'autres outils
-
des réutilisations prononcées
( FREUND 1952,
17). 11
s'agit donc sans doute, au moins partiellement, des objets ra¬
massés plus anciens. La station éponyme (même si un peu plus an¬
cienne) de ce faciès
- Willendorf
П/9
-
est caractérisée par un débi-
tage laminaire évolué et la proportion des pointes retouchées, de la
retouche plaie et des racloirs est, dans la couche
9,
la plus basse de
toutes les couches
7-9
(cf.
OTTE
1981,87).
On peut donc conclure
que le Gravetlien plus récent (post-pavlovien) est caractérisé avant
tout par le retrait de la prédominance générale des matières pre¬
mières importées
(Kůlna, Dolní Věstonice
II
-
pente nord A). Dans
le domaine de la typologie apparaissent des industries aux pointes
à crans, ça el là des pointes foliacées du type szélétien, des couteaux
de Kostienki, mais il y a aussi des ensembles sans ces types ou les
grattoirs peuvent prédominer sur les burins
(Kůlna
ćb).
Plutôt que d'élément chronologique directeur, les pointes fo¬
liacées peuvent servir de preuve du développement du Gravettien
morave
sur le principe régional. L'apparition des pointes foliacées
et pseudo-archaïques avec la relouche latérale riche unit les sites
de la Moravie centrale
(Předmostí, Mladeč
III) et de la
Moravie
du Nord
(Petřkovice). A Předmostí
et à
Petřkovice I
apparaissent
Ь
seules pointes à cran et la retouche partiale plate connues
notre territoire. Seulement dans la Moravie centraient ceci su
tow
les sites fiables
(Předmostí, Mladeč
III,
Blatec) syjoignent,
«mnie
un trait fort caractéristique, les couteaux de KostienKi
abondants. Sue tous les trois sites mentionnés ils
Prćse™e"
Pourcentage plus élevé que dans tout autre ensemble de la
r
g
du Danube moyen. Les outils composites et multiples
soni,
dans
la Moravie centrale, ¿gaiement fort abondants. Les microdent.a
W* «ont assez rares dans la Moravie centrale et du nord, parcontre
¡b
sont typiques de la région au dessous des collines de
avi
.
s¡les
de la Moravie du sud se distinguent par le Pou™™8
ы
s
d« outils à dos (notamment
Milovice
I/G et certains ensenrn
de Do
„ι
Vestomce
П)
et des microlithes géométriques, typiques
de Pavlov
I SVOBODA
ed. 1994).
Par là, celte
region
№e t
a situation dans la Moravie orientale où le pou^W
crodenticulés et des outils à dos est très variable et les
microlithes
géométriques font pratiquement défaut. Même les éléments tvpl-
ques du groupe de la Moravie centrale n'y jouent aucun rôle plus
imporlanl. En ce qui concerne les matières premières lithiques,
seulement la région au dessous des collines de Pavlov présente des
importations régulières du silex du Jura de Cracovie (avant tout
Pavlov
II,
moins Pavlov
I
et
Dolní Věstonice I).
_
II faut considérer comme un fait très important que tous les
traits caractéristiques (rares ou inexistants ailleurs) des industries
de
Předmostí
apparaissent dans différentes parties de celte agglo¬
mération d'habitat qui sans doute n'étaient pas habitées toutes à la
fois. Il en est de même pour le regroupement des sites différem¬
ment datés de l'agglomération de
Dolní
Véstoniœ
I:
ils présentent
tous une apparition au dessus de la moyenne des microdenliculés,
des statuettes zoomorphes en céramique et par contre l'absence
des microlithes géométriques, des sculptures en relief et des dia¬
dèmes en ivore, typiques du Pavlov voisin. Sous la supposition
de
ľincontemporanéité
de la partie nord-ouest (a) et sud-est (b)
du site mentionné, il semble important que les deux parties ont
livré un nombre plus élevé de microgravettes, de pointes
å
face
plane et de segments microlithiques, de trapèzes et de triangles
qu'aucun autre ensemble des sites de Pavlov
II,
Dolní Věstonice
I
et
II
(cf. les indices in
SVOBODA
1996a,
tab,
4
et ici
tab.
52).
Les deux parties diffèrent par leur spectre de matières premières
ou la radiolarite prédomine légèrement sur le silex dans la par¬
tie nord-ouest. Un élément hétérogène dans la région au dessous
des collines de Pavlov est constitué seulement par la station de
Milovice
I/G avec certains phénomènes méditerranéens
(OLIVA,
sous presse) et peut-être par quelques ensembles menus de
Dolní
Věstonice
II
et
III.
Le but de la discussion ci-dessus n'est pas la mise en question
du schéma proposé de la suite chronologique des ensembles prin¬
cipaux datés mais une
verification
critique de la validité générale
des critères lypologiques de la périodisation. L'analyse a démon¬
tré que la plupart des phénomènes apparaît sur un territoire plus
vaste plutôt dans le cadre régional que de façon synchronique (les
pointes de Kostienki constituant peut-être une exception) et leur
utilisation pour les buts de
périodisation
est donc problématique,
En
lout
cas, cette situation témoigne d'une stabilité à long terme
des adaptations culturelles locales.
L'approvisionnement en matières premières
Les importations de la majorité de matières premières de
haute qualité, c'est-à-dire le silex nordique et la radiolarite, repré¬
sentent une des spécificités connues mais insuffisamment appré¬
ciées du Gravettien
morave. De
parmi les silex nordiques
(„nor¬
thern
flint"
dans la conception de
KOZŁOWSKI
éd.
1989),
le si¬
lex erratique des sédiments glacifluviaux et le silex jurassique de
Cracovie-Czenstochowa étaient largement utilisés. Les deux ma¬
tières premières se ressemblent considérablement et leur distinc¬
tion sur un matériau patiné est souvent difficile tant pour l'oeil nu
que pour le microscope. A l'exception d'une station indépendante
dans le secteur G de
Milovice
I
et de l'inventaire tardif de la grotte
de
Kůlna,
le silex erratique prévaut dans toutes les collections
suf-
nsemment riches. On pourrait donc s'attendre à ce que la propor¬
tion des groupes principaux de l'industrie taillée changera consi¬
dérablement en fonction de la distance des sources dans la Mora¬
vie du Nord et en Silesie depuis des inventaires de caractère plutôt
d'atelier à la prédominance des éclats de préparation provenant
des régions proches aux sources, jusqu'aux emplacements les plus
éloignés où les derniers maillons de la chaîne
operatere,
cest-à-
dire les outils, éventuellement les
nucleus
exploités, devraient do¬
miner
(fig.
131).
La situation réelle montre cependant une .mage
[203]
(ìravetlien
na
Morave
toute à fait différente. Dans la table suivante j'ai essayé de résumer
les données quantitatives qui devraient refléter dans une grande
mesure le traitement des matières premières. Pour une meilleure
orientation, les ensembles peuvent être divisés en plusieurs grou¬
pes d'après les proportions mutuelles des produits de préparation
(éclats en majorité), l'exploitation (des lames, le plus souvent) et
les outils retouchés:
A: éclats
>
lames
>
outils (Petrkovice
I, Kůlna
6b,
Jarošov
И)
В:
lames
>
éclats
>
outils (Pavlov
Ib
1952,
H,
DV
II/
2+3,
Borí
i cc)
С:
éclats
>
outils
>
lames
(Napajedla
I)
D:
lames
>
outils
>
éclats
(Milovice
G,
Předmostí)
lv.
outils
>
éclats
>
lames
(Milovice
I-
nord,
DV
l- amas d'os-
sement,
Mladeč
I[)
I·':
outils
?
lames
>
éclats
(DV
I,
hutte
1
et
2, DV
II a-b-c)
Dans le cas du silex, seulement
Petřkovice
1
appartient dans
le groupe A, tandis que le groupe F contient les ensembles de Mi-
lovice-Nord (non homogènes), de
Napajedla
I,
de
Dolní Včstonice
1 -
dépôt d'ossement de mammouth et de
Kůlna,
Le site de
Milo¬
vice
l/G ou le silex est représenté moins que la radiolarite appar¬
tient dans l'avant-dernier groupe de même que les ensembles de
Předmostí
(la collection de
Wankel)
et de
Mladeč
situés
consi¬
derable
nient plus près des affleurements du silex nordique qui y
constitue
80%,
L'ordre des sites en fonction des sources de la ra-
diolante n'est pas moins irrégulier, Le caractère d'atelier le plus
prononcé apparaît dans l'ensemble du sous-jacent du dépôt de
Dolní Věstonice
1
où
І1
s'agii
cependant du radiolarite corné de
moindre qualité. Le seul site à la prédominance de la radiolarite
(Milovice l/G)
appartient clans le groupe B. Le groupe F aux outils
relativement les plus nombreux contient les deux grands ensem¬
bles de la Moravie centrale, celui de
Předmostí
et de
Mladeč,
qui
-
tout en étant plus près des gisements que les sites de la Moravie
du Sud
-
ne présentent que très peu de radiolarite
(11
et
7%).
A
Předmostí,
les ateliers riches travaillant la radiolarite se trou¬
vaient dans le secteur fouillé en
1927,
à une centaine de mètres
à l'ouest de l'endroit fouillé par J.
Wankel.
D'autres connaissances
découlent de l'étude de la proportion des enlèvements corticaux
provenant des premières phases de la mise en forme des
nucleus
et témoignant de l'importation des rognons non préparés. Le plus
haut pourcentage (presque
1/3
de tous les éclats de préparation)
apparaît à
Petřkovice
I
et
II
(silex local),
Napajedla I
(radiolarite)
et de façon surprennante dans le cas des importations éloignées
du silex de Cracovie à Pavlov
II
(OLÍVA
2003c,
fig.
2).
Les
nucleus
en
radiolarite
étaient en règle générale moins ex¬
ploités que ceux en silex, c'est-à-dire il y a parmi eux plus d'exem¬
plaires
initialises
et préparés et moins de restes abandonnés
(Na¬
pajedla I, Dolní Věstonice
I
-
dépôt d'ossement,
Předmostí).
Il
en
esi
de même pour les dimensions des lames
(tab. I).
Dans les
stations situées près des affleurements de radiolarite, les lames
confectionnées en cette matière première sont plus larges et plus
longues que celles en silex
(Napajedla I, Borške, Předmostí).
On
ne peut pas dire la même chose de la suite des sites d'après les di¬
mensions des lames en silex
(tab.
54)
qui est
-
vu la distance des
sources
-
tout
λ
fait irrégulière
(Boršice, Napajedla
1,
Petřkovice I,
Milovice I/G, Milovice I/Nord, Kůlna, Dolní Věstonice I
-
dépôt,
Předmostí, Mladeč
II,
Pavlov
II).
Dans le cas du silex jurassique de Cracovie, les changements
dans les dimensions des lames ne peuvent pas être suivies car
elles apparaissent régulièrement seulement dans la région des
collines de Pavlov et dans une quantité significative seulement à
Pavlov
II
et peut-être môme à Pavlov
I
d'où on manque de don¬
nées statistiques. Dans la Moravie centrale nous avons identifié,
avec A.
Přichystal,
un seul éclat et une mise en forme de
nucleus
a
Předmostí,
dans la Moravie orientale le silex en question est ap-
раш
à larosov
II
(68%:
ŠKRDLA
2005,37)
et sous forme de
2
nu¬
cleus
et de
2
éclats à Spytihnëv.
U04]
Les conclusions tirées de ces analyses
som
donc comme
suit:
1.
Dans le cas de la radiolarite, la distance augmentante des
sources n'influence aucunement sa quantité ou son pourcen¬
tage dans les ensembles de l'industrie taillée. La quantité to¬
tale oscille cependant considérablement, la plus élevée étant
justement à
Milovice
I/G et a Pavlov
I
(partie nord-ouest)
au dessous des collines de Pavlov. Elle influence la structure
des groupes majeurs de produits (diagramme A), augmente
l'exploitation des
nucleus
et diminue les dimensions des sup¬
ports.
2.
Dans les cas du silex presque toujours dominant, sa propor¬
tion dans le débituge
brul
(fig.
129)
et parmi les outils
(fig.
130)
diminue légèrement en fonction de la distance. La quan¬
tité totale ne change cependant pas et il en est de même pour
la structure des groupes de produits
(OLIVA
2003c,
figs.
4,5
et
8),
degré de l'exploitation des
nucleus
et les dimensions
des supports
(tab.
53).
Ce fait est
1res
important et probable¬
ment unique car parfois les différences pas très importantes
de la distance des affleurements modifient considérablement
l'image de l'industrie (p.ex. M
ARKS
et al.
1991).
3.
Dans le cas de la matière première la plus éloignée, c'est-à-di¬
re du silex jurassique de Cracovie-Czenstochowa, la distance
des gisements se traduit plutôt dans sens inverse: sa quan¬
tité absolue et relative augmente et atteint son apogée dans la
Moravie du Sud
(fig.
129-130)
où ses
nucleus
sont les moins
exploités de toutes les matières premières, les enlèvements
corticaux, le débitage brut et les
nucleus
sont relativement les
plus abondants, les lames sont les plus grandes et les outils
retouchés sont par contre très peu représentés
f
8,7%.
silex
15,
5%,
radiolarite
20,2%).
4.
La silexite de Moravie n'apparaît qu'en pièces isolées, et ceci
dans tous les groupes de
nucleus,
de débitages et d'outils re¬
touchés, éventuellement en petites concentrations dans les
sites de passage, séparées de la base d'approvisionnement
(Dolní Věstonice
И
-
étage inférieure A et C,
Dolní Věstonice
IH; une
apparition plus abondante dans la phase moyenne
de la station de
Dolní Věstonice I
ne peut pas être prouvée:
OLIVA 2000a;b).
Dans le cas de certaines pièces de caractère
archaïque frappant (racloirs en silexite du type de
Krumlo¬
vský
les à
Dolní Věstonice
I;
OLIVA 1996d,
fig, 7>
grattoirs ca¬
rénés en spongiolite:
KLÍMA
1963,
tab.
2:18,
pointes foliacées
à
Dolní Věstonice
I
et à
Milovice)
l'origine plus ancienne ne
peut pas être exclue.
Sur certains sites, on peut trouver des échantillons des ma¬
tières premières encore plus lointaines
(OLIVA
2003c,
fig.
3):
à
Dolní Věstonice
I,
Pavlov
I, Milovice I/G, Předmostí,
Jarošov
II
et
Napajedla
on a constaté des obsidiennes isolées provenant de
la Slovaquie de l'est ou du nord-est de la Hongrie
(380-400
km),
de Pavlov
I
proviennent probablement plusieurs exemplaires du
silex de Volhynie (information d'A.
Přichystal)
et de Pavlov II un
nucleus
de silex type „chocolat" de la Pologne centrale
(fig-
43:
6).
Le contact le plus lointain pourrait être prouvé par un grand
grattoir (n°
ďinv. DV
1104)
en silex de Bergerac
(1300
km au mi¬
nimum) de la collection d'Absolon provenant de
Dolní Věstonice
I (OLIVA 1997a, fig.9).
Les différences dans la distribution et l'utilisation des matiè¬
res premières principales sont sans cloute en rapport avec la mode
de leur distribution. La plupart des auteurs plaident, aujourd'hui,
pour un approvisionnement direct, dans le cas des sources éloi¬
gnées pour la collecte au cours des expéditions ayant un autre but
(„embedded").
Pour l'approvisionnement direct faisant partie des autres ac¬
tivités, le même traitement des matières premières importées et
locales est typique. Selon l'argumentation à l'aide des dépenses
d'énergie typique de la
„new archaeology",
il est possible d'appor¬
ter même le matériau peu préparé car l'énergie nécessaire pour
le trajet avait déjà été dépensée pour un autre
bul
et la matière
première est une sorte de „surplus gratuit" (B1NF0RD
1979,260;
MORROW
-
JEFFRIES
1989,
ЗО),
Comme la matière première
n'a pas de pieds, elle doit être
portó.1
et pour que la personne ne
árpense
pas trop d'énergie, la quantité de la matière première doit
étre
Ja
plus petite
possi
biť.
Si la décision dépendait de la personne-
même, le transport des rognons non préparés manquerait de sens.
J) est cependant possible que le transport du matériau se faisait
par un intermédiaire (approvisionnement indirect), Dans ce
cas¬
ula
matière première peu préparée pouvait être une convention
demandée ¡>ar le destinataire et la dépense superflue de l'énergie
est pourvue de sens. Cette hypothèse explique aussi, pourquoi la
quantité du silex erratique ne diminue pas en fonction de la dis¬
tance de la source (de sorte que son traitement no doive pas être
adapté à la distance augmentante) et celle du silex de Cracovie
augmente même. Le transport des silex nordiques devait se faire
consciemment vers un destinataire concret
(„directional mode"
selon
RENFREW
1977),
non pas spontanément avec la diminu¬
tion inévitable avec la distance augmentante des sources.
Par contre la diffusion de la radiolarite correspond plutôt à
l'idre de
l'approvisionnement direct, soit au cours des expéditions
spéciales, soit pendant les
tranfers
polyvalents. Cette dernière fa¬
çon semble être plus probable, car les gisements de la radiolarite
se trouvent dans un terrain élevé qui pouvaii offrir aux chasseurs
des vallées des sources alternatives de
subsistence,
productives
«ans une autre saison. De la même façon pouvaient être appor¬
tas sur les sites gravettiens les échantillons du cristal de roche,
bien plus rares, du Plateau tchéco-morave (ou du
Karst
morave
ou
duWeinvierte)), ],a quantité absolue de la radiolarite ne diminue
pas, elle non plus, en (onction de la distance des sources, elle est
«pendant fort variable
co qui
est causé par le caractère accidentel,
лон
systématique âes expédi
t
ions dans les régions des sources. La
radiolarite élait également apportée aux endroits prédéterminés,
souvent fort éloignés, mais cette fois-ci par les destinataires eux-
mêmes, De ce fait, elle est soumise aux lois naturelles de la diffu¬
sion des matières premières et utilisée de façon plus économe en
fonction de la distance.
^
1-е
silex et la radiolarite se distinguent sans doute par de
meilleures propriétés techniques que les roches siliceuses des
sources phii· proches et leur importation est donc fontionnelle
aussi du point de vue pratique. Cependant, en comparaison avec
les connaissances de l'économie des matières premières en Rhé¬
nanie et en Allemagne du Sud (SCHHER
1993;
FLOSS
1994)> ou
en France (FfcBLOT-AUGUSTINS
1997),
l'exploitation des ma¬
ires premières était au Pavlovien tout sauf économique.
L
affluence
massive du silex nordique continue jusqu'à la
Basse Autriche où il prédomine à
Willendorf
II,
couche
6
et
9
(KOZŁOWSKI
1987, 72).
Le silex importé était donc une chose
tout-à-feit courante, il n'y avait donc aucun besoin de chercher
d autres moyens d'approvisionnement.
/estime que la raison de cette état
áes
choses tient dans le
Stórne
social qui s'est dévellopé autour de la chasse au mam¬
mouth
(OLIVA
2000ά),
ce qui constitue une autre patricularité
I
Pavlovien (la question de la
chase
à ce grand pachyderme a été
'Wgfiment discutée dans
OLIVA 2003a).
La môme situation peut
«re
observée aussi clans la Plaine Russe, où
ľ
orientation socio-
omique vers la chasse au mammouth à été accompagnée, ici
^si, par
1'
utilisation des roches siliceuses importées. Dans les
jjgion« où le mammouth était rare, les matières premières impor-
p °m été sensiblement moins nombreuses (en Allemagne et en
«торс
de l'ouest surtout).
Plus l'animal est grand et dangereux, donc aussi prestigieux
COmme 'a proie, plus d'aspects sociaux et „politiques" entrent en
Jeu'1! se Peut qu'après la surexploitation occasionnelle des trou-
Pwux de mammouths, les groupes de chasseurs se déplaçaient
Provisoirement dans le terrain de chasse de la communauté appa-
rentée- L« déplacements pouvaient être réciproques, mais pour
Résumé
les raisons écologiques, ceux des gravettiens de la Pologne mé¬
ridionale orientés vers le sud dans un écosystème plus riche des
vallées de la Moravie du Sud, prévalaient probablement,
On ne peut cependant pas nier que l'occupation gravet-
tienne de cette époque-là est encore peu documentée en Polo-
ßne
(VJ&irirp. omit»
AM«»™»··
^
----
1"
---- "
1996, 64-65).
J'estime que plus
impotantes que le nombre des sites datés sont les conditions cli¬
matiques, plus favorables dans la période concernée que dans le
PMnigïacwire
В
dans lequel appartient [a plupart des sites
strati-
Dés (concentrés cependant tous sur le Mont
Ste
Bronisława
à Cra¬
covie, probablement aussi à
Henryków
15
et la grotte
Mamutowa)
L'absence des sites contredirait d'ailleurs aux expéditions des Gra¬
vettiens du territoire
morave
car ces derniers auraient pu laisser
des traces sous forme des camps de passage.
1!
est également pos¬
sible que l'occupation de ces régions septentrionales n'était que
saisonnière (estivale) et ses traces sont donc peu lisibles.
La pénétration dans les territoires de chasse étrangers ne
pouvait se passer sans des manifestations de la bonne volonté ex¬
primée entre autre par l'offre ou l'échange symbolique des matières
premières Iithiques (pour ces aspects cf. FÉBLOT-
AUGUSTINS
-
PERLÉS
1992,205-206;
RENFREW
1993;
SAHLINS
1972,301
sq. SOFFER
1
985,443; WILMSEN 1973). Dans
la terminologie
courante, il s'agit ici de l'approvisionnement indirect
-
avec ce¬
pendant un rôle actif prononcé des habitants de la région des
sources des matières premières attrayantes. Grâce aux raisons
socio-politiques, la quantité du bien apporté ne diminue pas en
fonction de la distance grandissante
{„directional" model, REN¬
FREW
1977).
Le système esquissé supposait cependant une idée
assez exacte du réseau fluvial et de la situation des territoires d'ha¬
bitat où les camps de base pouvaient remplir la fonction de cen¬
tres d'agrégation.
Industrie en os et bois de renne
Les outils, éventuellement d'autres objets utilitaires en ma¬
tière dure animale (os, bois de renne, dents) ont été découverts
sur quelques peu sites de loess
(Předmostí, Dolní Věstonice,
Pa¬
vlov, moins
Milovice)
et dans
ľensemble
tardif de la grotte
Kůlna
dans le
Karst
Morave.
Une ¿numération détaillée de leurs formes
caractéristiques a été donnée à l'occasion de la description des
ensembles particuliers dans la première partie du présent travail.
A la différence des industries lithiques, ces produits ont fait l'objet
de nombreuses études, pour la plupart richement illustrées (p.ex.
KLÍMA
1963;
1981a; 1987a;
1994; 1995;
VALOCH 1982a;
1988b),
de sorte que leur classification à laide de la méthode morpholo¬
gique
traditionelle
est pratiquement achevée et on peut a peine y
ajouter quelque chose de nouveau. Tout au plus, on peut répéter
les profils caractéristiques àes sites les plus riches.
A
Předmostí,
les produits en os et défenses sont extraordi-
nairement évolués, p.ex. les spatules, une garniture de poignards
uniques en os de lion, un „poids"cylindrique isolé avec une petite
anse; pointes cylindriques en défenses redressées et les parties de
défenses de mammouth polies et usées sur l'extrémité supérieure
qui auraient pu servir de percuteurs (STEGUWEIT
2005).
Il est
difficile d'attribuer une fonction pratique aux objets curieux en
spongiose (une sorte de poids à l'attache, des pointes proéminont
de la tête articulaire), de même qu'à
ľainsi
dit hameçon en ivore
de mammouth qui manque de rattache. Par contre les os percés
auraient bien pu servir de marteau ou partie d'une construction,
les grands os plats aux fossettes de support d'ancrage des poteaux
dans le terrain boueux
(VALOCH
1988b). Ces artefacts variés
trouvent des analogies en Europe orientale, mais dans la plupart
des cas sur les sites plus tardifs. L'industrie en bois de renne est
cependant très restreinte.
A
Dolní
Véstoruce
I,
¡es produits en os et bois de renne ne
sont pas aussi variés qu'à
Předmostí
ou Pavlov (où les outils en
[205]
Gravettien na Moravě
bois de rennes sont abondants; notamment des „pioches", sou¬
vent bien menues). Malgré ce fait, les alênes, les lissoirs sur cotes,
les spatules etc. apparaissent couramment et on en trouve ça et
là aussi a
Dolní Včstonice
II.
Une grande machette en éclat taillé
d'un fémur de mammouth, provenant de l'agglomération princi¬
pale, constitue une découverte exceptionnelle.
Λ
la différence des sites pavloviens voisins, celui de
Milovi¬
ce
n'a pas livré de produits en os et ivoire. Dans le secteur G, on
a trouvé seulement des os taillés intentionnellement et une „pio¬
che" massive en bois de renne, dans les secteurs nord plus récents
on a découvert des manches en bois de cerf et deux lissoirs sur
côtes. La station importante de
Jarošov
II
n'a livré qu'un éclat d'un
os long de mammouth retouché dans le sens longitudinal.
Un progrès dans l'étude de l'industrie en os et bois de renne
peut venir de l'analyse détaillée des artefacts, décrite dans les arti¬
cles
ďli.
Brühl et
M.
García-Diez
dans le récent recueil sur Pavlov
(SVOBODA
ed. 2005),
et de la dissertation de M.
ZELINKOVA,
méthodiquement très élaborée, sur l'industrie en os de
Dolní
Věstonice
1(2006; 2007),
Les témoins esthétiques du Gravettien en Moravie
Bien que le style de l'art pavlovien soit assez homogène, on
peut repérer certaines différences entre les gisements particuliers.
Ce n'est qu' à Pavlov où sont représentés les diadèmes ornés, les
silhouettes en plaquette d'ivoire, et les anneaux de la même ma¬
tière première. Les figurines gynécomorphes hyperstylisées sont
connues seulement de
Dolni
Včstonice
I,
et les sculptures frus¬
tes en métapodes de mammouth (MATIEGKA
1937 ;
VALOCH
1969)
seulement de
Předmostí
Dans les trois agglomérations principales du Pavlovien ap¬
paraît abondamment le décor géométrique appliqué sur les os et
surtout sur l'ivoire mais presque jamais sur la terre cuite ou sur la
pierre. Le plus souvent on observe une courte striation parallèle,
verticale ou oblique, des
zig-zags
multiples, des courbes, une ligne
sineuse
(fig.
88 :
ІЗ),
etc. Ces motifs étaient librement combinés
et souvent groupés en caissons de sorte qu'on n'ait pas laissé, à
l'intérieur de l'espace orné, les caissons vides
(fig.
40 :11-12).
On
a eu peut-être le
„horror
vacui".
Tandis que les sculptures vues
d'en face montrent pour la plupart le sens profond de la symétrie,
le décor géométrique est toujours asymétrique clans sa composi¬
tion entière, même s'il est appliqué sur un objet symétrique (p.ex.
les diadèmes de Pavlov). Certaines compositions parraisent telle¬
ment compliquées qu'on a cherché à tout prix à leur donner une
signification représentative ou même
informative.
C'est le cas de
la gravure extrêmement complexe sur la défense de Pavlov
(fig.
41:11),
interprétée par
B. KLÍMA
(1988; 1995)
comme une carte
du paysage avec les collines de Pavlov et avec le cours de la rivière,
La position du camp des chasseurs de mammouth aurait été indi¬
quée par une croix. Si l'on regarde seulement la pièce en question,
cette explication semble plausible. Elle lest beaucoup moins si l'on
examine la signification sémantique des gravures gravettiennes
en général. A une ou deux exceptions près, elles ne représentent
jamais une chose concrète: pas de figurations d'animaux, de gens
ou de symboles sexuels. L'exception mentionnée, c'est la gravure
superbe d'une femme de
Předmostí,
composée des ovales des
triangles et des lignes
(fig.
89:1).
Il s'agit d'une synthèse géniale
des motifs géométriques avec l'art figuratif.
Une particularité de
Dolní Věstonice
I
et, dans une moin¬
dre mesure, de Pavlov
I,
sont les statuettes en terre cuite. A
Dolní
Vés.omce on peut parier d'un style particulier de statuettes fémi¬
nines
(fig.
28:17-20).
Curieusement, le sexe n'est jamais repr
sľn-
tc les dusses étant séparées des fesses et du ventre par un sillon
continu
pro ond.
Sur la face dorsale, la dépression
vertebra est
■"arquee
et
,1
existe de chaque côté de celle-ci deux inciss on
ob
ѕггтг'
sriblrem
ia cambrure de
«ι» (¿"¿ο¬
de
Dolní
Véstonice son. donc plus réalistes de
[206]
dos qu'elles ne le sont d'en face. Si les membres inférieures étaient
séparés l'un de l'autre par une incission sur chaque face, les genoux
ne sont pas indiqués. Essentiellement le même schéma a été appli¬
qué aussi sur un petit torse en ivoire (ABSOI.ON
1949,206).
Bien
particulière est la tête conique de Vénus
I,
avec les incissions obli¬
ques aux lieux des yeux, et pourvues de quatre petites coupules au
sommet. Elles sont trop petites pour la fixation éventuelle des plu¬
mes, comme on les a interprétées auparavant. A
Dolni
Věstonice,
В,
KLÍMA
(1983,
fig.
54)
a trouvé une deuxième tête avec les mêmes
détails
(fig.
28:20),
et de Pavlov provient une toute petite
léte,
or¬
née de petites pointes régulièrement disposées
(fig.
42 :
e).
S'agit-
il d'une représentation
ornamentale des
cheveux? Dans le même
sens, une série circulaire de petites coupules sur le ventre de In pe¬
tite statuette féminine No.9 peut figurer la parure ou bien une sorte
de tatouage
(fig.
28 :14). 11
existe seulement une représentation cé¬
ramique de l'homme
(fig,
28: 16).
La signification des statuettes d'animaux était sans doute
dif¬
ferente,
ce qui ne veut pas dire qu'il s'agissait seulement de la magie
de chasse, Dans ce cas, il va falloir envisager les connotations
cha-
maniques, totémiques etc. (GLOTTES
-
LEWIS-WILLIAMS
1969;
OLIVA 2000c).
Sinon, il serait absolument naturel que l'homme
du Graveltien modelait ce qu'il admirait sur les animaux: la force
agressive des carnivores, la grandeur des mammouths, sans négliger
la simple beauté de certaines espèces comme les cervidés, equidés
et les oiseaux. C'est pourquoi le lièvre, souvent prévalant en nombre
parmi les espèces chassées, n'a jamais été figuré, de même qu'on ne
représente pas souvent le cochon à l'époque historique. Particuliè¬
rement réussies sont les têtes des carnivores
(fig.
28: 1-6),
doni
les
corps n'ont probablement jamais existes, à moins qu'ils n'aient pas
été modelés en matière périssable (p. ex, en argile pas cuite). Si les
statuettes animales étaient volontairement détruites, comme pen¬
sent certains auteurs (JELINEK
1988;
VANDIVER
et al.
1989),
les
foyers entourés de centaines de pièces céramiques cassées repré¬
senteraient des véritables lieux de culte.
Cín
en a documenté deux
sous les collines de Pavlov: le premier, avec une voûte en partie
conservée, a été trouvé dans la hutte no.
2
à
Dolni
Věstonice
I.
Dans
le voisinage immédiat se trouvaient plus de deux milles fragments
de la terre cuite. Le second foyer était documenté dans la structure
no.
13
à Pavlov
I,
entouré de
1300
morceaux céramiques. Cepen¬
dant, pour la majorité écrassante ce sont les pièces informes, les
fragments des corps d'animaux étant rares. La petite statuette d'un
glouton de
Předmostí (KLÍMA 1974b)
surprend tant par l'espèce
figuré que par son isolation dans le cadre de ce site gigantesque. Il
est non moins curieux que prof.
AIÌSOI.ON,
un génie de la publi¬
cité, n'a jamais mentionné cette trouvaille (faite par les ouvriersoe
la briqueltcrie) dans la littérature.
L'art figuratif anthropomorphe est en général interprété
comme les réprésentations symboliques de la fécondité, de
ľéro-
tisme, de l'idéal esthétique et de la prospérité. Les symboles eroti¬
ques et de la fécondité sont sans doute semblables. Cependant,pas
tout ce qui symbolise la prospérité et la fécondité réveille bien les
sentiments erotiques
-
certaines Vénus obèses, peut-être encein¬
tes,
etc). Par
contre, chaque représentation erotique peut auto¬
matiquement symboliser en même temps la fécondité. De notre
point de vue, les sculptures hyperstylisées, figurant seulement les
parties essentielles du corps féminin comme les seins ou le bas¬
sin
(fig.
29: 3-5, 7),
sont nettement plus erotiques que la plupar
des réprésentations de la stature entière. Y avait-il ¡ci un
¿иаІ1^
de la signification, ou s'agit-il seulement de notre impression.
'»
tout cas, la force fertile n'a jamais été symbolisée, dans le Gravet¬
tien centre-européen, par le membre viril isolé ou par un
synM
de la copulation, ce qui est parfois le cas dans le
Magdalén^·
l'estime que cette circonstance peut être d'une certaine
signing
tion.
Peut-être le rôle masculin dans la procréation n'a pas en«
été ritualisé.
,
1-а
différence profonde entre les thèmes abstraits rePr^e"
par la gravure et les thèmes figuratifs représentés par le mode 'g
et par la sculpture nous
parrai»
trôs importante, Non seulement
qu'il n'y avait pratiquement pas de gravures zoomorphes et an¬
thropomorphes, mais Ils
representations
figuratives
tridimen¬
sionales
n'étaient presque jamais complétées par un décor gravé.
Seulement les incisions purement abstraites sur le „bâton à seins"
et sur un exemplaire de la série
clo
„pendeloques, à seins" de
Dolní
Vistonice
I (fig.
29:3, 7)
annoncent les sculptures encore plus sty¬
lisées de Mézine, contemporaines déjà au Magdalénien. Il semble
donc que le
„horror vacui"
tellement
manifeste
dans le genre des
gravures, n'a pas opéré sur les sculptures de corps entiers.
Les raisons de ce phénomène ne sont pas de l'ordre techni¬
que. On peut très facilement couvrir le corps modelé de l'argile
ou sculpté en ivoire par les signes divers, comme c'était souvent
le cas plus tard. £.es surfaces larges et bien polies des silhouettes
découpées animales de Pavlov, faites en ivoire, sont comme prépa¬
rées pour l'application d'une gravure, qui est cependant toujours
absente
(fig.
41
:5).
De toute une gamme de possibilités techniques, des procédés
et des matières premières différentes, les Gravettiens n'ont choisi
que le nombre très restreint. On n'a jamais trouvé des sculptures
en bois de cervidé et des gravures figuratives sur une plaquette
de pierre. Les gravures géométriques sur cette dernière matière
étaient très sporadique et simples, bien que les pendeloques bien
plats et lisses en schiste aient été assez courants. Les limitations
analogues étaient en jeu dans toute l'Hurope gravettienne. Donc
j'estime que la création artistique (fonctionnelle sans doute dans
la sphère métaphysique) a été soumise à un règlement
trés
sévère
et non pas accessible à chacun.
Ce qui est particulièrement frappant, c'est que les artistes
des agglomérations particulières n'ont employés qu'un choix en¬
core plus limité de la variabilité acceptée par cette civilisation. J'ai
déjà mentionné les différences entre
Dolní Věstonice,
Pavlov et
Předmostí.
Mais tous
íes
éléments diiférenciés possèdent leurs ana¬
logies dans les sites très éloignés dans la Plaine Russe, de sorte que
les diadèmes de Pavlov aient été repérés a Avdccvo, de même que
les figurines en métapodes de mammouth, connues de
Předmostí
(GVOZDOVER
1995).
Les deux phénomènes sont absents à
Dolní
Věstonice,
tandis que les statuettes en terre cuite ont les analogies à
Kostienki
I,
mais cette fois-ci sculptées de pierre tendre,
La canonisation de l'art gravettien saute aux yeux surtout en
comparaison avec Je Magdalénien, où on
<)
composé les techniques,
les supports et les thèmes représentés beaucoup plus librement.
Géographie de l'occupation
Un apperçu général des gisements accompagné des données
Biographiques fondamentales (nécessitant cependant de nom¬
breuses simplifications) est présenté dans la table
56.
Pour l'éva¬
luation statistique il s'est avéré utile de diviser les ensembles dans
'rois groupes d'après l'intensité de l'occupation et la certitude de
Atributům
gravettienne
(in OLIVA
1998c, table
II).
Us céml-
l«s de l'analyse des données de cette table font entrevoir que le
Jus grand nombre de gisements (presqu'un quart) se trouve au-
dessous des colinnes de Pavlov
el
que la majorité des „camps de
base" apparaît également dans cette région-là (près de la moitié
*>
»ombre total). En ce qui concerne la déclivité du terrain des
^vailles par rapport aux points cardinaux, l'orientation vers te
»ord-est et l'est est la plus fréquente
(19 %
respectivement), prcs-
quela moitié de tous les gisements s'incline dans le quadrant
nord-est. Seize des
22
gisements de ce quadrant appartiennent
™s le groupe A+B, donc parmi les „camps de base". La déch-
ιιέ
d« gisements de tous
ies
groupes vers l'orientation la plus
«liée, le sud-est
-
sud-ouest, est considérablement plus rare
"i.cest-à-dlre
1/7)
que celle vers la moins ensoleillée, le nord-est
"
«ord-ouest
(26
ensembles). La disproportion mentionnée est
lc°re plus sensible dans le cas des camps majeurs (A+B): sud-
^«ud-ouest
3,
c'est-à-dire
14%,
nord-est
-
nord-ouest H,cest-
Résumé
à-dire une moitié. La situation constatée est tout à fait anomale,
d
autant plus que justement les camps de base du croupe A+B
sont supposés d'être habités en hiver où l'orientation vers le sud
est te plus avantageuse.· le soleil est bas en hiver, de sorte que la
différence entre ¡ensoleillement des pentes de différente orienta-
hou soit la plus grande (TEHEUX
1994, 28).
La pente sud reçoit
Д5
tois plus de chaleur que la pente nord fSOFFER
1985, 236)
L'orientation prédominante des stations paléolithiques vers'le sud'
est donc une règle presque générale (cf.
WHITE
1985,134; SOF¬
FER 1985,236;
TEHEUX 1994,29;VENCL
1995,241 ; 1996,92;
dans le Paléolithique moyen
morave,
cette orientation est moins
prononcée;
OLIVA
1991, 55,
de même que dans l'Aurignacicn:
OLIVA
1987a,
101).
Il s'agit des stations situées dans les endroits
où les pentes se rapprochent le plus de la
riviére
об
étaient pro¬
bablement canalisées les migrations du gibier. Par rapport a cet
avantage fondamental l'orientation de la pente était évidemment
de mo'mâre importance. Le rôle du choix de l'habitat en (onction
de la stratégie de la chasse était tel qu'il fallait lui sacrifier l'avan¬
tage d'un ensoleillement plus intense de la pente, La déclivité de
l'habitat assurait une bonne vue et l'écoulement d'eau. Ce dernier
était important surtout à l'égard du sous-jacent constitué le plus
souvent par le loess ou le sédiment de sol e! les argiles tertiaires et
seulement sporadiquement par le sable perméable ou la terrasse
fluviale (cf. table
56,
colonne
16).
La majorité absolue des gisements et
4/5
des sites du groupe
A+B se trouvent entre les isohypses
200
et
250
m. De neuf sta¬
tions situées à l'altitude
150-200
m, cinq se trouvent dans la val¬
lée de la
Morava
et le groupe des sites plus importantes (A,B) y
fait complètement défaut, ainsi que parmi les gisements situés le
plus haut
(300-470
m). L'altitude moyenne est de
244
m, pour les
camps de base (A+B)
235
m seulement. La différence par rapport
à l'Aurignacien est frappante: dans ce dernier,
3/4
oes
gisements
se trouvent dans l'altitude de
250-350
m
(OLIVA 1987a,
101).
La moitié de tous les gisements gravettiens est située au
maximum
25
m au dessus du niveau actuel de la nappe alluviale,
il s'agit cependant le plus souvent des inventaires de moindre im¬
portance, éventuellement des stations à fonction spécifique (pro¬
bablement camps de chasse). Les habitats à long terme (A+B) se
trouvent en règle générale (à l'exception de
Předmostí)
plus haut
sur la pente sans jamais dépasser
100
m de l'altitude relative.
Les stations à fonction spécifique supposée (C,
Е
-K)
sont si¬
tuées, il est vrai, dans les altitudes plus grandes et présentent le
dévers plus important que les „camps de base" mais en moyenne
elles sont situées plus près d'un cours d'eau. Il en découle que les
sites à fonction spécifiques étaient aussi fondées dans le but de
l'exploitation des vallées et ceci même lors des expéditions clans
les régions plus éloignées des grands cours d'eau comme on le
verra ici-bas.
Les gisements de ce groupe (C,
Е
-K)
présentent une plus
grande dispersion que les
стф
de base en ce qui concerne leur
distance de la vallée. Le plus grand nombre en est situé a
200
m
de la rivière mais il y a également
3
ensembles éloignés de la val¬
lée plus d'un kilomètre. En conséquence, leur distance moyenne
est supérieure à celle des sites majeurs du groupe A+B. Ceux-ci
trouvent le plus souvent dans la zone éloignée
200-400
m du
biotope
fluvial actuel. La seule exception prononcée est
consti-
шПаг
la station
asse,
riche (avec dépôt
db.
de
— )
r
d
Borite
située directement au-dessus de la large vallée
pres
w
y
_
) ^
.
^!f ^
k
jurava
avec cependant une
ine,
les gisements
;
l'ordre du cours d'eau le plus proche est compli-
,
.ЛЇпи'еп
Moravie, seulement l'Oder appartint au
I"
qUée par lefnit ^™l wrs
éríeuľi
„oins aouifère que
ordre et quelle est
d
ns on ^ment au r ordre. Mal-
[207]
Gravettien na
Moravě
près des rivières du
Іи-3«
ordre, tandis que les gisements plus pe¬
tits (spécialisés?) et surtout isolés et contestables continuent jus¬
qu'aux cours d'eau du 8e ordre. Cette constatation peut être ex¬
pliquée tant par l'exploitation économique
predominante
des
vallées des grandes rivières que par le besoin de contact avec le
réseau de communication copiant sans doute les vallées des riviè¬
res. La répartition des stations pavloviennes
difiere
par la consi¬
dérablement de toutes les autres cultures du Paléolithique infé¬
rieur et supérieur (pour le Magdalénien de Bohême cf. VENCL
1995,240-241).
Un facteur important pouvait être représenté par
la proximité du gué dont l'emplacement ne peut cependant plus
être déterminé aujourd'hui. La proximité des formations rocheu¬
ses visibles de loin, en Moravie plutôt sporadiques, pouvait prêter
aux sites et au paysage tout entier un certain caractère sacré; elle
contribuait incontestablement à une meilleure orientation des ve¬
nus. Ce n'est pas par hasard que les principaux centres d'aggréga-
tion de la population pavlovienne se trouvaient justement sur les
pentes des colinnes de Pavlov et près du rocher de
Předmostí.
A la différence des sites résidentiels (A+H), les installations
de courte durée apparaissent directement dans la vallée où il peut
s'agir des restes des stations
tle
passage (de chasse
?).
Leur situa¬
tion sur les sommets des collines est rare et elle est typique de
la phase ancienne du Paléolithique supérieur. Vu la formation
variée des bords des rivières, seulement un bord était occupé et
l'autre est soit tout â fait sans trouvailles (la
Dyje
près de la Porte
de
Věstonice,
la
Bečva
près de
Předmostí,
l'Oder dans la région
d'Ostrava), soit les découvertes sont un peu plus modestes (la
Mo¬
rava
clans les environs de la Porte de
Napajedla).
Le phénomène
similaire est connu dans le Gravettien de l'Ukraine et de la Rus¬
sie méridionale (SOFFER
1985,235).
L'emplacement à la limite du
plateau et de la plaine, prédominant dans les périodes antérieu¬
res ainsi que dans l'Epiaurignacien, fait pratiquement défaut
(fig.
1).
Les „camps de base" sont situés le plus souvent au dessus de
l'étranglement de la vallée où les rives se rapprochent de la rivières
(61 %)
et près des confluents
(30 %,
cf.
OTTE
1981,56).
Aucunes traces de l'occupation gravettienne n'ont jusqu'à
présent été découvertes dans les
regions
connues de la phase an¬
cienne du Paléolithique
superieur
sur les pentes de
Krumlovský
les et du Plateau de Drahany et le bassin de
Brno tout
entier n'a
livré qu'une seule sépulture isolée dans la rue
Francouzská
et une
pointe du type Pavlov
ä
Maloměřice.
Sur les pentes orientales des
Chřiby
au-dessus de la Porte de
Napajedla
on peut observer la
limite nette entre
ďAurignacien
et le Gravettien existant malgré
le t'ait que tes deux occupations n'étaient pas, dans la majorité des
cas, contemporaines. Les stations aurignaciennes et epiaurigna-
clennes
(OLIVA
1987a; 1996b) se trouvent dans un terrain mon-
lueux, plus loin de la rivière, celles gravettiennes sur les endroits
protégés offrant une bonne vue de la vallée ou directement au
bord de la vallée
(fig.
Ш).
A l'exception de l'ensemble tardif de la grotte
Kůlna
ayant
livré les dates radtocarboniques entre
23 000-22 000
ans (VA-
LOCH 1988a,
47 ;
OLIVA 2002a)
et des documents isolés de la
grotte
Pod hradem
(VALOCH
1965a) et de la grotte
Krížová (VA¬
LOCH
1960a), le Gravettien n'est point représenté dans le
Karst
morave et
dans les grottes en général.
L'emplacement caractéristique des sites prouve que leurs ha¬
bitants ne s'éloignaient pas trop des vallées. Nous pouvons en dé¬
duire que la concentration des stations pavloviennes aux bords
des vallées était en rapport avec l'intérêt (non pas seulement nu-
tritionnel mais aussi social) pour la chasse aux mammouths qui
étaient étroitement liés
ä
ce milieu
(MUSIL
1985, 32;
OLIVIER
1982,301;
SOFFER
1993,38-40
avec références). Un phénomène
similaire encore plus prononcé peut être observé dans le cas de
l'adaptation des chasseurs de mammouths dans la plaine de l'Eu-
mpe orientale
(SOFFĽR
1985,116, 235 sq.). Dans
les autres ré¬
gions du Gravettien, le déplacement de l'occupation dans les envi¬
rons du
biotope
de la vallée n'est pas de loin aussi marqué
(HAHN
[208]
1987;
WHITE
1985),
souvent les grottes et abris y étaient habités
et les restes des mammouths n'y sont pas trop abondants.
A propos de la chasse au mammouth
En
1888,
le naturaliste fameux danois Japetus Steenstrup
a visité
Předmostí.
Ayant vu la quantité incroyable des restes de
mammouths sur le site et dans ta collection de
K.).Maska,
il en
a conclu que l'homme n'avait pas vécu simultanément avec les
mammouths mais avait exploité les entassements naturels des
cadavres de ces pachydermes géants
(STĽENSTRUP
1889).
Son
avis a provoqué trois sortes de réactions: tandis que la plupart
des
professionels
voulait garder le silence diplomatique, les deux
chercheurs amateurs principaux le critiquaient à plusieurs re¬
prises tant sur le forum national qu'international (p.ex,
MAŠKA
1889b, L894a,c;
KfcíŽ
1894; 1896,53-54).
Plus tard,
KŘÍŽ
(1903,
215)
a fini par adopter l'avis que les hommes avaient chassé les
mammouths mais en même temps avaient fortement exploité
les cadavres. Encore dans les années
20,
W. SOERGUL
(1922,
33-36)
partageait cette opinion tout en exculant pratiquement
la chasse. Dans les
50
ans suivants aucun chercheur tchèque
ne s'occupait des avis ci-dessus. Les accumulations d'os étaient
considérées comme de simples déchets, restes de la consom¬
mation des mammouths chassés et leur composition étrange
ле
frappait personne. La question de la chasse au mammouth
a été mise à l'ordre du jour à l'échelle internationale dans les an¬
nées
80
par la chercheuse américaine O.
SO
MER
(1985; 1993).
Par leurs scepticisme, ses avis se situent à mi-chemin entre ceux
de
Kríž
et de Soergel: La chasse au mammouth n'est pas exclue
mais elle était plutôt exceptionnelle; les accumulations des os de
mamoulh étaient avant tout un résultat de collecte ce dont té¬
moignent entre autres les crânes aux défenses extraites des man¬
dibules intactes (ce qui est impossible dans le cas des os frais)
Ja
mesure variable de l'altération des os de mammouth! l'absence
des entailles et la présence de toutes les parties du corps. Les
hommes apportaient les restes de mammouth comme combus¬
tible, matériau de construction et matière première. Pour cette
raison il était avantageux de situer les campements
pres
des ci¬
metières naturels des mammouths. La raison pour laquelle les
mammouths se concentraient p.ex, dans la région au dessous
des collines de Pavlov était la présence des saunières minéra¬
les dans les sédiments tertiaires locaux. L'hypothèse mention¬
née est un exemple typique d'une construction idéelle dont la
plausibilité augmente avec la dislance de son lecteur du terri¬
toire en question. Les chasseurs de
Dolní Věstonice
n'entassaient
sans doute pas les os parce qu'à
Milovice
ou en Ukraine ils en
construisaient les cabanes ou pour en briller une petite partie
dans les foyers (cf.
KOZŁOWSKI
1986, 178).
Ils n'apportaient
pas des dizaines de défenses pesant des centaines de kilos pour
en utiliser quelques pièces pour différents produits. Les sels et
matières minérales d'origine maritime apparaissent dans tout le
Bassin de Vienne et l'avant fosse carpathique, Par contre, près
de
Předmostí
et de Cracovie, où des accumulations encore plus
puissantes des restes de mammouths apparaissent, il font com¬
plètement défaut. Le fait que les défenses ne peuvent pas être
extraites des crânes des mammouths tués sans casser les alvéoles
(comme on peut l'obsever p.ex. à Dobranitchevka) signifie seu¬
lement que les crânes n'étaient pas frais ce qui n'exclut pas leur
provenance des proies antérieures. Dans le cadre des connais¬
sances actuelles, l'importation des os anciens sur le site ne peut
être ni confirmée ni exclue. Avec une plus grande probabilité on
peut s'y attendre dans les situations ou ils remplient une fonc¬
tion pratique, c'est-à-dire dans les fondements des cabanes. L'af¬
firmation que les dates obtenues du colagène des os de mam¬
mouth de
Milovice
présentent une plus grande variabilité que
celles obtenues des os des autres mammifères n'est pas basée
sur un nombre d'échantillons suffisant et les données concrètes
Résumé
font défauts. Les os de mammouth
ólaicnt
déposés dans les mi¬
lieux divers
-
sur le sol d'habitat fréquenté, dans les fondations
des huttes, dans les sédiments humides à la limite des sites
-
de
sorle qu'ils présentent logiquement plus de différences dans
l'altération que les os des animaux plus petits. L'abattement des
corps de mammouths ne laisse, en règle générale, pas trop de
traces (HANNUS
1990, 50)
car les entailles ne pénètrent pas à
travers le tissu dense jusqu'à la massse osseuse compacte (HAY¬
NES
1995.303).
La
predom
і
mance
des cotes dans les dépôts ne
peut pas
élre
expliquée comme une réserve de combustible ou
de matériau de construction mais seulement comme des dé¬
chets de la consommation des côtelettes de mammouth. Cela
ne signifie pas cependant qu'il ne puisse pas s'agir de temps en
lemps des côtelettes provenant des cadavres. Un autre témoi¬
gnage du contact étroit avec les mammouths est représenté par
la situation des sites pavloviens. Il n'est sans doute pas accidentel
que le rapport de l'habitat avec le
biotope
des larges vallées peut
être observé le plus en Moravie et dans la région de Cracovie
où, à la différence des régions plus occidentales, la
biomasse de
mammouth prévaut nettement dans les spectres fauniques. Les
sites ainsi que les dépôts se trouvent dans les endroits propices
à la chasse avec une bonne vue sur la vallée où aucunes accu¬
mulations naturelles des restes de mammouth utilisables n'ont
pas été constatées. Par contre, les endroits de la mort naturelle
de l'éléphant d'Afrique ne se trouvent jamais sur les élévations
mais toujours près des sources d'eau (HAYNES
1991,191).
Une
preuve directe de la chasse est d'ailleurs constituée par la côte
thoracique d'un jeune mammouth avec une pointe en silex en¬
foncée trouvée dans la couche supérieure de la station classique
de l'Europe de l'est, à Kostienki
I
(PRASLOV 2O0O). A
Svobod¬
né Dvory
près de
Hradec Králové,
les restes du squelette d'un
mammouth avec deux pointes en silex et deux lames ont été dé¬
couverts en
1890
(VF.NCL
1977).
Les sites de
Dolní Věstonice
et Pavlov sont situés sur le flanc
des collines non loin de la rivière. Selon
B. Klíma,
ceci était l'avan¬
tage principal des sites mentionnés car la nature même y canali¬
sait les troupeaux migrants habitant les plaines alluviales. Le site
de
Milovice
avec une quantité d'os comparable à
Dolní Věstonice
I
n'a pas cette avantage-là.
11
est situé dans une vallée sèche à
4
km du cours actuel de la
Dyje,
De tous les côtés, à l'exeption du
nord-est, le
valon
est entouré de pentes, au côté est même assez
abruptes. Plusieurs explications possibles de la chasse au mam¬
mouth s'offrent ici: Selon le géomophologue T.Czudek, le
valon
était à l'origine plus profond et humide et il a donc pu jouer un
certain rôle dans la vie des mammouths. Une autre explication
est basée sur l'avis qu'il était plus avantageux d'isoler un animal
que d'affronter tout le troupeau; l'animal isolé serait chassé en de¬
hors du champs de vue du troupeau et
assome.
A supposer que les
mammouths aient vécu au bord de la rivière, le
valon
latéral
öftre
des conditions favorables pour cette tactique.
La situation de la plus grande agglomération d'habitat prés
de
Předmostí
se fait, du point de vue géomorphologique, moins
^marquer. Les pentes douces de
Chlum
ne représentait aucun
obstacle et le site profitait vraisemblablement de sa situation au
dessus de la vallée riche en animaux divers et particulièrement
«
troupeaux de mammouths. Au cours des migrations éventu
Ь
des mammouths et des rennes, la Porte
morave
peu éloigne
aurait dû jouer un rôle important. Les proboecîdiens
ι
peraen
beaucoup d'énergie au cours des déplacements
(HAYNbö
62)
et deviennent donc une proie facile.
Les objections contre l'hypothèse
ďO.
Sorter
«njernent«
Pendant avant tout la force de certains arguments et les m«
"ons
supposées du rassemblement des restes de m*™1*1"
' .
Parmi les mérites incontestables de l'auteur il faut citer qu f
tan des années, elle a à nouveau attiré l'attention sur la struc
<b restes de mammmouth sur les sites et a tâché de les
«
^
»er
du point de vue du comportement humain. H s
aver
ι
chasse au mammouth ne pouvait être
-
ni pour les raisons éco-
Les os découverts sur les sites peuvent être divisés, selon leur
utilisation, en plusieurs groupes:
1.
déchets de cuisine: côtes, probablement vertèbres
2.
déchets de cuisine utilisables comme cléments de construc¬
tion: os longs, omoplates
(?)
3.
éléments de constructions utilisables, moins intéressants du
point de vue culinaire: bassins, crânes
4.
os „technologiques", servant de matériau de construction et
de matière première: mandibules, défenses, peut-être les os
courts des pattes (cependant, la patte antérieure des
probos-
cidiens contient un pannicule graisseux utilisable: HAYNES
1991,40)
5.
aucune importance pratique: molaires isolés
Si l'abondance des côtes dans les dépôts peut être expliquée
facilement, la présence régulière des os plats, des mandibules, des
défenses et des molaires échappe à toute explication. Il est diffi¬
cile d'imaginer que les hommes traîneraient
50
m en haut de la
pente les bassins bien lourds ou les mandibules avec très peu de
viande sans parler des crânes, des défenses ou des molaires. Une
importance pratique peut leur être attribuée seulement dans les
rapports fonctionnels, non pas dans les entassements de déchets.
Justement leur présence courante dans les dépôts sert d'argument
aux interprétations tout à fait différentes (SERGIN
1991;
SOIÌC-
ZYK
1995,128-130).
Les chasseurs préhistoriques pouvaient naturellement se
servir aussi des cadavres frais de mammouth; chez les popula¬
tions côtières actuelles c'est aussi un événement joyeux si la mer
rejeté une baleine morte. Cela n'explique cependant pas le trans¬
port des parties des corps volumineuses dans lesquelles le poids
des os prévalait sur celui de la viande. De telles parties consti¬
tuaient, sur les sites pavloviens, de grandes concentrations. A côté
des entassements triés mentionnés ci-dessus à
Předmostí
il s'agit
p.ex. de la partie inférieure du secteur
В
à
Milovice
avec l'accu¬
mulation des os plats ou de l'accumulation des bassins, omopla¬
tes et défenses dans la partie supérieure de la station de
Dolní
Véstonice
I
(ABSOLON 1945a,
fig.
16-20, 22)
ou encore du tas
de
10
omoplates près de la hutte
13
à Pavlov
(KLÍMA
1959a). Il
est évident qu'à côté des déchets culinaires ces accumulations ca¬
chent le témoignage sur les activités dont l'explication utilitaire
n'est pas facile. Il faut rappeler ici que même la chasse elle-même
n'est pas une
affaire
purement utilitaire et que les aspects de pres¬
tige y prévalent souvent sur la nécessité immédiate de se procurer
la nourriture. La chasse au mammouth créait sans doute une am¬
biance de compétition et d'émulation dans le groupe qui pouvait
trouver son expression dans les domaines les plus divers. En di¬
sant que le mammouth est une proie trop dangereuse et de ce fait
il n'était pas chassé (p.ex.
ΜΠΉΕΝ
1993,164;
SURMELU
1993,
25),
on oublie le caractère social, non pas biologique de la chasse
et de la mentalité humaine. Pour cette dernière, le danger ultime
représente toujours le plus grand défi. Il n'est probablement pas
accidentel que l'évolution culturelle du Gravetticn a atteint son
apogée justement sur les sites aux restes de mammouth les plus
abondants. On ne peut donc pas exclure que les dimensions des
entassements d'os sur les sites des chasseurs de mammouth aient
représenté, même si inconsciemment, les succès de la chasse du
groupe et que certains os aient pu y être apportés pour augmenter
cette impression.
Une grande impression devait être exercée par les demeures
massives en os de mammouth sur les sites de l'Europe de l'est, non
dépourvues de certains aspects symboliques. Cela concerne avant
tout la hutte No
1
de Mcjeriche avec une centaine de mandibules
savemment arrangées ou la hutte No
4
où les os différents sont
"Sn
certains principes de symétrie (SOFFER
1985,396).
—
^ i««
л*и
rŕrámonies
funéraires
ra
on certains principes de symé (
utilisation des os de mammouth lors des
cerimonies funéra.res
[209]
ümvettien na
Moravi
est
bien typique du Pavlovien. La jeune femme de la sépulture
Dolní Věstonice
3
était couverte par un bassin de mammouth et
deux omoplates dont un portait de nombreuses entailles dans la
partie centrale
(KLÍMA
1963).
De la môme
facon
était strié l'omo¬
plate île la sépulture d'un homme adulte à Pavlov sur le crâne du¬
quel un molaire de mammouth reposait
(KLÍMA 1959b; VLČKK
1961).
Un fragment d'omoplate accompagnait également des
restes brûlés d'un enfant
(4)
à
Dolní
Véstoniœ
I (KLÍMA l990a,
12).
Quatre omoplates (dont un strié) et deux mandibules devai¬
ent se trouver dans la dépression avec la „sépulture commune" a
Předmostí
et dans ses environs immédiats
(MAŠKA
1895a). Les
os variés nombreux entouraient la sépulture isolée d'un
„chaman"
à Hrno-rue
Francouzská
(OLIVA
2000c). Selon A. MAKOWSKY
(1892)
il .s'agissait de l'omoplate droit d'un jeune mammouth, de
2
défenses, du crâne entier d'un rhinocéros, des grandes côtes et
de
13
dents de cheval. Les os de mammouth font défaut seule¬
ment dans les inhumations de
Polní
Vés
tonice ILA
Kostienki
II,
BORISKOVSKI
( 1963)
n
découvert une sorte de sépulture rectan¬
gulaire en crânes et os longs de mammouth qui abritait les restes
d'un homme âgé enterré en position assise. Dans le Gravettien de
l'Hurope occidentale, en dehors de la région de la civilisation des
chasseurs de mammouth, les omoplates de mammouth n'appa¬
raissent pas dans les sépultures même si cette espèce ne fait pas
défaut dans les listes de la faune,
Le rassemblement de la plus grande quantité possible des os
îles animaux chassés est courant chez beaucoup de populations
de chasseurs-eu
eil
leurs et il est bien connu des ethnologues (cf.
OLIVA 1996a
et 2003a avec références). La conservation des os
sur un endroit approprié et parfois après une certaine sélection
a été considérée comme nécessaire pour la re-naissance des ani¬
maux et le
succes
des chasses futures. P.ex. les habitants
d'Aitai
déposent les os des animaux consommés dans l'eau et !a neige. Si
les os étaient laissés a l'endroit où l'animal a été tué, toute l'espèce
quitterait la région
(ZELENIN
1929, 47).
Les analogies avec les
dépôts d'os de mammouth dans les dépressions humides à
Dolní
Věstonice I,
II
et à
Milovice
ne sont peut-être pas accidentelles.
A propos des coutumes funéraires
Une des manifestations de la vie sociale et spirituelle exeptio-
nellement avancée dans le Pavlovien
morave
sont des sépultures
abondantes, éventuellement des restes humains dispersés dans les
sites d'habital, D'après la littérature existante, six sites moraves ont
livré S sépultures contenant
cca
27
d'individus inhumés. Il s'agit de
Předmostí
-une „tombe commune" de
18
individus accompagnés
d'un squelette sans crâne
(Př
27), Brno 2,
Dolní Věstonice
1/3 et 4,
Dolni
Včstonice
II/
13-15 et 16,
Pavlov I
et des
restes d'une femme
de datation incertaine de
Brno-Žabovŕesky.
Toutes les découver¬
tes mentionnées étaient primitivement tenues pour des inhuma¬
tions primaires des corps complets endommagés dans certains
cas par des processus naturels (solifluction, déplacement par les
animaux etc.). Cette conception reflétait dès le début d'une part la
tradition culturelle européenne, d'autre part l'ignorance des pra¬
tiques funéraires variées dans la société des chasseurs-cueilleurs.
Ces derniers temps cependant, une vue bien plus structurée du
traitement des restes humains se fait valoir dans l'archéologie du
Pleistocène, et
cela non seulement en rapport avec les analogies
ethnologiques mais aussi à la base des méthodes perfectionnées
de l'analyse des tombes pendant les fouilles.
le temps donc est venu de revoir la validité de l'interprétation
traditionolle des
sépultures gravettiennes de la Moravie. La situa¬
tion est cependant compliquée par le fait que les fouilles ancien¬
nes sont mal documentées ce qui concerne avant tout
Předmostí
et
Brno 2.
Dans ces cas-ci, il faut considérer plus la confrontation
dt-s rapports d'origine que l'analyse de la situation de découverte.
Malheureusement, ni lors de la découverte et documentation des
restes trouvés ultérieurement un spécialiste dans les processus ta-
[210]
phonomiques n'était présent de sorte qu'une certaine perte d'in¬
formation ait eu lieu.
L'analyse detailée de la littérature existante et sa comparaison
avec les carnets de fouille originels de
Maska (OLIVA 2002b)
ont
clairement soutenu l'hypothèse que dans le cas de la «sépulture
commune)» de
Předmostí
il s'agissait de la déposition secondaire
des ossements humains sélectionnés, peut-être encore secondai¬
rement perturbé. La question si et comment les os trouvés ap¬
partenaient ensemble ne sera plus jamais résolue. Malgré ce fait
nous pouvons aujourd'hui déterminer quels os se trouvaient clans
la tombe et ses environs (cf.
tab.
57).
Leur composition déséquili¬
brée contredit à l'idée traditionnelle qu'il s'agissait des corps en¬
tiers désintégrés secondairement par les animaux comme en parle
récemment J.
SVOBODA (2005b,
77-78).
Les accumulations des
squelettes de renards dans la tombe, mentionnées par
Maska
et
Svoboda,
permettent des explications variées mais certainement
pas celle qu'il s'agit des restes de ces animaux qui avaient ravagé
le tombeau. Pourquoi les animaux (éventuellement les processus
géologiques au pied du rocher) élimineraient toutes les
coles,
la
plupart des bassins et laisseraient par contre presque toutes les
mandibules, la plupart des os longs, beaucoup d'os menus des
mains et pieds et de nombreuses parties du crâne?
Ici, une sélection des parties les plus représentatives des dé¬
pouilles mortelles avait sans doute lieu; il s'agissait des têtes et
des os longs ainsi que des parties anatomiques aux os plus petits
se conservant longtemps ensemble (colonnes vertébrales, mains,
pieds). D'autres parties du squelette, p.ex. les cotes, étaient négli¬
gées (faisaient défaut même dans le cas du tombeau
Př.
27).
Dans
la fosse de la tombe, les ossements entraient en contact avec le (eu
ce dont témoignent de nombreuses mentions des charbons sur
les squelettes et des endroits brûlés. Naturellement l'eau s'y tenait
qui y déposait des couches fines de sédiments. La sédimentation
chaotique des couches fines colorées diiféremmcnl peut cepen¬
dant être expliquée justement par le remplissage
spontánne
de la
fosse ouverte pendant les pluie et la neige fondante. »Les couches
noires géantes" et les grands foyers profonds entre la fosse funé¬
raire et le rocher exploité, mentionnés dans le journal de fouilles
le
27.8.,
ne témoignent pas du fait qu'il s'agissait seulement d'un
résultat des processus géologiques dans la partie limitrophe du
site d'habitat, de même que les blocs de granit
(
au même endroit)
ne peuvent pas être expliqués comme détritus du rocher calcaire
(comme l'affirme
SVOBODA 2005b).
Les deux découvertes dans
la proximité de la fosse funéraire pouvaient être en rapport avec
le rôle exceptionnel de cet espace.
L'attention particulière a été portée également aux os hu¬
mains dispersés. Ils apparaissent sur tous les sites pavloviens où
une partie suffisamment étendue de la couche culturelle a été
fouillée. Il est intéressant qu'a
Předmostí,
tous les ossements hu¬
mains dispersés reposaient dans le loess au-dessous de la couche
culturelle inférieure, donc dans la même situation stratigraphique
comme l'accumulation principale et comme les restes de l'indivi¬
du
Př
23.
Dans la fosse
VIII
sur le champ de Chromecek, un crâne
humain
(Př
22)
gisait dans le sous-jacenl immédiat de la couche
aux foyers puissants et
30
cm au-dessous de la couche il y avait
encore la mandibule
Př
25
(KŘÍŽ
1903, 193,236,255).
Les restes anthropologiques de
Dolní Věstonice
sont énu-
mérés par E.
VLČEK
(1952; 1971),
B. KLÍMA
(1990)
et H. TRIN-
KAUS (et al.
2001).
Les postes
DV 18 - 22
de
Klíma
sont appa¬
rus, selon
Trinkaus,
dans la liste par une
determinano»
eronnée et
doivent être exclus. En excluant une seule inhumation du squelet¬
te complet
DV 3,
la station principale
DV
I
a livré
19
os humains
(DV 1-2,4-Ю, 23-32).
En nous tenant à la division de l'agglomé¬
ration faite par
Klíma,
il provient de la partie supérieure du gise¬
ment
1
inhumation complète
(DV 3), 1
calotte
(DV 1), 8
parties
de calottes
(DV 5,
6a, 6b, 23-2x, 28-2x,
30)
et
7
dents isolées
(DV
7-2x,
9,10,26,27,29).
Le campement supérieur dans la partie mé¬
diane du gisement a livré
3
dents isolées
(DV 8
percée,
31,32)
et le
campement inférieur dans la même partie du site
1
calotte
(DV 2)
ei
4
fragments de calottes
(DV 4 -
partie
tle
calotte d'enfant brûlée
avec un diadème de canines de renard,
24,
25~2x).
Tous les restes
humains à l'exception des découvertes de
B. Klíma (DV
3, 9, 10,
26 27,31.32)
ont été cependant détruits en
1945
lors de l'incendie
du'château de
Mikulov
et certains d'entre eux n'avaient jamais été
déterminés
-
les auteurs tchèques les ont introduits dans la litté¬
rature seulement à la base des mentions d'ABSOLON (1945a) et
des journaux de fouilles
(DV 4-7, 23-25,28-30).
D'autre part est-
il possible, qu'un réexamen détaillé des matériaux ostéologiques
provenant des fouilles de K. Absolon et déposés dans l'Institut An-
thropos du Musée de Moravie livrera des fragments supplémen¬
taires d'os humains.
Ceci s'est passé avec les matériaux de
Dolní Véstonice
II
(TRINKAUS et
al.
2001).
Ce gisement très structuré devenu cé¬
lèbre par la triple sépulture
(DV 13-15)
et l'enterrement d'un
homme
(DV 16)
a livré encore des restes de
7
autres individus
au minimum représentés respectivement par la calotte (ainsi-dite
coupe) avec l'os frontal
contigü (DV 11/12),
deux fragments de
l'os pariétal
(DV 17),
une dent et une phalange
(DV 33-34),
neuf
dents
(DV 35),
six fragments d'os longs
+
cinq fragments d'os de la
main et du pied
+
un fragment de côte
(DV 39-40),
un fragment
décote
+
une phalange
(DV 51-52)
et une phalange isolé
(DV
53).
Le groupe de
9
dents
(DV 36)
provenant des environs de la
sépulture de l'homme
DV 16
est interprété comme un reste d'une
sépulture aux ossements détruits in situ par les agents naturels.
Le réexamen des matériaux ostéologiques de Pavlov
I
a ap¬
porté un nombre relativement élevé d'os isolés (P2 fragments
et maxilles avec les dents correspondantes de la proximité de la
sépulture PI
;
P3 fragment de la mandibule et M3, P4 fragment
d'une mandibule,
13
dents
ďenfants (VLČEK
1997).
Dans le Paléolithique supérieur mais probablement bien plus
tôt, il était sans doute toul-à-iail habituel «d'enterrer» tous les dé¬
funts. Cependant, l'inhumation du corps complet (dans le sens
actuel de l'enterrement) était plutôt
exceptionelle.
En général, on
peut considérer comme «enterrement» toute manipulation rituel¬
le avec la dépouille mortelle avec le but de la transition du défunt
du monde des vivants dans l'au-delà. L'absence d'une séparation
cérémonielle des morts était, dans la préhistoire, sans doute bien
plus rare qu'aujourd'hui où on la rencontre exceptionellemenl
p.ex. dans les guerres, les épurations ethniques et raciales etc.
Ce qu'une communauté tient pour un rite approprié de tran¬
sition, p.ex.abandon du défunt aux fauves, cela peut être conSiTrè
par une autre communauté comme le comble de barbarie
-
de
vient le malentendu ancien europocenlrique stipulant qu'un en¬
terrement régulier, c'est l'inhumation, le cas échéant la crémation,
Le rite funéraire principal des Gravettiens n'est pas connu.
Cependant, les os dispersés dans les couches culturelles permet¬
tent de supposer que (certains?) défunts étaient d'abord dépo¬
sés à même ou au-dessus du sol et seulement exceptionellement,
brs os sélectionnés étaient enterrés, soit individuellement (U-
vbv
1,
Předmostí
23, 27, Brno 2)
soit dans une tombe commu¬
ne
(Předmostí I-18).
Ce comportement possède de nombreuses
analogies ethnologiques dans le milieu des chasseurs du
nor
(PREUSS
1894, 118-120; 140
sq, ORSCHIEDT
1999, 26-2«.
Сћег
eux, dans la région du
permafrost, la
déposition des défunts
*
même le sol, sans aucune protection solide, est tout-à-lait
с
"«te et les restes dispersés apparaissent dans les environs des
banes (PREUSS
1894,3-4,306).
Les mort sont recouverts
іеь
«ent
de pierres pour «avoir de l'air» (selon un
chaman
lungtw
(PREUSS
1894, 33-34, 306).
Les enterrements *«on^J^
fondent souvent à l'idée que la mort physique ne
signin
V
b b
de l'existence. Cette dernière n'advient qu après un
«rta
ta*» qui correspond d'habitude à la durée de la dé
sagré
ζ
»
*
la dépouille mortelle après laquelle
^*^&ш
Ia transition dans l'au-delà (MEYER-ORLAC
1982,
iw
·
^
"Pendant, la déposition non protégée du cadavre est
delim
Résumé
la dispersion des ossements par les animaux est désirable (p.ex. au
übet
et chez les Mongoles: PREUSS
1894,212-213).
Dans les dépositions secondaires, tout individu 'fut représen¬
te avant tout par le crâne (éventuellement la mandibule) comme
partie la plus représentative du corps (p.ex. Pavlov
1
et
Brno 2)
Les ossements humains éparpillés dans les couches archéolo¬
giques, surtout ceux provenant des fouilles modernes comme
DV
II,
présentent une proportion plus équilibrée des parties du sque¬
lette que les dépositions en groupe. Ceci peut être une manifesta¬
tion du manque de sélection où les ossements des «enterrements»
au-dessus du sol se sont par hasard conservés contenant une large
gamme d'os, voire les squelettes complets.
Si l'interprétation présentée était vraie, l'accumulation des
ossements humains de
Předmostí,
tout-à-fait anomale comme sé¬
pulture commune, deviendrait par contre une preuve éloquente
des pratiques funéraires dans le Paléolithique supérieur. Cette dé¬
position diffère de toutes les autres sépultures pavloviennes, pri¬
maires ou secondaires, par l'absence du colorant ocre. Par contre,
elle présente un trait commun
-
deux omoplates de mammouth,
dont au moins une striée rappelant ceux recouvrant la tombe de
femme
DV 3
à
Dolní Věstonice I (KLÍMA
1963,150)
et la tombe
d'un homme à Pavlov
I (KLÍMA
1959).
Bien sûr, on ne peut pas parler des lombes primaires et se¬
condaires que mm
grano salís,
surtout quand il s'agit des décou¬
vertes anciennes, insuffisamment documentées. La complexité et
l'ordre des restes ne sont qu'un des critères. Môme les sépultures
primaires peuvent être partielles, dépourvues de certaines parties
du corps (p.ex. dans la tombe du Néanderlalien de Kebara man¬
que le crâne) ou violées lors d'une déposition ultérieure (ORS¬
CHIEDT
1999,23).
En plus, rien n'empêche que les corps entiers
des nouveaux défunts soient déposés ensemble avec les restes sé¬
lectionnés d'autres individus, et cela primairement ou secondai¬
rement. Une telle sépulture peut alors être primaire et secondaire
à la fois. D. UBERLAKER
(1974)
a examiné une sépulture des In¬
diens près de l'embouchure du
Potomac,
dans laquelle les corps en
différentes phases de décomposition avaient été déposés de sorte
que certains faisaient l'impression des enterrements primaires, De
la nécropole néolithique à Mehrgarh au Pakistan on connaît le cas
d'une recomposition secondaire du squelette à partir des mem¬
bres isolés (SELLIER
1987).
Malgré les difficultés esquissées ci-dessus, nous pouvons
tenter la division des sépultures gravettiennes moraves dans plu¬
sieurs catégories, tout en espérant que leur probabilité ne sera pas
inférieure à ce qui est habituel dans notre discipline:
inhumations:
A.I inhumations primaires
АЛЛ
corps complets
A
I
la- individuelle: homme
DV 16
de
Dolní Véstonice
II et éven¬
tuellement
DV 3
du site de
Dolní Věstonice
I.
Dans le cas
de la femme
DV 3
il pouvait s'agir d'un enterrement retardé
-
p.ex. quand la terre est gelée et couverte d'une épaisse cou-
AJ.i?muît"pteta triple sépulture
DV 13-15
de
Dolní
Vêetoni«
II
A
1.2
corps incomplets
A
1
2a- individuelle:
Předmostí
27 (?),
le caractère trop fragmen-
" '
taire du squelette étant dû aux processus naturels après la dé¬
position ou aux fouilles négligées
A
1
2b
■
multiple: jusqu'à présent non connue, théoriquement cet¬
te pratique pourrait apparaître chez certains individus dans
la
«
sépulture
»
de
Předmostí
1-18.
A.II inhumations secondaires
A.II.l corps complets
a H la: individuelle: alternativement
DV 3
АЛЛЬ:
multiple: inconnue jusqu alors
[211]
Gravettien
na
Morave
A.
If.
2
corps
incomplets
A.ïUa individuelle
:
Pavlov
1,
Předmostí
23,
probablement même
27, Brno 2 -
¡ci il est possible que les ossements humains
constituaient une partie de la déposition des attributs de sens
transcendental:
des artefacts non utilitaires exceptionnels et
des restes représentatifs de grands animaux ne compléte¬
raient pas les ossements humains mais leur importance se¬
raient égale et constitueraient ensemble une sorte de dépôt
île reliques rituelles.
А.11.2Ы
multiple:
Předmostí
1-18.
linterrements à même ou au-dessus du sol
Théoriquement, ils peuvent être divisés en les primaires et
secondaires, concernant des corps complets ou incomplets, indi¬
viduels ou multiples mais cette division serait superflue, impra¬
ticable du point de vue archéologique. Y appartiennent de nom¬
breux restes de
DV
I, II,
Předmostí
et Pavlov caractérisés dans les
chapitres respectifs de la présente étude.
La déposition des restes de certains membres de la famille
clans le sous-jacent
immédiat des endroits où, d'après la concentration des traces
d'habitation, étaient situés les centres des activités quotodiennes
de subsistance, toute exceptionelle qu'elle soit, devait revêtir un
sens symbolique, II s'agissait probablement de souligner la re¬
lation du groupe vis-à-vis des ancêtres (PREUSS
1894, 243)
et
peut-C'tre d'un certain endroit, soit son importance économique
ou transcendentale. Les deux domaines sont d'ailleurs difficiles à
distinguer chez l'homme préhistorique. Ce n'est certainement pas
un hasard que dans le Paléolithique supérieur de l'Europe Cen¬
trale, les inhumations les plus nombreuses apparaissent dans la
culture extraordinairement avancée des chasseurs de mammouth
-
le Pavlovien
-
où les aspects territoriaux prennaient la forme la
plus prononcée,
Conclusions
La porte de Moravie et les larges vallées orientées dans la
direction nord-sud représentaient une artère de communication
importante reliant la plaine centre-européenne avec la région du
Danube, relativement fermée vis-à-vis de la Bohème et de la Slo¬
vaquie voisines. Ceci favorisait la liaison du système culturel lo¬
cal tant avec les aires d'habitat dans la Pologne du Sud, riche en
sources
tle
roches siliceuses de bonne qualité, qu'avec l'occupa¬
tion grave tienne de la Basse Autriche située sur une autre voie de
communication importante orientée clans la direction est-ouest le
long du cours du Danube.
L'écosystème des larges vallées des rivières moraves abritait
une grande quantité de gibiers et représentait un milieu idéal pour
les grands herbivores. Cependant, les études archéozoologiques
font, jusqu'à présent, défaut et les travaux paléontologiqucs ne
prennent pas suffisamment en considération le rôle du compor¬
tement humain. Dans ce contexte, les squelettes quasi-complets
des loups de la proximité d'une sépulture commune à
Předmostí
(journal de
Майка
in: ABSOLON-KI.fMA
1977)
et de Pavlov
I
sont intéressants; les ossements de renards sont, au contraire,
très fragmentés. Les dents en zigzag dans une mandibule de loup
provenant de
Předmostí
sont considérées par R.
MUSIL
(1994,
19«)
comme un signe de domestication dont les preuves incon¬
testables ont été découvertes également à
Předmostí
et à
Dolní
Vestimi^
(ВШЕСЖЕ
1995),
Parmi les os entiers de renard, les
irànes sont les plus nombreux, parfois dans les situations frap¬
pantes: tk-ux
era
nos se trouvaient sur les squcletttes humains dans
la sépulture de
Předmostí,
plusieurs autres au dessous mêlés avec
les os de la patte de mammouth, les charbons, les os brûlés et un
imileau en silex (journal de
Maska
in: ABSOLON
-
KLÍMA
1977,
[212]
48,47).
De la première année des fouilles à
Dolní Věstonice
1
pro¬
vient une concentration de mandibules de renard polaire dont
9
bailees
se trouvaient dans une couche de „suie" (AliSOLON
1983a,
38),
Les dents de renard perforées apparaissent régulière¬
ment dans les sépultures pavloviennes
(Dolní Věstonice
4, ] 3-16)
et leur signification symbolique est soulignée par une dizaine de
canines de renard non perforées dans la paume droite du sque¬
lette féminin
DV 3
(KLÍMA
1963,151).
Les arguments contre la chasse au mammouth
(SOľFER
1993)
dont les restes constituent de grands agglomérats près
des sites paléolithiques, sont insuffisamment documentés et peu
convaincants; néanmoins, le mammouth n'appartenait proba¬
blement pas aux prises les plus fréquentes, Par rapport à la den¬
sité de population socialement
tolerable
de
0,18
personnes/km2
(BURCH
1926;
DAVID
1973),
seulement
0,75
mammouth par
personne et par an aurait pu être chassé sans que l'état de sa po¬
pulation soit menacé (MITHHN
1993,176).
Plus la chasse au mammouth était occasionnelle et exigeante,
plus ses aspects psychosociaux étaient importants, fille générait
les mécanismes sociaux qui rendaient possible la coopération et
du fait le transfert des informations entre les groupes et la créa¬
tion d'un „réseau social" suffisamment étendu pour les temps de
pénurie. La chasse au mammouth réussie supposait un rassemble¬
ment saisonnier de plusieurs groupes de chasseurs et la consom¬
mation commune de la proie renforçait leur coexistence amicale.
Ceci avait pour conséquence une intégration et une structuration
considérable de la population gravettienne sur un territoire éten¬
du ce qui explique les phénomènes différenciant le Pavlovien des
adaptations gravettiennes dans d'autres régions.
Les sites du Gravettien
morave
diffèrent considérablement
les uns des autres par leur étendue ainsi que par la quantité et
la qualité des découvertes. On trouve les camps de base tels
Předmostí, Dolní Věstonice
I
et
Pavlov I
avec des
manifestations
variées de la vie matérielle et spirituelle, il y a aussi des stations
de dimensions moins importantes et des découvertes isolées de
quelques artefacts.
Un fait important est la concentration quasiment exclusive
de tous les types de sites mentionnés dans les larges vallées des
grandes rivières comme la
Dyje,
la
Morava,
la
Bečva
et la
Odra
(fig.
131).
Les plus grandes agglomérations ont été constatées dans
les endroits où la vallée alluviale devient plus étroite et les pentes
se rapprochent de la rivière
(Dolní Věstonice
et Pavlov, la région
de la Porte de
Napajedla, Petřkovice, Předmostí).
Aucun site gra¬
vettien n'a encore été découvert dans les zones d'implantation de
la phase ancienne du Paléolithique supérieur dans la région de
Krumlovský
les, du plateau de Drahany ou dans le bassin de
Brno.
Sur les pentes orientales des
Chřiby
au dessus de la Porte de
Na¬
pájela
on peut constater une frontière marquée entre l'Aurigna-
cien et le Gravettien respectée malgré le fait que les occupations
étaient en grande partie non concomitantes. Les stations aurigna-
ciennes
(OLIVA 1987a)
se trouvent dans un terrain vallonné éloi¬
gné de la rivière, celles du Gravettien sur les promontoires proté¬
gés à vue panoramique au dessus de la vallée ou directement au
bord de la vallée alluviale. Dans les grottes moraves, les traces du
Pavlovien font pratiquement défaut et seulement un ensemble du
Gravettien tardif est présent dans la grotte
Kůlna.
La situation caractéristique des sites prouve que leurs habitants
ne s'éloignaient pas trop des vallées et par leur mode de vie étaient
liés, pendant toute l'année, au
biotope
de la vallée alluviale, proba¬
blement en rapport avec l'orientation socio-économique vers la
chasse au mammouth. L'attachement à un seul écosystème pouvait
cependant provoquer de temps en temps des situations de stress
dont témoignent, selon
O. SOFFER
(1993, 38),
les preuves de la
consommation des fauves et des animaux à fourrure. Ces situations
pouvaient être affrontées par l'intégration du système local d'habi¬
tat dans un réseau de contacts le plus large possible dont la création
était par ailleurs favorisée par les vallées et leur orientation,
La preuve incontestable et la mieux conservée des contacts
interrégionaux, c'est l'apparition des matières premières étrangè¬
res, indépendamment de
Ja
distance de la source, ie silex errati¬
que des dépôts silésiens et nonl-moraves glacifluviaux prédomine
dans toutes les collections de l'industrie taillée. La seule exception
est constituée par la station de
Milovice
I/G où la
radiofonie
do¬
mine, fin fonction de
Jít
distance grandissante, ie traitement des
matières premières ne devient pas plus économe et leur quantité
totale ne diminue pas. Les stations au dessus des collines de Pa¬
vlov comptent parmi les plus riches et l'affluence massive du silex
nordique continue jusqu'il la Basse Autriche où il prédomine à
Willendorf
II,
couche
6
et
У
(KOZLOWSKI
1987,72).
Dans la ter¬
minologie courante, il s'agit ici de l'approvisionnement indirect
-avec cependant un rôle actif prononcé des habitants de la région
des sources dos matières premières attrayantes,
La variabilité typologique du G
rávett
ten
morave
n'est pas
trop prononcée (lab.
52),
Jusqu'alors, on ne connaît pas d'en¬
sembles avec une représentation très importante des pointes à
cran long qui closent l'évolution du gravetlien proprement dit
dans les pays voisins
(Willendorf 11/9,
Moravany, Nitra,
Craco-
vie-Spadzista). La
représentation plus que moyenne des couteaux
de Kostienki et des pointes fortement retouchées distingue lé¬
gèrement les gisements de
Předmostí,
Mladei
et Blatec dans
b
Moravie centrale des autres stations contemporaines. Les poin¬
tes avec une forte retouche latérale apparaissent abondamment
également à
Petřkovice.
Sans prendre en considération la date
des fouilles, les pointes et lamelles à dos
soni, sur
tous les sites
mentionnés, relativement rares. Les pointes a cran ont été spora¬
diquement constatées à
Předmostí, Petřkovice,
Pavlov
I, Jarošov
II
et
Milovice l/G,
les pointes pédonculées apparaisent isolément à
Milovice, Předmostí
et
Petřkovice,
i.es niicrodent¡cillés fins à dos
sont représentés par un pourcentage fort varié sans pourtant faire
défaut dans une des régions observées. Les dates radiométriques
démontrent que le Graveltien
morave
s'étendait entre
28 000 - 21
000
ans noncal, BP. L'apogée de cette civilisation, appelée Pavlo¬
vien, se place dans l'intervalle de
27 000 - 24 000
ans. Il est fort
peu probable que l'évolution typologique ail été uniforme et, de ce
fait, la périodisation typologique basée sur la coupe classique de
Willendorf
est problématique.
Les relations sociales compliquées au Pavlovien se reflètent
dans les découvertes relativement nombreuses des sépultures,
éventuellement des restes humains dispersés dans les sites. Du¬
rant ces dernières années, l'attention s'orientait notamment vers
la triple sépulture découverte dans ta station de
Dolní Věstonice
Π
(KLÍMA
1995).
Son caractère exceptionnel consiste à mon avis
dans le fait qu'à l'aide des gestes arrangés on a essayé de caractéri¬
ser le rapport inhabituel des trois jeunes personnes enterrées. La
cause de la mort commune des deux jeunes hommes pouvait être
un comportement inadmissible par la société vis-à-vis d'un indi¬
vidu sexuellement indéfini déposé symboliquement au milieu.
Dans le cas des certains sépultures il s'agissait apparemment
des dépôts secondaires des corps désarticulés ou de leurs parties
(tombe commune à
Předmostí, Dolní Věstonice
3,
Pavlov
I
avec
les fémurs longitudatcmcnt renversés).
La sépulture fameuse d'un homme adulte de Bmo-nic
Fran¬
couzská
était aussi un dépôt secondaire. L'homme extraordinaire-
roent robuste souffrait depuis longtemps de
periostitis
dispersée
e' son mobilier consistait en objets compliqués ne pouvant pas
âtre désignés comme utilitaires ou décoratifs et rappelant les at-
Wbutsdcs chamans eurasiatiques
(OLIVA 2000c).
Le rite funéraire principal des gravcttîens n'est pas connu.
Les os humains dispersés dans les couches culturelles font sup¬
poser que les défunts étaient déposés sur la surface et leurs restes
Résumé
(parfois les parties des crânes qui prédominent parmi les décou¬
vertes) »étaient enterrés qu'exceptionnellement comme on peut
lobserver
p.cx. chez les populations subrécentes de la Sibérie ou
de l'Amérique du Nord. Des
18
individus déposés dans la tombe
commune à
Předmostí (MATIEGKA
1934; 1938), 12
sont repré¬
sentés par une partie du crâne et sporadiquement par les os du
squelette post-cranial,
2
par un fragment du crâne et
4
par une
partie de mandibule.
En laissant de côté le gisement de
Předmostí,
4
des
8
indi¬
vidus enterrés présentent des changements pathologiques pro¬
noncés
(Brno 2
et
3, DV 3
et
13).
C'est sans doute supérieur a ce
que l'on pourrait s'attendre dans un échantillon aléatoire de po-
pulation (p.ex. sur les restes humains déposés secondairement a
Předmostí
les traces de maladies font pratiquement défaut).
Les os d'animaux dans
ies
sépultures paléolithiques
(DV 3,
Pavlov
1, Brno 2)
ne peuvent être interprétés ni comme des aumô¬
nes alimentaires ni comme des couvercles pratiques. Si, au Pavlo¬
vien, une grande attention était prêtée à la chasse au mammouth,
il est naturel que les os de ces grands herbivores apparaissent dans
les sépultures des individus exceptionnels.
Le stockage des os volumineux, bien lourds et peu intéres¬
sants du point de vue alimentaire, tels les omoplates, bassins et
crânes, ne peut être jugé comme rationnel du point de vue de la
consommation mais leur présence dans les dépôts n'a pas encore
été expliquée de façon satisfaisante. On en trouve cependant des
analogies dans le comportement typique des chasseurs subarcti¬
ques tâchant de conserver une quantité maximum des os repré¬
sentatifs des animaux chassés
(HOLMBERG
1925;
ZELENIN
1936;
FRIEDRICH
1943;
LOT-FALCK
1953).
Les technologies, les outils lithiques et les armes en os étaient,
dans toutes les régions habitées par les gravettiens, en principe
égaux, peu importe s'ils servaient à la chasse au mammouth, com¬
me au Pavlovien et dans la Plaine Russe, ou à la chasse aux ani¬
maux plus petits comme ailleurs en Europe. Les autres phénomè¬
nes considérés parfois comme typiques
clu
technocomplexe tout
entier caractérisent en réalité uniquement la société des chasseurs
de mammouths: les concentrations des sites de tous les niveaux
dans les vallées, une hiérarchisation considérable des habitats,
la prépondérance permanente des matières premières lithiques
importées liée au désintérêt aux sources locales, les habitations
solidement construites, les accumulatios d'ossements, les enter¬
rements différenciés, une riche expression artistique. Tout cela ne
peut pas être expliqué comme une adaptation aux conditions cli¬
matiques qui étaient
Íes
mêmes en Moravie comme p.ex, en Al¬
lemagne.
Le Pavlovien a vu l'élaboration d'une méthode très spécifique
de l'exploitation de certaines composantes de l'environnement.
L'orientation socio-économique vers la chasse au mammouth
nécessitait et favorisait la création des réseaux sociaux permet¬
tant une chasse collective et l'entre-aide aux temps de pénurie (ci.
GAMBLE
1983).
Le comportement ritualisé avec une autorité ex¬
ceptionnelle de certains membres du groupe garantissait les prin¬
cipes de conciliation lors du partage de la proie, dans
1
utilisation
commune des territoires de chasse, dans la redistribution des ob¬
jets de prestige etc.
,
Π
va quelque
22 000
ans, ce système sest épuisé. A cette pé¬
riode-là apparaissent d'autres stratégies
cle
subsistance renouant
tant pour les technologies que pour la répartition des sites
-
et
M se passait sous un refroidissement progressif du
tension des steppes froides ce à quoi le Cravett.en dev-a.t
étre
une adaptation adéquate.
[213] |
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