L' expérience et le sentiment de la solitude dans la littérature française de l'aube des Lumières à la Révolution: un modèle de vie à l'épreuve de l'histoire
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1. Verfasser: | |
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Format: | Buch |
Sprache: | French |
Veröffentlicht: |
Paris
Klincksieck
1995
|
Schriftenreihe: | Collection bibliothèque de l'âge classique
11 : Morales |
Schlagworte: | |
Online-Zugang: | Inhaltsverzeichnis |
Beschreibung: | 563 S. Ill. |
ISBN: | 2252030313 |
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Introduction
1) « La solitude ! Tu la connais, toi, la solitude ? » (9). Le peuple innombrable
des solitaires ; solitaires chrétiens : anachorètes et cénobites (9-10) ; autres solitaires :
philosophes, ministres recrus d affaires, le poète et sa Muse, Ariane à Naxos (10). Autant
de solitaires, autant d expériences de la solitude (10). Solitudes légitimes, solitudes
réprouvées : le misanthrope, le marginal (11). Perpétuité de la vie solitaire : elle semble
échapper à l histoire (11).
2) Un âge d or du retirement : le Grand Siècle (11). Retraite en Charente avec
Guez de Balzac (12). Poètes solitaires de Théophile à La Fontaine (12-13). La soli-
tude, refuge des amours triomphantes, cimetière des amours mortes (13-14, les fureurs
visionnaires du « vates » esseulé 14-15), la paix retrouvée, la nuit consolatrice (15).
Modernes Thébaïdes : Carmel inaccessible, Chartreuse dans les lointains, P« affreux »
et séduisant vallon de Port-Royal (15-16). L ambition du solitaire chrétien : perpétuer
la foi dans son originelle pureté, faire le vide en son cœur, renoncer aux passions, afin
de mieux renouer avec la Passion (16). Deux « versants » de la solitude au xvn* siècle :
un humanisme laïque de la retraite ; l extrémisme chrétien du retirement (16-17). La
solitude au Grand Siècle ne serait-elle qu une cohabitation des contraires ? (17). Un
article sur lequel adeptes des sagesses profanes et serviteurs de Jésus s accordent cepen-
dant : leur commun refus des complaisances narcissiques et des blandices de la sub-
jectivité (17), leur souci partagé de ne pas rompre les amarres avec la société civile
(17). Pas plus qu il n est un élu, le solitaire n est pas un révolté, un étranger dans la
cité, un marginal. Il se veut, au contraire, un modèle, au sein d une société qui ne sau-
rait se passer de modèles (17-18).
3) Solitudes au Siècle des Lumières (18) : en dépit des multiples crises qui affec-
tent la société d Ancien Régime, les archétypes de la solitude n ont rien perdu de leur
prestige (18). Un expert en solitudes : l abbé Prévost (18). La vie retirée demeure un
recours pour ses tristes héros. Recours inutile : leur impuissance à vivre hors du siècle,
comme à vivre dans le siècle (18-19). Des marginaux, sans doute, mais qui vivent leur
marginalité dans la honte et le remords (19). Le procès des philosophes contre la vie
retirée (19). L opuscule Le Philosophe et la condamnation de toute forme de désen-
gagement : sociabilité, mot clef, mot magique (19). L existence solitaire est décidé-
ment contre nature, elle offre une terre d accueil à toutes les puissances de la dérai-
son (19-20). L effort pathétique et vain de Rousseau pour rompre le pacte maudit de
la solitude et de la folie, et pour faire de sa retraite (qu il voudrait définitive et silen-
cieuse) la condition d une réforme, d un retour aux sources de toute vérité (20-21).
554 L EXPÉRIENCE ET LE SENTIMENT DE LA SOLITUDE
4) Le temps d Oberman, celui de René, c est le temps des révolutions (21). La
tornade n épargne point l enclos du solitaire (21). L histoire aurait-elle le dernier mot ?
Prélude à l histoire................................................................................... 23
Perpétuité...................................................................................................... 23
Attrait persistant du Siècle des Lumières pour les premiers solitaires chrétiens :
la profusion des ouvrages qui leur sont consacrés en est la preuve (23-25). Souci de
perpétuer et de ranimer sans cesse la vérité dont ils furent les témoins exemplaires —
testes veritatis (25-27). L union de la solitude et de la foi est aussi ancienne que le
Christianisme (27-28) et ne doit rien aux persécutions qui marquèrent l histoire trou-
blée de l Église primitive (28-29). La solitude puise son sens, sa richesse, sa vertu puri-
ficatrice aux sources mêmes de la spiritualité (29) ; elle est la mémoire de l Église (29).
L irrésistible appel du désert n a cessé de traverser l histoire du judaïsme, puis de la
chrétienté (40) ; la « chaîne » des solitaires chrétiens (29). C est dans le désert que
Dieu a révélé sa loi et qu il a scellé son union avec l Épouse (29). Quelques-uns des
témoins privilégiés de cette union : Moïse, Élie, David, Jean-Baptiste (30-31). Union
toujours menacée, mais jamais rompue tout à fait ; la célèbre parole d Osée, Ducam
eam in solitudinem et loquar ad cor ejus (31), est une parole d espérance. Un jour,
pour tout chrétien, la solitude refleurira comme les lis (31-32). La solitude échappe
au temps : elle est l emblème de toute vie en Dieu (32).
« Le parfait modèle de tous les solitaires »............................................................... 32
Les quatre solitudes du Christ (32-34) qu il nous invite à partager (34-35). Soli-
tude extérieure, solitude intérieure de Jésus (36). La mort comme accomplissement d une
solitude rédemptrice (36-38). Avec le Christ, la solitude s enrichit de significations nou-
velles (38-39). L Imitation (39-40). Humaine et divine solitude de Jésus (40).
« Les Athlètes de l Évangile »................................................................................... 40
Le solitaire chrétien aux prises avec les puissances du mal ; le désert n est pas
seulement un refuge, il est aussi le lieu d un combat : Antoine, Pacôme, saint Macaire,
Siméon (40-42) ; douloureux combat (42) ; le bouclier de la grâce (42-43). Les pro-
diges accomplis par ces champions de la foi (43-44). Les Thérapeutes (44-48). Des
modèles pour tous les hommes (48-49). Le genre de Varétologie (49-50). Solitaires
chrétiens d aujourd hui (50-51). Solitudes d institution (51-52), saint Benoît (52-53).
Première partie : TRADITIONS ET MODÈLES I. SOLITUDES CHRÉTIENNES
EN TERRE DE FRANCE................................................................................ 55
1. Du côté de Port-Royal......................................................................... 57
Gémissements sur Port-Royal................................................................................... 57
La destruction de Port-Royal : le 29 octobre 1709, sur les sept heures et demie,
l arrivée de Monsieur d Argenson (57-58) ; le départ des religieuses (58) ; Sœur Euphra-
sie Robert (58) ; le compte rendu au Roi et la destruction du monastère (58-59). Les
Gémissements du P. Boyer (59-60) : c est la nouvelle Sion que l on persécute (60-61),
c est la répétition du Calvaire de Jésus (61).
Figures du jansénisme.............................................................................................. 62
Le temps des gémissements n est pas celui du renoncement (62). Rayonnement
TABLE ANALYTIQUE 555
de Port-Royal (62-63). Quelques conjectures à propos de la portée historique et spi-
rituelle du mouvement janséniste (63-64). Solitude à Port-Royal ; un modèle de vie
chrétienne pour les hommes et les femmes du temps, mais non point ce foyer d op-
position politique que d aucuns se sont plus à exalter ou à dénoncer (64-66). Antoine
Le Maître et ses prosélytes (66-70). Un itinéraire spirituel (70-72). D humbles conti-
nuateurs des anciens anachorètes (72-73) qu on ne saurait tenir pour de dangereux com-
ploteurs, en dépit de Richelieu, de Louis XIV et de... Lucien Goldmann (73-74).
Gloire de Port-Royal................................................................................................ 74
Les foyers de la propagande janséniste au xviii* siècle ; Les Nouvelles ecclé-
siastiques (74-75). Naissance d un mythe (75-76). Pèlerinages à Port-Royal (76) ; le
Manuel des pèlerins de Port-Royal des Champs de J.A. Gazaignes (76-77). L abbé Gré-
goire et ses Ruines de Port-Royal (77-79) : le sentiment quasi romantique Au jamais
plus.
2. Sombre Trappe....................................................................................... 80
L héroïsme chrétien de Monsieur de Rancé............................................................... 80
Les premiers panégyristes de Rancé : leur commun souci d édifier le lecteur et
de célébrer le réformateur de la Trappe comme l héritier des plus grands saints d au-
trefois, comme un autre Jean-Baptiste (80-81). Les combats de Rancé (81-82). Sa conver-
sion : l emprise de Dieu sur une âme (82-83).
Une autre Thébaïde.................................................................................................. 83
La réforme de la Trappe : le projet de Rancé (83-84) ; les résistances (84-85) ;
la gloire de la Trappe : rediviva Thebaïs. Rancé directeur de conscience universel (85-
87) ; ses engagements, sa passion de la controverse que certains ont jugée immodé-
rée (87-88). Mais ce soldat de la foi n a d autre ambition que d empêcher les hommes
« de languir dans la nuit et dans l assoupissement du péché », et de faire éclore en
leur cœur « la piété des premiers fidèles et des premiers solitaires » (88-89). Un gar-
dien et un messager (89).
Rancé après Rancé................................................................................................... 89
Les Mémoires du Comte de Comminges de M™ de Tencin et le triomphe de l amour
profane (89-91) ; l adaptation scénique, contestable et contestée, de Baculard d Ar-
naud (91). La Lettre de l Abbé de Rancé à un ami (92). L étrange survivance du véri-
table Rancé en dépit des artifices de la fiction (93).
3. Ermites.................................................................................................. 94
Littérature................................................................................................................ 94
L histoire Au Solitaire de Terrasson, le héros de M™ Bruneau de la Rabattelière
(94-95) ; Enguerrand de Rosemond, celui de M™ Riccoboni (95-96) ; les Solitaires
de Murcie de Marmontel (96-97). La fortune littéraire de l ermite à l âge classique et
au siècle des Lumières (97) : J.P. Camus, le « Pélican de la solitude » (97-98), Pré-
vost et l ermitage de Spolète (99-101).
Histoire.................................................................................................................... 101
Antiquité des ermitages français (101-105). Ermitages au Grand Siècle (105-106) :
556 L EXPÉRIENCE ET LE SENTIMENT DE LA SOLITUDE
le Vénérable Frère Sébastien Sicler (106-108), René Va, l ermite de Compiègne (108-
110), les ermites du Mont-Valérien et le Bonheur de la vie solitaire de G. Colletet (110-
111). Ermites au siècle des Lumières : Julien Château, Jean Weber, le « Saint des Vosges »
(111). L ermitage romain de Benoît-Joseph Labre (111-112).
Jeanne au rocher...................................................................................................... 113
L hommage posthume du jacobin Nicolson à Jeanne-Marguerite de Montmorency,
la Solitaire des Rochers (113). Sa jeunesse (113-114), sa fuite hors de Paris et son ins-
tallation dans une grotte pyrénéenne (114) ; ses menus travaux, ses pieux exercices
(114). Sa mort (115). Sa correspondance (115).
Deuxième partie : TRADITIONS ET MODÈLES IL L ÉTHIQUE DU SOLI-
TAIRE.......................................................................................................... 117
4. CONTEMPTUS MUNDI................................................................................. 119
Le monde et l amour du monde................................................................................. 119
« Moi, je ne suis pas de ce monde » (119-120). Le mépris du monde, une loi
pour tout chrétien (120-122). Le thème du contemptus mundi dans les recueils de
« Cantiques spirituels » (122-123). Dieu, seul auteur des vrais biens (123-125) ; le
monde, un tyran qui nous réduit en esclavage, un ennemi qu il faut combattre sans
merci (125-126), un « chaos et un amas confus d erreurs dangereuses », « une île
flottante, un sable mouvant, un gouffre » (126), un dangereux séducteur (126). Les
adorateurs du monde (126-128). Vanitas vanitatum (128-129). L épreuve de la mort
(129-131).
Egredere................................................................................................................... 131
L inquiétude salutaire (131-132) ; fuir Babylone (132-134). Contre les tempêtes
du siècle, la solitude est un « port de tranquillité » (134-135). La misère des hommes
ici-bas (135). Saint Louis : une politique du salut (135-136).
Le solitaire et la société civile.................................................................................. 136
Aucune velléité de contestation politique chez les contempteurs du monde (136).
Ne pas confondre le monde (ou le siècle) et la société civile (136). Qu est-ce que le
monde ? (136-137). La sphère de la prédication religieuse, ce n est pas l idéologie,
c est la préoccupation du salut (137-139). « La vraie sainteté n est pas ennemie de la
société » (139). Nous sommes nés pour la société, la solitude est salutaire : deux pro-
positions nullement contradictoires (139-142). Notre commune appartenance au Corps
mystique de Jésus (142-143). Retraite de lieu, retraite de cœur (143-145).
5. Les fruits de la solitude en Dieu......................................................... 146
Un combat.................................................................,.............................................. 146
La catastrophe du péché (146). Le retour problématique à Dieu (146). S abstraire
de soi (147). La solitude est un combat avant d être un repos (147). Les péchés ne
meurent que « par le glaive de la douleur » (147). Bonne et mauvaise solitude (148-
149). Les Secrets de la vie spirituelle de F. Guilloré (149-150). La discipline du soli-
taire (151-152). Le vide intérieur (152-153).
TABLE ANALYTIQUE 557
Solitude de Dieu, repos des créatures....................................................................... 153
Le thème de la « solitude de Dieu en soi-même » chez Bérulle et Zamet (153-
154), chez Bossuet (154) Dom Mord, Caraccioli et le P. Berthier (155). Le sublime
paradoxe de la condition divine : l Être incommunicable aspire à se communiquer à
nous par une « inclination véhémente » (156). Le mariage de Dieu et de l homme seul
(156-157). Liberté et repos de l âme en Dieu (157-158). L état pénitent, source de joies
infinies (158-159). Dévotion à la campagne (159-160). L éradication de l inquiétude
(160). Le roman mystico-allégorique de M.F. Loquet (160-161).
La mystique du solitaire et ses périls........................................................................ 161
La solitude serait-elle le refuge du non-agir ? (161-162). Mystique au siècle des
Lumières : voyage au pays de « l heureux abandon » en compagnie de Joseph Arnaud
(162-163) ; la mystique plus mesurée du P. de Caussade (163-164). Le P. Ambroise
de Lombez à la recherche d une voie moyenne entre les abîmes du pur amour et la
volontarisme dévot (165-166) ; les difficultés de l entreprise (166-167). Les périls de
l oisiveté, les remèdes proposés par Fénelon (167-168). Les conséquences de la condam-
nation portée par le Bref Cum alias (168-169). La tradition ignacienne et l influence
des Exercices (169-172). La fortune des retraites spirituelles : Bourdaloue (173), Dom
Morel (173), le R.P. Lafitau (173-174). Une même ambition chez les auteurs de ces
« retraites » : offrir à tout homme l occasion d une réforme décisive (174-175). Une
mystique « planifiée » (175-176). Le temps de la solitude et l anticipation de la mort
(176). Le solitaire, l espérance et la charité (177).
6. Solitude chrétienne et sagesses profanes........................................... 178
Contrariétés............................................................................................................. 178
Pour les confesseurs de la foi, il n est de solitude authentique et motivée que celle
du chrétien qui renonce au monde pour se donner à Dieu (178). Solitudes inauthen-
tiques : celle du sage stoïcien (179-180) ; Sénèque et Caton, des « visionnaires » ache-
vés selon Malebranche (180) ; l erreur du stoïcien (181-182). Les solitaires charnels
(182-184) ; Montaigne (184). Un pourceau d Épicure et de... Montaigne, le marquis
de Mirmon (185-186).
Interférences............................................................................................................. 186
L Age des Lumières n a pas toujours tenu le philosophe et le chrétien pour d ir-
réductibles adversaires (186-187). Selon le P. de Montfaucon, le titre de philosophe
n est pas indigne du chrétien (187). L inspiration stoïcienne des Pères et des écrivains
spirituels (187-189). L « humanisme » de la solitude chrétienne ; le patronage d Ho-
race et de Virgile (189) ; l abbé Pellegrin (189-190), l abbé Cottereau (191-192), l au-
teur d un Traité du Bonheur (192-193), le Militaire en solitude (193-195).
Concordia discors..................................................................................................... 195
Le Maître de Claville et le Traité du vrai mérite de l homme ; son mépris du monde
(195-196) ne le rend pas pour autant insensible aux plaisirs de la vie terrestre (196-
197). Un épicurien de bon ton (197-198) ; une « philosophie aisée, raisonnable, natu-
relle et chrétienne » (198) ; une sagesse chrétienne à mi-chemin des débordements de
la licence et des outrances de la dévotion (199). La préoccupation de la mort et du
salut (199). Un ars moriendi (199-200).
558 L EXPÉRIENCE ET LE SENTIMENT DE LA SOLITUDE
Troisième partie : LA VIE SOLITAIRE ET LES HOMMES DU SIÈCLE I.
MONDANITÉS............................................................................................ 201
7. Abus de société..................................................................................... 203
L homme répandu....................................................................,................................ 203
Les lieux de sociabilité au xvine siècle : salons, cafés, clubs et académies ; la
Cour et la Ville (203-204) ; le paradis de l homme répandu (204-205) ; contre les affres
de l ennui (205-206) ; le piment de la variété (206-207) ; le décor intérieur comme
remède au mal de vivre (207-208) ; se répandre (209) ; le bal masqué (209-210).
Point de lendemain................................................................................................... 210
« Ce n est donc que cela » (210) ; la satiété des plaisirs et « l abus de société »
(210-211) ; retour de Cythère (211) ; tristes lendemains de bal (211-212).
Taedium vitae............................................................................................................ 212
Mmc du Deffand : la femme la plus égoïste de son siècle, mais qui, pourtant, ne
s aime pas et ne se supporte pas (212-213). Incapable de « garder la solitude » (213),
impuissante à s ouvrir à l altérité (213). Les hommes : « des machines à ressort » (213).
L universelle comédie dont elle ne peut détacher son regard (214). Sa jeunesse dissi-
pée (214). Son théâtre intérieur (215). Le paradoxal bonheur d écrire (215).
8. Misanthropes........................................................................................ 216
Retour àAlceste....................................................................................................... 216
Les maladies de l âme sont mauvaises conseillères (216-217) ; le bovarysme des
cœurs sensibles n est pas un brevet de solitude (217) ; la fausse vocation de Madame
de Montbrillant (217-218). Solitudes admises, solitudes non reconnues (218). Alceste
et ses premiers détracteurs (219). La maladie d Alceste : le diagnostic de R. Jasinski
(Alceste est un mélancolique) procède d une confusion entre l humeur mélancolique
et la colère devenue humeur noire par adustion (219-221) ; Alceste, paradigme de la
pathologie bilieuse (221-222).
D Alceste à Timon.................................................................................................... 223
La misanthropie comme dérangement de la « machine » (223). Le Timon de Delisle
de la Drevelière, un frère d Alceste (223-224) ; la guérison miraculeuse du misanthrope
(224-226) ; le précédent de Prose chagrine de La Mothe le Vayer (226). Il est des misan-
thropies très douces et des misanthropes très recommandablcs (226).
Mécontent de tout, très content de soi....................................................................... 227
Fougeret de Montbron, « l homme au cœur velu » (227) et son anglomanie épi-
sodique (227-228). Le spectacle de l universelle malignité est un constant bonheur (228).
Les Turcs (228-229). Voyage en Italie : le détail qui irrite, la précision qui désabuse
(229). La Capitale des Gaules (229-230). Fougeret se trouve bien partout et ne se plaît
nulle part ; son incurable détestation du genre humain (230-231).
9. Les vacances du mondain..................................................................... 232
Solitude et stratégie mondaine.................................................................................. 232
TABLE ANALYTIQUE 559
II est difficile de « garder la solitude », mais cela est parfois nécessaire (232) :
peu de personnes ont retenu cette profitable leçon (233). L impuissance de l homme
répandu à vivre seul (233-234) ; les tâcherons de la mondanité (234). Savoir quitter
le monde (234). Les prescriptions de Gracian et de ses émules français (234-236).
Du bon usage de la retraite....................................................................................... 236
La retraite du mondain (236-237) : Bernis (237), D Argens (237-238) ; l inti-
mité du Cabinet (238), l étude, la lecture (239-240) ; les Amusements de la vie pri-
vée de J.B. Chardin (240-241).
Solitude à l Hôtel de Nevers..................................................................................... 241
Les sages préceptes de Mmc de Lambert : « Faites usage de la solitude... », « II
faut [...] de temps en temps [...]semettreà part », savoir échapper à la tutelle de l opi-
nion (241). Les plaisirs « durables et indépendants » de la retraite (242). L adieu serein
à la grande scène du monde (242-243).
Quatrième partie : LA VIE SOLITAIRE ET LES HOMMES DU SIÈCLE II.
TRAGIQUES SOLITUDES DE L ABBÉ PRÉVOST...................................... 245
10. Errances.............................................................................................. 247
A la croisée des chemins........................................................................................... 247
Visite à la Trappe de l Aigle (247-248) ; à l auberge, rencontre des affairistes
(248) ; trappistes au travail (248-249). L histoire du Père Célérier, figure énigmatique
et inquiétante (249-250). Réflexions du voyageur : il s agit du narrateur du Monde moral
(250-251).
Refuges..................................................................................................................... 251
Le territoire de la solitude chez Prévost (251) ; les déchirements de l auteur de
Cleveland (251-252) ; la fascination du cloître chez ses personnages (252-253).
La « maison écartée »............................................................................................... 253
L impossible rêve du Chevalier Des Grieux (253-254) ; Cleveland à Saint-Cloud :
le rêve devenu réalité (254). Le logis « fort commode » du Commandeur et
d Héléna ; un ordre de vie, l innocence retrouvée (254-255). Prévost et la tradition
(255).
11. Modèles............................................................................................... 256
Philosophes.............................................................................................................. 256
L exercice de la saine raison est un remède aux troubles de l âme (256-258).-Les
méditations métaphysiques de Cleveland (258-261).
Ascètes..................................................................................................................... 261
La « terrible résolution » du père de Renoncour (261-262). L ascète solitaire :
un modèle incomparable (262) ; « suivre mon père dans la solitude » (262-263). L his-
toire de Rosambert (263-264). Ériger sa propre solitude en absolu (265). Un solitaire
par vocation (265-266). L enfance souterraine de Cleveland, l influence maternelle
560 L EXPÉRIENCE ET LE SENTIMENT DE LA SOLITUDE
(267). Un philosophe au berceau (267-268) ; la trace ineffaçable de l enfance (268-
269) ; le mépris du monde (269-270).
Oscillations........................................................................................¦...................... 271
Personnages ambigus : solitaires en quête d absolu et, tout à la fois, amateurs
honteux des « biens périssables » ; chez eux, l attrait de la solitude et de la vertu n a
d égal que la facilité d y renoncer (271). L aboulie chronique de Renoncour (272-273).
L échec des solitudes (273). Une double impossibilité : d obtenir le repos dans la retraite,
de vivre un plein bonheur parmi les hommes (274). L inquiétude de la volonté (274-
276).
12. Une autre solitude............................................................................. 277
« Un monstre tout seul »........................................................................................... 277
Cleveland, seul de sa « malheureuse espèce » (277-278) ; une aptitude infinie à
la souffrance, un cœur « idolâtre » de sa tristesse (279-280). Le « tombeau » de Venisi
et le culte de la douleur pérennisée (280-282). Romantisme ? (282-283). Le « sacer-
doce » de Cleveland (283-285).
Singularité coupable................................................................................................. 285
Maladies de l âme (285-286) ; « horreur invincible pour la vie » (286-287) ; cul-
pabilité diffuse (287). La tristesse rédemptrice selon Cassien (287-288). Coupable et
délectable solitude (288). Le solitaire de Serrane (288-290).
Solitude en question.................................................................................................. 290
Conversion in extremis de Cleveland ? (290). Un guide et un exemple : Claren-
don (290-291) ; Cleveland, disciple peu scrupuleux de son maître : sa casuistique impure
(291-293). L irréductible différence (293-294). Le discours de la complaisance à soi
(294).
Cinquième partie : CONTINUITÉS, RUPTURES I. L ÂGE D OR DE LA
SOCIABILITÉ........................................................................................ 295
13. Les métamorphoses de narcisse..................................................... 297
Solitude des commencements.................................................................................... 297
Une expérience m vivo (297) ; « boire l eau de l oubli » (297) ; Dieu se contem-
plant lui-même (298). Eve au paradis (298-299) : la tragédie faussement chrétienne
de l obscur Tanevot (299), l Eve de M™ du Boccage (299). Églé ou l émerveillement
d être soi (299-300). L Élève de la Nature de Guillard de Beaurieu (300-301). Le Nar-
cisse des Lumières est un Narcisse heureux_(301-302). Narcisse au jardin d Éden : la
découverte du monde (302-303) ; le Grand Être (303-304). Une solitude fort peu chré-
tienne (304). L « infortuné » Narcisse de Malfilâtre, victime exemplaire d un stérile
amour (304-306). Louis Racine, commentateur et adaptateur du Paradis lost (307).
Retour à Églé (308).
La rencontre de l autre............................................................................................. 308
Les sollicitations du dehors (308). Sensualisme : VEssai sur l origine des connais-
sances humaines (308-309). L homme voué à Paltérité (309-310) ; la rencontre de l autre
TABLE ANALYTIQUE 561
chez Helvétius (310), chez Buffon (310-311). Un supplément d être et d âme (311) ;
l article « Jouissance » de l Encyclopédie (311). La fête éphémère du désir triomphant
(311-312). Aptitude de la conscience à se faire étrangère (312-313).
La guérison de Narcisse............................................................................................. 313
L enfer du célibat (313-314) ; l amant de soi repenti (314-315). Narcisse sera un
homme sociable (315-316). Professeurs de sociabilité (316-317). Les ambiguïtés du
terme (317-319).
J
14. Des philosophes très sociables
Nouveau modèle pour un monde nouveau................................................................. 320
La réforme de Rousseau et la « confrérie » philosophique (320-321). Le philo-
sophe dans la cité (321-323) ; la vérité pour tous (323-324). La notion d engagement
et l opuscule Le Philosophe (324-325) ; contre l ordre établi et les préjugés de la super-
stition (325-326). Le philosophe, conscience de son siècle (326-327). Une manière
nouvelle de concevoir l exercice de la philosophie (327-329). Philosophes sociables
(329-330). Le philosophe et l anachorète (330-331) ; le procès de la solitude (331-
332). L air du temps (332-334). Survivances et permanences (334). .____
Une clinique de la solitude....................................................................................... 334
L homme seul condamné à vivre hors de la norme, dans le monde incertain de
l étrangeté (335) ; l état retiré relève désormais d une clinique (335-337). Le discours
du médecin (337-338). Solitude du suicidaire (338) ; hypocondriaques (339) ; vapo-
reux (339-341) ; mélancoliques (341-343). Médecine religieuse : les Institutions céno-.
bitiques (343-345) ; du bon usage de la mélancolie selon les auteurs spirituels (345-
347) ; les pieuses prescriptions de Dom Ansart (347-348).
La condamnation de l état retiré............................................................................... 348
L article « Solitude » de l Encyclopédie (348) ; « Solitaire » (348-349). Désirs
frustrés (349-350) ; la solitude « déprave » (350-352).
15. Dangereuses solitudes....................................................................... 353
Cadavres plaintifs..................................................................................................... 353
« Quelles voix ! Quels cris !...» (353-354). Convulsionnaires (354-356). La thèse
majeure des Pensées philosophiques : la morale chrétienne ne saurait prétendre à l uni-
versalité (356-357). Controverses (357-359).
Recluses................................................................................................................... 359
Philosophes et médecins dans le monde interdit du couvent (359-360) ; le fana-
tisme religieux n est pas autre chose qu une maladie (360-361). La Religieuse ou
« l étude clinique d une double dénaturation morale et physiologique » (361-364) ;
extase (364-367) ; persécution (367-370) ; délire sexuel (370-373).
Les Soupirs du cloître............................................................................................... 373
VÉpître de Guimond de la Touche (373-376) ; Mélanie, l héroïne du drame attri-
bué à La Harpe (376-378) ; les Lettres écrites de la Trappe par un novice (378-380) ;
l Essai philosophique sur le monachisme (380-382).
562 L EXPÉRIENCE ET LE SENTIMENT DE LA SOLITUDE
Sixième partie : CONTINUITÉS, RUPTURES II. DÉCHIRANT BONHEUR
. D UN CITOYEN ERMITE........................................................................... 383
16. Penser en solitude.............................................................................. 385
Plaidoyer.................................................................................................................. 385
Le solitaire parle peu, écrit moins encore (385-386). Rousseau condamné, lui, à
d incessantes justifications (386-387) ; le plaidoyer de Jean-Jacques (387-388) ; les
raisons « négatives » : maladie (388), timididé (388-389), peur d autrui (389-390) ;
les raisons « positives » : goût de l oisiveté (390-392), exigence de liberté (392).
Le cogito d un solitaire............................................................................................. 392
Une stratégie du compromis (392-393). La caution des « sages respectés » (393) ;
Descartes (393-395). S abstraire du monde sensible (395) ; Rousseau, un quêteur de
l immédiat (396) ; les genêts de Jean-Jacques, les aubépines de Proust (396-397). Le
doute existentiel du Vicaire (397-399) ; contre la philosophie des « heureux du siècle »
(399-400). La conscience solitaire, source de toute vérité (400-402). L hygiène néces-
saire de la solitude (402-403).
L universel est le singulier........................................................................................ 403
Toute vérité procède d une réflexion solitaire (403-404). Philosopher pour soi,
c est penser pour tous (404). Le Morceau allégorique (404-406). Prêcher les hommes
(406-407). Solitude et sociabilité (407) chez Rousseau : une psychologie de l oscil-
lation ? (407-409). « Vivre la solitude en termes de sociabilité et la sociabilité en termes
de solitude » (409). Incompréhension (409-410) ; le sens de la rupture avec Diderot
(410-412) ; l accusation de misanthropie (412-414). La fuite du monde n est pas la
fuite des hommes (414).
17. Vivre en solitude................................................................................ 415
Un Rastignac venu d Helvétie................................................................................... 415
« Un penchant invincible à la mélancolie » (415) ; les bonnes résolutions (415-
416). Visite à la Grande Chartreuse (416-417). Le Verger de Madame de Warens (417-
418). Le rêve de réussite sociale (418). Précepteur (419-421). Hésitations (421-422).
Le départ des Charmettes (422).
Débuts parisiens....................................................................................................... 423
Premiers pas dans la Capitale des Gaules (423). L Allée de Sylvie (424-425). Saint-
Preux et le grand flot de la mondanité (425-426). Conquérir un état (426-427) ; le tâche-
ron des Dupin (427-428).
Le contrat de solitude............................................................................................... 428
Le succès du premier Discours (428-429) ; mettre son existence en accord avec
ses principes (429) ; les obstacles (429-430). Chez M™ d Épinay (430) ; l idée d une
sociabilité nouvelle (430-432) ; l échec (432). Chez le maréchal de Luxembourg (432-
433), au paradis des âmes sensibles (433-434) ; la condamnation d Emile (434). Dide-
rot encore (434) ; controverse à propos de la sociabilité naturelle de l homme (434-
437) ; une « politique de la solitude » (437-438) ; Diderot toujours (438-439). L exil,
l errance, la folie peut-être (439).
TABLE ANALYTIQUE 563
18. L IMPOSSIBLE RETOUR............................................................................. 441
La forêt, le torrent, la fabrique................................................................................. 441
A la Robeila : le récit de la « Septième Promenade » (441-442). Diderot et ses
Essais sur la peinture (442-443). Deux rêveurs, deux philosophes, deux poètes (443).
Valeur emblématique de la page des Rêveries (443-445) : une rêverie d exclusion et
de régression (445). Chez Diderot, rêverie d inclusion (445) et d anticipation (445-447).
Fêtes......................................................................................................................... 448
Le retour espéré (448). Les Soirées helvétiennes (448-449). Chez Rousseau, que
i embûches sur le chemin du retour ! (449-450). Un paradoxal bonheur (450-451).
Tout n est pas consommé : la fête enfantine, un contrat nouveau (451).
Trou noir, soleil vivant.............................................................................................. 451
Le délaissement d une âme errante (451-452) ; l obsession du retour et le fan- Y
tasme d invisibilité (542-453). L astre du jour aveugle les méchants (453). ^____J^
Épilogue : Voyages en solitude au temps des révolutions............................. 455
Un jeune homme triste.............................................................................................. 455
Au crépuscule du siècle (453-456), générations nouvelles (456) ; mal du siècle ?
(456-457). Dolbreuse (457), D Artaize (457), Chassaignon (457-458) ; Young (458-
460)..Énergies inemployées, prurit d action (460-462) ; Génie (462-463). Agir, mais
pour quelle fin ? (463-464) ; que faire en ce monde ? une liberté sans emploi (464-
465). Retraites (465-467). Délires (467-470). L océan du doute (470). L inquiétude
(470-472). Un égotisme désenchanté (472).
A la recherche de l ordre perdu................................................................................ 472
Bernardin de Saint-Pierre, contemplateur de « l ordre universel » (473). Une île
du bout du monde (473-475). Avec Paul et Virginie, dans une terre d abondance, au
cœur d un locus amœnus (475-476). Un système de compensation (476-477) ; « le plai-
sir de la ruine » et celui du tombeau (477-478). L homme « harmonique » (478-479).
Travail (479-480) ; le repos du septième jour (480). L. Cl. de Saint-Martin et VHomme
de désir ; recouvrer le « mode de connaissance primitif» (480-481) ; la grande soli-
tude intérieure (481-482).
Le solitaire des Alpes................................................................................................ 482
Senancour ou la passion de l unité (483-484) ; coup de tête (484). La Suisse, une
autre Terre promise (484-485). Le mal historique et les méfaits de la perfectibilité (485-
486). Oppression (486-487). Apprendre à se circonscrire (487-488). Un bonheur puri-
tain (488). J.G. Zimmermann et son traité De la Solitude (488-491). Il est midi (491-
492). Une sourde désespérance (492) ; les sirènes du renoncement (492-493). Il est
midi (493-494). Dispenser la vérité (494) : à quoi bon ? (494). Un spectateur clair-
voyant et détaché de ses propres échecs (494-495). L ennui, l écriture de l ennui (495-
496). D autres solitudes (496) « La solitude ! Tu la connais, toi, la solitude ?... » (496).
Lexique des solitudes................................................................................... 497
Index bibliographique.................................................................................. 513
Appendice................................................................................................... 545
Table analytique.......................................................................................... 553
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